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L'Année du Maghreb succède à l'Annuaire de l'Afrique du Nord. Ce changement de titre ne signifie pas une rupture avec l'ancienne formule mais vise à tenir compte des mutations politiques et sociales à l'oeuvre dans la région. Cette livraison analyse l'actualité maghrébine grâce à un dossier thématique et des rubriques transversales traitant de questions culturelles, économiques et juridiques.
L'Année du Maghreb, réalisée par l'Institut de Recherches et d'Études sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM), succède à l'Annuaire de l'Afrique du Nord publié aux Éditions du CNRS depuis 1962. Ce changement ne rompt pas avec l'ancienne formule, mais tient compte des mutations politiques et sociales à l'oeuvre dans la région et de l'évolution du vocabulaire. Aujourd'hui, « Maghreb » est le terme le plus couramment utilisé dans la sphère francophone pour désigner les cinq États de la zone couverte par cette publication (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye).
L'Année du Maghreb a pour vocation première d'analyser l'actualité maghrébine durant une année de référence, ici 2004. On y trouve les rubriques classiques par pays, comprenant les chroniques politiques et leurs annexes, un ou plusieurs « Gros plans » et des « Notes » sur des débats d'actualité. Cette approche nationale est complétée par des rubriques thématiques et transversales traitant de questions culturelles, économiques et juridiques communes aux cinq pays.
Dans la première partie, moins soumise aux contraintes chronologiques, L'Année du Maghreb consacre son dossier thématique à l'espace euro-maghrébin. En privilégiant le facteur humain, ce dossier, coordonné par Jean-Robert Henry, examine les politiques mises en oeuvre pour tenter d'organiser la Méditerranée occidentale autour d'un destin commun.
Attentive à la production scientifique maghrébine ou sur le Maghreb, L'Année du Maghreb accueille enfin des « États des travaux » qui, cette année, portent sur l'historiographie de la guerre d'Algérie.
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L'année du Maghreb ; la fabrique de la mémoire (édition 2008)
Eric Gobe
- Cnrs
- 13 November 2008
- 9782271066978
Le Maghreb est-il, à l'instar des sociétés du Nord, saturé par la fièvre des entreprises mémorielles ? Certes, il est invité - et s'invite - en France dans les conflits résultant de l'affrontement des mémoires autour de la question coloniale. Mais la fabrique de la mémoire au Maghreb n'est pas uniquement le résultat des interactions entre le Nord et le Sud de la Méditerranée. Elle est aussi le fruit d'un « travail de mémoire » interne qui se déploie depuis les indépendances avec d'autant plus de force qu'il s'est agi pour les États de l'Afrique du Nord de construire rapidement des nations à la fois ancrées dans le passé et porteuses d'un vouloir-vivre ensemble. Comme le note Jean-Philippe Bras coordinateur de ce dossier de recherche, ce processus de production d'une mémoire nationale édifiante se heurte à l'émergence de mémoires concurrentielles qui s'inscrivent dans les conflits les plus contemporains des sociétés maghrébines. C'est aujourd'hui la nécessité de surmonter les déchirements politiques ayant affecté le tissu social qui débouche, comme le montre bien l'exemple marocain, sur l'émergence d'un nouveau « registre mémoriel » fondé, cette fois-ci, sur la conciliation et la réparation.
Un débat de recherche essentiel à côté duquel on retrouve les rubriques habituelles de L'Année du Maghreb : Chroniques politiques, Gros Plans, Études thématiques, ainsi que des sujets à la pointe de l'actualité portant sur l'islamisme ou les relations Maghreb-Europe en matière de sécurité et de défense.
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Les hommes d'affaires egyptiens ; démocratisation et secteur privé dans l'Egypte de l'infitah
Eric Gobe
- Karthala
- Hommes Et Societes
- 3 May 2000
- 9782865378982
La tendance à la libéralisation économique, qui affecte les pays développés comme les pays en développement, n'a pas épargné les pays arabes, confrontés pour la plupart à une raréfaction des ressources externes.
Elle s'y est traduite, comme sous d'autres cieux, par l'émergence ou le renforcement d'un secteur privé. Elle actualise ainsi la question de savoir dans quelle mesure la croissance d'un secteur privé est de nature à affecter le mode de fonctionnement de régimes caractérisés par une primauté du politique et à correspondre à la montée en puissance d'élites économiques capables de peser dans un rapport de forces avec les bureaucraties étatiques.
En Egypte, plus tôt que dans les autres pays arabes, la crise de l'Etat redistributeur a conduit les autorités de ce pays, dès le milieu des années soixante-dix, à reconnaître une nouvelle légitimité au secteur privé et à inaugurer une politique d'infitah (ouverture). En fait, la constitution de la bourgeoisie égyptienne actuelle est le produit d'une politique publique valorisant le secteur privé comme complément d'un secteur public à bout de souffle et non pas comme l'acteur principal du développement économique.
L'accélération de la libéralisation économique au cours des deux dernières décennies et la mise en oeuvre d'un plan d'ajustement structurel ne sont pas tant la conséquence de l'instrumentalisation de l'appareil d'Etat par la bourgeoisie que la réponse étatique aux contraintes du système international de production et d'échange, ainsi qu'à des dilemmes financiers internes. Aussi, les gouvernants n'ont-ils pas tenté de promouvoir des réformes de structure à travers une ouverture démocratique " authentique " et ont mis en oeuvre des stratégies de survie vouées à répondre aux défis du moment tout en maintenant la suprématie des élites gouvernantes.
La relative autonomie accordée aux hommes d'affaires est le résultat de cette stratégie. Le développement des associations censées représenter les intérêts de notre groupe social ne relève pas d'une forme de sociabilité apte à renforcer un tissu associatif articulant une sphère privée à un espace public, mais ressortit à un réaménagement partiel des relations entre l'élite politique et cette bourgeoisie égyptienne.