Peintre de formation, il quitte en 1839 sa ville natale et une carrière toute tracée dans la confiserie familiale pour suivre à Paris l'enseignement de Paul Delaroche et de l'École des beaux-arts. C'est là qu'il rencontre la photographie naissante qui le subjugue et, dit-il, " j'ai pris la résolution d?y consacrer mon temps et mes forces". Il est parmi les premiers à en percevoir les nouvelles possibilités artistiques et ne se borne pas à photographier avec empathie les êtres et les choses, mais explore aussi avec curiosité les liens encore obscurs entre images photographiées et images peintes.Pour pallier la dégradation rapide des épreuves photographiques, il se transforme dans les années 1850 en chercheur de laboratoire, et opte pour l?héliogravure qu'il porte au plus haut degré de perfection, ouvrant la voie à la photographie imprimée.
Son retour en Provence en 1861, pour raison de santé, l'amène à vivre au plus près le rattachement du comté de Nice à la France. Survenu en 1880 dans la maison familiale de Grasse, son décès à l'âge de 59 ans marque le début d'une longue période d'oubli...
Au fond, si Charles Nègre occupe aujourd'hui une place majeure dans l?histoire de l?art, c?est bien sûr pour ses photographies des années 1850, mais c?est tout autant ? sinon plus ? par la reconnaissance d?un itinéraire singulier, visionnaire, qui inaugure les temps actuels de multiplication et de diffusion de l?image, de même que ses incertitudes quant à leur conservation.
C'?est là tout le propos de ce livre.
Le XVIIIe siècle n'a connu que deux poètes et ce furent des peintres : Watteau et Fragonard. Les tableaux de ce dernier sont devenus des manifestes de ce XVIIIe siècle français, triomphant et libertin. Pourtant des pans entiers de son existence demeuraient jusque-là mystérieux et peu étudiés, à commencer par ses origines grassoises et son cercle familial. Cette saga familiale, de Grasse à Paris nous mène sur les pas d'un des plus grands artistes français, à la fois génial et attachant. Tout en proposant un véritable livre d'art illustré par les plus grands tableaux du peintre grassois mais aussi de sa famille (notamment Marguerite Gérard), l'auteur a choisi d'entraîner le lecteur dans un véritable roman d'aventure, où tout se termine bien mais après moult mésaventures. Car au final, notre héros, Jean-Honoré Fragonard, est reconnu et célébré comme il le mérite dans de nombreux musées, au Louvre bien sûr et ailleurs en France mais aussi dans les plus grands musées du monde.
L'auteur s'est intéressé à la baronne Alice de Rothschild qui, à la fin du XIXe siècle, a créé sur les hauteurs de Grasse l'un des plus beaux jardins méditerranéens de la Côte d'Azur. De 1888 à 1922, la villa Victoria va recevoir le gratin de l'aristocratie européenne à commencer par la reine Victoria qui séjournera en mars-avril 1891 au Grand Hôtel de Grasse, l'impératrice Elisabeth d'Autriche, le prince de Galles, futur roi Edouard VII etc. A la mort de la baronne Alice, le domaine connut bien des vicissitudes entre l'avidité des spéculateurs, la cupidité d'hommes politiques corrompus, la redoutable crise de 1929 et le régime de Vichy. Mais l'esprit de la créatrice continuait de veiller sur les destinées du domaine.
Qui est cette baronne au nom prestigieux ? D'où vient-elle ? Pourquoi s'attache-t-elle au pays grassois alors qu'à la même époque, les têtes couronnées, l'aristocratie et la grande bourgeoisie européenne se pressent sur la French Riviera ? Pourquoi une dame Rothschild se prend-elle d'affection pour la cité des fleurs et des parfums au point d'y séjourner près de six mois par an pendant près de trente-cinq ans ? Quels liens subtils la poussent à créer son jardin botanique de 140 hectares dans l'arrière-pays, loin du littoral ? Autant de questions sur lesquelles l'auteur s'est penché pendant près de trois ans en consultant un grand nombre d'archives sur internet bien sûr, mais aussi et surtout, les archives privées à l'étranger des Windsor Archives, des Rothschild Archives, du National Trust de Waddesdon, et de l'Institut für Stadtgeschichte Frankfurt et, en France, les archives départementales des Alpes-Maritimes (CADAM) ainsi que les archives communales de Cannes et de Grasse.
Un de ses petits neveux, Edmond de Rothschild, a écrit un jour avec humour : « un Rothschild qui n'est pas juif, pas philanthrope, pas banquier, pas travailleur et qui ne mène pas un certain train de vie n'est pas un Rothschild ». Par tous ses traits de caractère, Alice de Rothschild peut témoigner de son appartenance à part entière à la prestigieuse dynastie.
Ancien directeur de banque, l'auteur a fait une carrière internationale qui l'a mené successivement en France, en Allemagne, en Suisse, au Grand-Duché du Luxembourg et, en dernier lieu, en Principauté de Monaco où il a été décoré de l'ordre de Saint-Charles. Il partage aujourd'hui son temps entre Monaco et le beau quartier Rothschild de Grasse qui, aujourd'hui encore, porte l'empreinte de sa géniale créatrice.
Dans son livre « Alice de Rothschild, une hivernante passionnée sur la French Riviera », l'auteur a relaté comment la passion botanique de la baronne Alice l'avait amenée à créer au coeur de la cité des fl eurs et des parfums de vastes jardins à la gloire du végétal. Il a retracé la métamorphose de cette colline du Malbosc en l'un des plus pittoresques jardins victoriens de la French Riviera tandis que la villa Victoria devenait une destination prisée de la haute aristocratie, à commencer par la reine Victoria. Enrichi de nombreuses photos et gravures de l'époque, ce second ouvrage illustre la formation du domaine au fur et à mesure des acquisitions foncières auprès des vieilles familles grassoises dont certaines actives dans la parfumerie. Après avoir joué le rôle de vitrine des jardins victoriens sur la Côte, le domaine est devenu tout au long du XXe siècle un enjeu majeur de la vie publique locale du fait de sa superfi cie et surtout de sa localisation stratégique aux portes de la ville. Acteur capital de l'histoire de Grasse, le domaine Alice de Rothschild est le témoignage d'un âge d'or de la cité.
Face aux vagues d'antisémitisme qui ont parcouru l'Europe de la première moitié du XXe siècle - des pogroms russes aux camps de la mort allemands en passant par les rafles françaises - notre famille a dû son salut à la clairvoyance et à la perspicacité de notre père. Contre la barbarie, nous avons trouvé refuge et réconfort dans la musique : que ce soient les cantiques au temple de la Place Sébastopol de Marseille, le concert familial du huit août 1944 devant le château de la Chômette à St Beauzire ou l'entrée comme premier violon de mon frère Marcel dans l'orchestre des Chantiers de la jeunesse. La musique était le lien familial indéfectible entre les générations Vinitzki's. Chacun des huit enfants de Max et Khinda, nos parents, devait travailler son instrument de longues heures. C'est ainsi que j'ai baigné dans cet environnement stimulant qui représentait pour moi un univers idéal. Malgré la guerre qui m'avait fermé l'accès à l'école et au conservatoire, je suis devenu musicien. Avec mes frères et soeurs, nous apportions du bonheur autour de nous. C'était vrai pour les forces américaines dans l'immédiat après-guerre puis, pendant des décennies, pour ces grandes familles fortunées sur la Côte d'Azur. Passionnées de musique, elles se faisaient une joie de la partager avec leurs invités. Les soirées passées aux côtés de musiciens de légende comme Mstislav Rostropovitch, David Oïstrakh, Benny Goodman, Nathan Milstein, Isaac Stern et Arthur Rubinstein, ont été des instants de félicité intense restés gravés à jamais dans ma mémoire. Ces artistes hors du commun n'avaient pas de préjugés et prenaient spontanément leurs instruments pour faire le « boeuf » avec nous. La musique m'a tellement comblé qu'il était naturel que je lui rende hommage au travers de ce livre.