Le retour de la Chine sur l'échiquier mondial, entamé lors de la Grande crise financière de 2008, s'accélère avec le Covid de 2020. L'empire du Milieu s'affirme en nouveau « rival systémique », bousculant les équilibres mondiaux sur le plan géopolitique, économique et financier.
L'Occident doit donc étudier de manière objective ce système, reposant sur des principes généralement à l'opposé des siens de manière à en identifier les faiblesses et les forces, quand bien même celles-ci viendraient remettre en cause ses convictions les plus profondes.
Il semble nécessaire de repenser structurellement les fondations de la relation entre Europe et Chine pour construire au xxie siècle le « Grand Pont en avant ». Pour cela, il faut accepter une profonde rupture avec les habitudes et schémas du passé, de la part des dirigeants tant politiques qu'économiques, des décideurs tant chinois qu'européens.
David Baverez propose une approche unique, non pas celle d'un sinologue, politologue ou sociologue confirmé, tournant son regard vers le passé, mais celle d'un investisseur occidental vivant quotidiennement en Chine et habitué à défricher les disruptions à venir. Il imagine des dialogues imaginaires entre le président Xi Jinping et cinq experts européens, des échanges sans concessions ni tabous, à l'opposé du « politiquement correct » ambiant.
David Baverez dresse une cartographie à la fois originale, dépassionnée et dérangeante de ce que pourrait être une nouvelle relation économique, technologique, financière entre l'Europe et la Chine sans gommer pour autant les immenses défis relever. Ni pro- ni antichinois, ce livre se veut avant tout une invitation adressée au lectorat occidental à combler son déficit de connaissance de la réalité chinoise.
L'année 2008 se révèle celle d'une rupture historique, dont nous n'avons pas encore saisi toute l'ampleur, illustrée par l'accélération du retour de la Chine face à l'Occident et l'avènement d'un nouveau monde multipolaire.
En découlent de nouveaux enjeux, soulignant comment les tendances des dix dernières années sont amenées à s'inverser durant les dix prochaines. En résulte une nouvelle manière de vivre et de penser.
Période d'autant plus excitante que ces nouvelles interactions se devront d'intégrer la nouvelle donne asiatique, notamment chinoise, qui surprendra par ses capacités d'innovation, telles que déjà observées depuis Hong-Kong, la New York du xxie siècle.
A chacun d'entre nous d'inventer sa propre grille de lecture d'un futur inversé : nécessité d'abandonner " la pensée unique " de la génération précédente pour la " pensée tonique ", remettant en cause nombre de nos convictions acquises.
Paris, mai 2017 : le nouveau Président de la République prend ses fonctions. Il sait qu'il faut engager la France vers des réformes radicales. Il l'a promis durant la campagne et c'est pour cela qu'il a été élu. Comment frapper les esprits d'emblée, marquer la rupture avec les politiques menées par ses prédécesseurs ? Lui vient alors une idée : au lieu d'effectuer sa première visite officielle à Berlin, comme le veut la coutume, pourquoi ne pas se rendre à Pékin ? Il sait que sa démarche va paraître choquante, mais de quel meilleur exemple de réformes radicales et réussies pourrait-il s'inspirer ? Pour se faire une idée plus précise des changements à l'oeuvre dans l'empire du Milieu, il demande à être accompagné durant son voyage par quelqu'un qui y vit, y travaille et côtoie les Chinois au quotidien.
Au cours du vol Paris-Pékin dans l'avion présidentiel s'engage alors un dialogue « express » : vif, surprenant, loin des idées reçues et qui révèle la vraie nature de la nouvelle révolution culturelle chinoise, nourrie par les technologies, les services et la soif de consommation. Elle pourrait constituer une source d'inspiration inattendue pour réformer la France.