Entre un garçon de treize ans et un jeune soldat allemand, le choc d'une improbable rencontre... 'Sous le signe de Mars' est l' histoire d'une initiation-intellectuelle autant que païenne. Quand la Deuxième Guerre Mondiale commence, l'auteur est encore un enfant ; elle se termine à son adolescence. C'est donc pendant la guerre qu'il fait son apprentissage de la vie et de la mort, qu'il découvre l'amour et que se révèle sa vision du monde. Au coeur du récit, la révélation d'un secret dont la vérité est si violente qu'il va fonder l'oeuvre à venir et la marquer durablement. Né en 1930, Claude Michel Cluny est poète, essayiste, romancier, historien. Parmi ses oeuvres, on trouve un premier volume de 'Poésies' (La Différence, 1991), 'L'oeuvre romanesque' (La Différence, 1994), ou encore 'Le Silence de Delphes' qui n' est autre que son journal intime.
Désordres, en 1965, initie un parcours en toute liberté, dont, à l'écart des écoles, des clans, des mots d'ordre, chaque étape témoigne sans hâte d'une inspiration et de modes d'écriture de plus en plus imprévisibles. Et de plus en plus visibles dans la mesure où les livres évoluent du "recueil", assemblage de poèmes divers, au livre de poésie conçu comme unitaire, ou comme un ensemble de récits organisés selon une logique interne.
Le poète, qui sans cesse se renouvelle sans céder aux caprices du moment, mise sur l'invention ou la réinvention des formes nécessaire à l'orchestration de ses thèmes personnels. Surtout, il fait appel aux ressorts d'une langue qui se ressource danses racines aussi bien qu'elle cultive, non sans rigueur, l'inventivité.
Un fil d'or relie l'adolescence de l'auteur au bonheur qu'il éprouve à préfacer aujourd'hui Virgile. « Le divin est en nous, ou il n'est pas, » assure-t-il. Mais pour ce poète considéré comme païen, ce dont il s'honore, la vie ne se rêve pas : éditeur de la collection de poésie « Orphée », critique littéraire, voyageur sans autre bagage que sa curiosité, il parcourt la planète en solitaire, dans le culte de l'instant. Surtout, il témoigne, accuse, dénonce l'angélisme, les religions et les utopies, ces « faux-nez des tyrannies ». Car s'il s'enchante de la beauté en amant de la jeunesse il voit aussi mourir un monde que partout on épuise et saccage. Les défis politiques et l'impuissance de la raison nourrissent une lucidité dont il a peut-être pris les leçons chez Tacite et Juvénal. Les moeurs politiques, littéraires, les compromissions et la nuisance de ceux qui nous gouvernent offrent au moraliste un champ de tir inépuisable, où les coups au but ponc-tuent non sans férocité ces années de découvertes, de rencontres, d'amitiés et d'écriture.
Le premier volume de l’œuvre poétique de Claude Michel Cluny, paru en 1991, avait reçu un accueil enthousiaste de la part de la presse et du public. Voici donc le deuxième, composé d’inédits et des recueils suivants : Poèmes d’Italie, 1998, À l’ombre du feu, 2001 et L’Autre Visage, 2004.
Ces deux années, 1980-1981, alternent des activités consacrées au cinéma et à l'écriture romanesque : Cluny compose L'Été jaune en Tunisie, en Inde, et près de Guernesey. Or ce qui fait aussi le prix d'un " journal ", selon le titre de Victor Hugo, ce sont les Choses vues. Anecdotes, rencontres, croquis de passants, dont des grands de ce monde ou des bateleurs à la mode du temps qui, s'ils ne sont morts, ne seront pas heureux de figurer dans ces notes prises sur le vif, sans concession sinon sans humour. Un temps chargé d'événements inquiétants : la disparition de Tito, la vague de terreur obscurantiste qui s'abat sur l'Iran, la montée du terrorisme. La chute de " Giscardaing, le Tout en Un ", provoque l'arrivée aux affaires en France de " la socialisterie " dont Cluny dénonce l'esprit de revanche politique et carriériste, imitation du retour des émigrés en 1815, lesquels n'avaient rien appris de l'histoire. Et, surtout, un effarant déni des réalités (promesse de " la retraite à cinquante ans "...). Pourtant, dans " un monde encombré de désastres ", la soif de vivre de l'auteur demeure entière. En témoignent ces pages ponctuées de maximes sans illusions, traversées de sensualité, d'émerveillements pour des oeuvres, des paysages : " Le bonheur d'être ici, le bonheur amer d'écrire, l'étrangeté de vivre encore ".
«... tes mains maintenant posées sur ses seins, elle ne bouge pas, le temps s'arrête. Les arbres s'éveillent. Quand la porte s'ouvre, tu ne dis rien (et tu la vois, tu épies son profil pur), tu ne retires pas ton corps. Mais lui, tu savais qu'il viendrait et tu l'entends marcher et puis le froissement quand il se devêt - elle ses cils ont battu, et long son dos se cambre. Tu l'entends se dévêtir et venir à vous. Elle, se tait, ne bouge plus, a fermé les yeux, sachant, acceptant. La lumière est très douce, et les jardins adorables dans un peu de brume. L'aube se lève et la sereine musique du temps.»
«Si l'on regardait non plus vers le ciel mais en soi? Au creux de sa propre ténèbre, opaque surface enfouie où se reflètent et se recomposent les apparences; où se déploient des grappes d'astres fous; où le vrai n'est peut-être que l'ombre portée du faux, et toute certitude l'image inversée du néant - ou de l'erreur. Télescopant ainsi l'inconnu, comme au long de ces trois explorations:D'autres planètes - pires que nos pires climats; D'ici, les voit-on bien? - monstres dérisoires; et d'abord Les Ossolètes, autre race errant sous l'emblème d'un Soleil minuscule, timbre d'or au noir le plus profond du temps. En conclusion à l'inattendu, une Lettre d'Érasme sur les songes qui paraît avoir saisi, par avance, dans les rets du scepticisme et de l'ironie, toute l'horreur, mais aussi toute la magie d'une cosmogonie de la déraison à venir.» Claude Michel Cluny.
Véronique de Sienne, achevé en 1933 et resté inédit, est le troisième volet d'une trilogie à base autobiographique qui comprend Marthe et l'Enragé et Satan l'Obscur.
D'emblée, le lecteur est plongé dans un univers singulier où une femme vit sous le regard d'un esthète. La préciosité, qui est une qualité chez Boschère, contribue à magnifier une Sienne sombre et secrète : " Pourquoi de telles nuits italiennes nous portent-elles à rendre un hommage d'amour à Shakespeare, toujours? " M. D.
Le poème d'Edgar Allan Poe The Raven - "le Corbeau" - a provoqué d'étonnantes rencontres : ainsi trois poètes majeurs s'en sont-ils emparés pour le traduire.
Un phénomène d'aimantation semble relier écrivains et peintres autour d'une oeuvre qui, de l'"aveu" même de son auteur, met en question la nature de l'art : vision ou fabrication ? L'essai de Claude Michel Cluny dessine l'incertaine ligne de partage entre vouloir et pouvoir, relève les "coïncidences ", ironiques ou éclairantes, dans la chaîne aux anneaux parfois rompus de la création poétique et la réinvention du portrait par les modernes qu'illustre ici jùlio Pomar.
L'ouvrage comporte vingt-quatre peintures et cinq dessins au trait de Julio Pormar.
Il est complété par Méthode de composition dans la version de Charles Baudelaire et par les quatre versions du poème de Poe.
Véronique de Sienne, achevé en 1933 et resté inédit, est le troisième volet d'une trilogie à base autobiographique qui comprend Marthe et l'Enragé et Satan l'Obscur.
D'emblée, le lecteur est plongé dans un univers singulier où une femme vit sous le regard d'un esthète. La préciosité, qui est une qualité chez Boschère, contribue à magnifier une Sienne sombre et secrète : " Pourquoi de telles nuits italiennes nous portent-elles à rendre un hommage d'amour à Shakespeare, toujours? " M. D.
Les figures de cette histoire, qui déambulent dans Seattle la superbe et son décor de tavernes, de docks et de rivages compliqués au pied des Rocheuses, on pourrait les rencontrer dans un film de John Huston : pour leur folie, leurs noces secrètes et catastrophiques avec la vie, leur maigre échec et, peut-être, l'humour un peu noir du texte.
Ce qui se passe - et ce qui ne se passe pas - entre Peal le Rouquin et Don le gérant du sex-shop, Madame Liz et le jeune métis alaskan à la mèche d'or, tout ça appartient à une déjà vieille aventure : la conquête de l'homme par l'Ouest. Le Duke, le Flamingo, l'Edgewater Inn et, à Bremerton, le bar aux proverbes, rien n'est inventé. L'auteur a rencontré la vieille dame et le chat aux yeux orange.
" Ce jeune homme de Venise nous entraîne et nous laisse déchirés par la beauté.
" Jean-Louis Bory, Le Nouvel Observateur.
" Le roman de Claude Michel Cluny c'est précisément tout ce que les reportages, documents ou témoignages ne nous donneront jamais sur une Venise du XVIIIe siècle en laquelle nous reconnaissons de surcroît la Venise d'aujourd'hui. [. ] Rien ne nous sépare de cette ombre suscitée par le romancier : Fabiano Fabiani, Commandeur de la Mer, qui préféré une certaine conception du bonheur à la gloire qu'il a légitimement gagnée.
Qu'importe si l'auteur lui a prêté beaucoup de lui-même : ce qu'il nous donne est sans prix. "Maurice Nadeau, La Quinzaine littéraire.
" Une lente, fastueuse méditation. " François Nourissier, Les Nouvelles Littéraires.
Waterloo, nom célèbre de la bataille perdue par Napoléon, est devenu un lieu mythique. Situé en Belgique, à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles, il est visité par de très nombreux curieux qui tentent de reconstituer ce qui s'est passé là et que rappelle le lion élevé sur un piédestal dont on gravit les marches pour apercevoir les champs et les taillis au milieu desquels le sort de la France et celui de l'Europe se jouaient. Du 16 au 18 juin 1815, les Alliés, conduits par Blücher et par Wellington, mettent ?n à l'ultime tentative de domination de l'Europe par Napoléon : le coup de poker des Cent-Jours. La bataille de Waterloo aggrave les conditions de paix faites à la France lors de la première abdication de l'Empereur. Surtout, par ses enjeux, elle fait prendre conscience aux Européens qu'il leur faut renouer avec l'équilibre des politiques d'alliances. Plus aucune nation ne pourra imposer son hégémonie avant Hitler en 1939. La bataille étonne et passionne par sa furie, ses atermoiements étranges, ses coups de théâtre, et par le caractère si différent des trois adversaires. Comme pour le précédent ouvrage de la collection " Mythologie des lieux ", La Tour Eiffel, une anthologie de textes et d'images (peintures, caricatures, objets, citations d'auteurs français et étrangers) donnent la mesure de l'impact qu'a produit cet événement dans la conscience des peuples européens.
Né en 1930, Claude Michel Cluny est poète - Prix Guillaume Apollinaire pour Asymétries, Grand prix de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre poétique -, romancier - L'Été jaune, Un jeune homme de Venise -, essayiste, historien - Atacama -, critique. Il a également dirigé la collection " Orphée " à La Différence pendant une dizaine d'années.
L'étonnement du lecteur n'a jamais d'égal, dit-on, que celui de l'auteur:sait-il jamais quelle sorte d'ange ou de monstre va surgir de l'ombre, d'une porte qu'il ouvre, ou des abysses du récit? Pour s'acharner à pervertir un peu plus «ce côté-ci des morts». Là où règne la loi du pire:enfants qui tuent; infirme au bord du meurtre gratuit; artistes dépouillés; bonheurs interdits ou perdus; sacrifices humains au dieu de la guerre, ou que la misère offre comme rituel au tourisme sadique... Des figures parfois nimbées d'une beauté indéchiffrable, tragique, dont la sérénité même atteint à la provocation. Ces huit nouvelles, dont l'ambiguïté et les variations d'écriture piègent leurs acteurs de Londres à Ceylan, des Rocheuses à l'Australie, prolongent le monde romanesque de l'auteur d'Un jeune homme de Venise et de L'été jaune.
Avez-vous peur de la mort ? demandait-on à l'une des femmes les plus influentes de Paris. Florence Gould répondit : " Pourquoi aurais-je peur de la mort, moi qui dors si bien ? " Claude Michel Cluny partage sans réserve ce sentiment. La leçon stoïcienne n'a cessé de résonner et de lui faire raison garder au long de son journal littéraire. Pour autant, il ne parcourt le monde ni ne vit les yeux fermés, bien au contraire. " Nous sommes en guerre depuis trente ans " assure-t-il encore une fois. Lui qui a su définir bien avant qu'on ne parle de " guerre asymétrique " les formes nouvelles de conflits que nous allions devoir affronter, ne nourrit aucune illusion. La démission et la faiblesse des démocraties face aux dangers, rappelle-t-il, a toujours fait le lit des totalitarismes.
De même qu'il dénonce le saccage de la planète, et l'aveuglement des écologistes pour qui " le péril n'est jamais à l'Est ", il constate que la France accepte la confusion entre droit de grève et anarchie, s'affiche comme refuge des assassins et des pires dictateurs. Mais ce qui étonne encore, c'est la soif de vivre intacte de Cluny, " riche " du bonheur que lui offrent ses jeunes amants - les " Dioscures " -, sa capacité d'émerveillement, aux Philippines, en Suisse, au Japon ou en Malaisie. " La vie est à prendre " a-t-il affirmé adolescent. Écrire, n'est-ce pas la partager ?
Peut-on affronter son époque, et le passage du temps, en cultivant le bonheur ? "si le destin du monde en valait la peine, on se mettrait en rage.
" peut-on agréer à la bêtise molle d'une société "éprise de ses assassins" ? cluny reste un contempteur de l'angélisme suicidaire de l'occident. alors que la france socialiste se trouve à ses yeux au bord de "l'etat de casse", qu'éclate la guerre des falkland - qu'il voit en passionné de géostratégie comme le dernier conflit classique probable du siècle -, il traverse amoureusement la planète, attentif à l'histoire et à ce qui nous attend.
Quant à l'écrivain, il décape les faux talents dans le quotidien de paris et l'express, ou y loue les autres selon leurs mérites. surtout, deux amours parallèles enchantent des années heureuses, justifiant une foi païenne : "la jeunesse est l'or du temps. c'est de cette lumière que je suis épris. ".
" On ne voyage bien que seul ".
Si Cluny pérégrine autour du monde, de la Nouvelle-Zélande à l'Alaska, flirtant avec de jeunes descendants de pirates philippins, parcourant les musées en quête de merveilles ou témoignant du délétère climat social en Polynésie française, il ne quitte pas la France des yeux et exerce sa verve mordante à travers sa collaboration au Quotidien de Paris et à L'Express. C'est l'époque de Khomeiny, de Jean-Paul II, du Rainbow Warrior - l'auteur accuse Mitterrand dans la presse, et l'Élysée se tait ! Il prend à partie Sartre, Beauvoir, Fabius..., note la médiocrité des jurés des prix littéraires révélée par eux-mêmes, et ne cache pas les moeurs de la presse ni celles d'un futur Nobel volant des billets d'avion pour aller flatter ses souteneurs à Stockholm !