Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de jeter un coup d'oeil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette omniprésence à une simple mode médiatique. Car c'est le signe d'une évolution profonde de nos sociétés démocratiques : autrefois, les victimes avaient honte de leur condition, aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenue un enjeu, donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale. Autour des victimes, un consensus compassionnel s'est mis en place, par lequel les médias, les politiques, les ONG et certains intellectuels apportent à une opinion publique consentante son lot quotidien de souffrances. C'est cette alliance objective qui façonne notre « société des victimes ». Pourquoi un monde qui n'a jamais semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie-t-il autant des victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. Au sein du consensus compassionnel, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle, l'émotion prend le pas sur la raison et l'instrumentalisation de la souffrance se traduit de multiples manières : des enjeux politiques biaisés et pervertis, une justice kidnappée par la victime, une rivalité mimétique incessante entre les communautés... La cause de la victime en est venue à servir l'injustice. Et le victimisme menace désormais l'humanisme.
La mode est un mensonge auquel tout le monde veut croire. Les symptômes du mal sont connus nous recherchons l'originalité et nous voilà soumis à l'uniforme de la dernière nouveauté, oubliant notre sens critique et notre crainte du ridicule. Les " tendances " justifient tout : le retour des années 1980, l'arrivée des tongs, la vogue du treillis... Or les fashion victims ne sont pas seules à succomber; nous sommes tous soumis à l'emprise de la mode, parfois à notre insu et même contre notre gré. Doit-on alors accuser les marques ou les créateurs de manipuler la société par des mécanismes diaboliquesoe Ce serait oublier qu'ils sont eux aussi victimes de la mode. Sommés de découvrir avant tout le monde quelles seront les prochaines tendances, ils sont confrontés à un enjeu vital : s'ils se trompent, ce n'est pas un vêtement qui finira au placard, mais leur réputation ou leur carrière. Original et documenté, cet ouvrage nous fait découvrir les ressorts cachés d'un univers qui demeure énigmatique. Qui crée les tendancesoe Comment se diffusent-ellesoe Et enfin, pourquoi tolérons-nous cette servitudeoe Car, en réalité, il n'existe qu'une seule personne suffisamment forte pour nous contraindre à suivre la mode : nous-même. " Un document qui mêle à merveille la drôlerie à l'intelligence. " Le Monde " Erner applique à sa littérature les règles éprouvées du monde des tendances : susciter la demande, créer la pénurie, laisser sur sa faim pour relancer l'intérêt de la démonstration. Quel talent dans ce jeu de passe-passe entre la "fashion-victim" et son maître! [...] Chapeau l'artiste! " Le Figaro Economie