Embrasser toute l'histoire russe dégage des lignes de force et des permanences structurelles, en dévoilant les réalités complexes d'un État-continent.
Plus de 90 cartes et infographies inédites présentent l'histoire de la Russie, mettant l'accent sur les différentes régions d'un territoire immense et sur les modalités de son contrôle par l'État.
- La Russie impériale, puissance en expansion depuis le XVe siècle, est fragilisée par une modernisation tardive et la guerre ; elle est mise à terre par la Révolution de février 1917.
- La Russie soviétique se forge dans une immense violence politique et sociale tout en donnant naissance à un monde nouveau, urbain et industriel.
- La période postsoviétique voit la Russie, après un temps de repli et d'incertitudes, tenter de renouer avec sa grandeur passée.
D'Ivan III, «grand-prince de Moscou et de toute la Russie» au XVe siècle, à Vladimir Poutine, président d'un pouvoir central de retour sur la scène internationale, le territoire de la Russie a ainsi connu de nombreuses évolutions.
Dès 1918, une drôle de maladie s'empare de la Russie soviétique, la « sloganmania ».
« Mâche soigneusement ta nourriture ! », « Vaincre la tuberculose est l'affaire des travailleurs eux-mêmes ! », « Tu donnes un avion ! », « Pas de maison sans déchets utilisables ! »... Les sollicitations sont permanentes, les mots d'ordre omniprésents, jusqu'au grotesque.
À l'entrée de l'usine, l'ouvrier est racolé pour aider les mineurs anglais victimes du capitalisme. Si l'on reçoit une carte postale, c'est un appel à mieux planter la betterave. On sonne à votre porte, c'est le concierge qui vient vendre des vignettes pour éduquer les analphabètes...
Troublant mélange d'embrigadement sans fin, d'enthousiasme candide et de fausse exaltation, ces collectes transforment, qu'on en ait conscience ou non, la vie quotidienne en un vaste théâtre.
Pour la première fois, plus de 350 cartes et vignettes originales sont réunies, traduites en français et montrées au public. Commence alors un véritable voyage dans le quotidien de l'homme soviétique.
Pour accompagner cette riche iconographie, les voix du romancier Iegor Gran et de l'historien François-Xavier Nérard se complètent. Page après page, ces petites pièces de papier en apparence anodines ne cessent de nous surprendre.
Camarade, l'éclat de rire n'est jamais loin, pas plus que le frisson d'effroi devant la machine à décérébrer !
Le destin de Cranach (1472-1553) est intimement lié à celui de Luther (1483-1546).
Dès 1519, les deux hommes tissent des relations personnelles et professionnelles. Cranach devient le premier peintre officiel de la Réformation allemande en illustrant Bibles allemandes, articles de foi, pamphlets et en produisant un grand nombre de portraits des Réformateurs.
C'est cette rupture religieuse sans précédent et ses implications culturelles et politiques que ce livre se propose de présenter.
Les héros d'hier ont cédé la place aux victimes d'aujourd'hui. La mémoire collective, hier uniquement dédiée aux vainqueurs, fait désormais une ample place aux vaincus. Des monuments leur rendent hommage, des cérémonies officielles, mais aussi de simples gestes privés rappellent leur mémoire. Ce qui peut sembler banal témoigne en fait d'un changement radical de vision du monde. Ce livre rassemble les meilleurs spécialistes pour étudier les manifestations de cette pratique à travers l'Europe : de l'Irlande à la Russie, de la Finlande à l'Espagne. Il tente aussi de comprendre les origines de cette pratique en réfléchissant sur un temps long. Des charniers de la Saint- Barthélémy à ceux de la Seconde Guerre mondiale, comment s'incarne donc cette mémoire victimaire, celle du sang des vaincus ?