«Vous qui lisez ce livre, vous êtes sans doute comme moi un ou une membre ambivalent(e) de la classe managériale. Je suis une personne appartenant tout au plus à la deuxième génération de cette classe, mais ce que j'en perçois me déplaît, et je suis déterminée à lutter pour redonner une dimension commune à toutes les choses que la classe managériale cherche à monopoliser : la vertu, le courage, la détermination, l'érudition, les connaissances spécialisées, le prestige et le plaisir, ainsi que le capital culturel et le capital réel. Tracer les contours changeants de la classe à laquelle on appartient suppose d'entamer un difficile processus politique d'autocritique.» Les jeunes cadres ambitieux ne sont plus ce qu'ils étaient ! Des hippies d'hier (leurs ennemis d'antan), les nouveaux yuppies ont hérité du refus des normes professionnelles et hiérarchiques. Ou tout au moins, de « certaines » de ces normes. Tout leur secret est là, dans cette capacité à combiner contre-culture hédoniste, valeurs progressistes et surconsommation.
Le Monopole de la vertu démontre comment cette « classe managériale » a redéfini le débat politique. Il retrace ainsi leur parcours depuis les années 1960 : revirements, hypocrisie, fausse conscience de classe, stratégies culturelles élitistes... Jusqu'à Donald Trump qui, en catalysant le ressentiment populaire à leur égard, s'assura la victoire aux élections présidentielles de 2016.
Loin de tout anti-intellectualisme, la critique de Catherine Liu diffère profondément des médias conservateurs ayant pris pour cible cet avatar américain des « bobos bien-pensants », électeurs de Clinton et Obama. Alors que le débat politique se fait toujours plus binaire, Le Monopole de la vertu livre une réflexion mordante et polémique sur cette classe de cadres intellectuels supérieurs qui, en s'adaptant aux contradictions du capitalisme, lui permettent d'en perpétuer le règne.
It's 1980s New York, and though the coke flows freely, money and glamour are the more powerful intoxicants. While fortunes are being made in SoHo galleries and on Wall Street, an underclass of transient drag queens and dandies, club kids and strippers, artists and actors, models and waitstaff wander the streets, providing the city's background color, cheap labor, and even cheaper entertainment.
The unnamed narrator of Catherine Liu's 1997 novel Oriental Girls Desire Romance - now reprinted by Kaya Press - is a young Chinese-American woman who skirts the edges of New York privilege. A refugee both from her Ivy League education and a family of Maoist ideologues, she navigates the city as a slacker, temp, and exotic dancer, outmaneuvering the ever-present lure of Prozac. Liu's debut novel recalls the seedy street atmosphere of Bette Gordon's 1984 film Variety through a narrator that is perceptive, funny, and unhinged.