Autodidacte dans l'exploration de la culture chinoise, le peintre et écrivain Claude Margat répond aux questions que lui pose Olivier Desgranges sur la peinture de paysage, la découverte de la nature et du véritable soi, ce que signifie le Dao, comment appréhender le temps qui n'existe pas, l'espace, vastitude illimitée et passage, ce que veut dire le "wu wei" ou le non-agir...
étrangers (1979-1980). Des années plus tard, ayant obtenu une mission du ministère des Affaires étrangères pour étudier les grands peintres lettrés, il traverse la Chine du nord au sud, en visitant les sites montagneux célèbres qui, des Song aux Ming, ont inspiré Jing Hao, Li Cheng, Guo Xi, Ma Yuan, Xia Gui, Li Tang ainsi que l'immense cohorte des peintres dits lettrés dont on commence à découvrir les chefs-d'?uvre en Occident. Au terme de diverses incursions à travers le pays, il rejoint Guilin, capitale du Guangxi, dont François Cheng lui avait vanté les beautés. Après une brève croisière sur le Lijiang, il rejoint l'agglomération de Yangshuo, but ultime du voyage. Dans ce village ont séjourné jadis plusieurs grands peintres dont Mi Fu et Shitao. C'est là que commence véritablement l'aventure chinoise de Claude Margat. À la fois récit de voyage, méditation philosophique sur l'approche du réel dans la tradition occidentale et orientale, réflexion sur la peinture, sur le mouvement, sur le temps, Poussière du Guangxi mêle notes factuelles et anecdotes à une interrogation fondamentale sur l'être dont les manières de vivre et la pratique de l'art découlent. Claude Margat, parce qu'il est peintre et écrivain, nous livre par cette rencontre avec une autre culture de précieux enseignements sur la nôtre.
Dans L'Homme qui marchait avec moi, Claude Margat nous livre, sous forme de récit initiatique, la quête d'unité existentielle qu'il recherche dans la peinture et le Tao. Un homme se souvient, au vu d'un cliché quelques années avant sa mort, de l'ami qui l'accompagnait dans ses déambulations à travers le marais poitevin. Comment était née cette amitié ? Qu'est-ce qui s'était noué, au fil de marches dans les bois, à l'écoute des oiseaux, dans le silence, entre ce professeur de dessin, rebelle, frustré par l'enseignement qu'il devait donner à ses élèves, et l'homme qui dit « je » dans le récit, artiste et écrivain, à la recherche d'une harmonie entre le corps et l'esprit ? L'amitié se noue dans le rythme de la marche, dans un corps à corps avec la nature qui régénère les deux hommes, jusqu'au jour où, soudain, le professeur s'éprend d'une passion violente pour l'une de ses élèves.
Très beau livre de méditation sur le sens de la vie, de l'amour, sur les contradictions insolubles que l'on affronte et qui, parfois, vous détruisent.
Le fugace est saisi et métamorphosé en trace.
Le poème réfléchit cette opération et la rend sensible dans son espace.
L'ombre, alors, bat comme une aile que les yeux ne voient pas : elle est à l'intérieur de la vue. Elle indique, non sans ironie, que l'essentiel va d'un mot à l'autre sans que cette circulation, qui est seulement lisible, se donne à voir. Ce qu'on ne voit pas, tout en percevant sa présence, est pareil à l'oubli, qui renferme la disparition tout en étant, et lui seul, propice à l'apparition.
D'où ces deux vers d'une évidence inépuisable :
"le ciel est un manteau lucide/l'oubli s'y cache pour penser".
Comment vivre ? Quel sens a notre passage sur terre ? Est-il possible de se frayer un chemin entre ce que la société nous impose et une vérité que l'on pressent simple, lorsqu'on se remet au contact des éléments naturels ?
C'est par la Voie du Tao - le chemin -, la pratique de l'écriture et de la peinture comme métaphores de l'existence elle-même, que Claude Margat répond à ces interrogations dans ce livre à la fois méditatif et nourricier.
Au croisement de l'ésotérisme, de la littérature et de la philosophie orientale.
L'homme d'aujourd'hui est un pantin manipulé de la tête aux pieds. Un être sans identité qui n'a même pas cinq minutes pour, simplement, regarder le monde. Et pendant tout ce temps gâché la vieillesse approche, la maladie, la mort. La mort, le masque du vide, nous en apprend plus sur nous mêmes que nous ne saurions l'imaginer. Aux vivants elle rend la mémoire. À ceux qui s'en vont elle apporte la paix. Est-elle vraiment notre ennemie ? Un livre rare, fondamental, qui va au coeur du sens de la vie et des choses. Comme son auteur.