Dans les rues de Buenos Aires, un homme, chaque nuit, sort incognito de son palais somptueux et déambule sous le déguisement le plus humble, en fredonnant une mélodie qui berce les rêves de ses concitoyens. Cet étrange promeneur nocturne n'est autre que le Président de la République. Il erre dans le dédale des ruelles et de sa mémoire, à la recherche de l'homme qu'il fut jadis et dont les fastes du pouvoir l'ont irrémédiablement éloigné. Fasciné par une femme qui a toujours réussi à faire le bon choix là où d'autres se trompaient, il tente de percer le mystère de son guide intérieur pour en partager le secret avec les Argentins.
Sous la satire politique et le conte aux accents de légende urbaine, le nouveau roman de César Aira, sans jamais se départir de son humour coutumier, dévoile la part la plus crépusculaire d'un écrivain qui, de livre en livre, ne cesse d'interroger les fragilités de la condition humaine.
Au coeur d'Esquisses musicales se trouve un personnage paradoxal : un peintre que l'on n'a jamais vu peindre, et dont aucune oeuvre n'a jamais pu être admirée. C'est pourtant à lui que l'on a confié la tâche de décorer les murs de la mairie de Coronel Pringles, une ville d'Argentine. Cet homme est-il vraiment l'artiste qu'il prétend être ? Et plus largement, qu'est-ce qui fait de quelqu'un un artiste ?
Pour tenter de dissiper son mystère, le narrateur suit le parcours de ce curieux individu. Un chemin où l'on croisera d'autres personnes tout aussi étranges, et rythmé par des événements qui ne le sont pas moins. Jusqu'à, peut-être, trouver l'origine de l'art.
Avec humour et un sens aigu de l'absurde, César Aira nous livre un singulier portrait d'artiste - un roman partagé entre logique pervertie et réalisme magique.
Un narrateur se souvient de ses années d'enfance en Argentine, en plein péronisme. Sur la place de la ville trônait un immense tilleul dont son père utilisait les fleurs pour préparer des infusions. Ce père avait du sang noir. Sa mère, elle était descendante d'Européens. La ville, Coronel Pringles, était parcourue de rumeurs, de tensions politiques. Son paysage se transformait. Et les pauvres, guidés par Eva Perón, aspiraient à faire partie d'une nouvelle classe moyenne.
Cette enfance, c'est celle de César Aira. Ou peut-être pas : derrière ce qui semble être une autobiographie se cache un texte ludique et émouvant où la fiction et la réalité se confondent. Rien n'est plus faux que la mémoire, nous dit Aira. Et c'est une chance : cela permet de se réinventer. Et donne naissance à des vocations d'écrivain.
Un célèbre auteur de romans gothiques décide qu'il n'écrira plus. Lassé de se plier aux exigences du genre et aux lois du marché éditorial, frustré d'y avoir sacrifié ses ambitions littéraires, il amorce un virage radical : sa vie, désormais, sera consacrée à l'opium. Encore faut-il en trouver.
Pour cela, il traverse Buenos Aires à bord du bus 126, dans lequel il croise l'énigmatique Alicia, une femme au foyer qui pourrait bien être son amour de jeunesse, rencontrée jadis sur les bancs de la faculté d'ingénierie. Le bus le conduit jusqu'à L'Antiquité : tel est le nom de la boutique dans laquelle il est reçu par un étrange dealer, dit L'Huissier, qui lui ouvre les portes d'une nouvelle réalité.
Comme dans un hiéroglyphe, tout est mystérieux dans le roman de César Aira, à commencer par son titre. Et le lecteur va de surprise en surprise chaque fois qu'une porte s'ouvre sur un nouveau labyrinthe, un escalier secret, une pièce interdite, une tour inachevée. Hallucination, rêve ou cauchemar, Prins est le récit d'une folie qui ne semble étonner personne et où l'humour n'est jamais loin, un voyage au coeur de la littérature auquel nous convie l'un des plus grands auteurs argentins.
50 ans, âge symbolique à la fois porteur d'angoisses et d'expectatives est souvent le moment saisi pour faire un bilan de sa vie. César Aira y voit aussi l'occasion de prendre un nouveau départ, de combler les trous qui émaillent sa connaissance, et l'ont jusqu'ici poussé à surseoir aux explications essentielles du monde en se consacrant, tête baissée, à son activité d'écrivain. " Avant, j'écrivais mes romans dans le seul but de les réussir ", explique César Aira, puis il ajoute : " Eh bien voilà, arrivé à un certain point, après une vingtaine de livres publiés, je me suis senti obligé de me mettre sérieusement à réfléchir ". Réfléchir à ce qui l'a jusqu'ici poussé à écrire, sans doute pour lui permettre d'éviter les pièges du temps, pense-t-il, ou celui de la mort. Non pas tant la mort individuelle, car " la mort de tout le monde est bien plus terrifiante que la mort individuelle, [...] il n'est pas nécessaire d'attendre la mort individuelle, car la Fin du Monde nous accompagne tous les jours, elle est en train de s'opérer imperceptiblement à chaque petit fait qui survient, au hasard de tous les faits et de toutes les pensées ".
Égrenant les anecdotes et rassemblant ses souvenirs, César Aira se lance dans une forme d'introspection qui, de la philosophie à la psychologie, voire à la psychanalyse, de la linguistique à la sémiologie appliquées à ses livres passés, le pousse à imaginer, non sans humour et parfois cynisme, ce que pourraient être ses livres futurs. N'est-il pas temps pour lui d'arrêter d'écrire ? Ou comme Évariste Galois, le génial mathématicien à qui il consacre tout un chapitre, d'écrire en une seule nuit l'ensemble de son oeuvre ? C'est à partir de plusieurs questions de ce type que César Aira décortique son rapport personnel à l'écriture.
Ce rapport ludique, plein d'humour et d'une fraîcheur réconfortante forme le sujet essentiel de son roman. Un sujet qui consiste à dépasser la mort individuelle de l'auteur pour, par petites touches, se mettre soi-même en perspective avec la fin de tous, c'est-à-dire la Fin du Monde, et à achever Le Livre, au sens de Mallarmé, ou à se lancer jusqu'au bout dans l'inachevable Encyclopédie. " Oui, c'est bien cela, une espèce d'encyclopédie générale qui contiendrait tout ", dit César Aira avant de poursuivre : " Le but de toute une vie est de parvenir à tout savoir. Et son registre final est l'Encyclopédie ".
César est écrivain. Il vit essentiellement de ses traductions mais mène également une vie secrète de savant un peu fou. Le livre s'ouvre sur l'énigme séculaire du " Fil de Macuto ", que César résout avec succès. Il se rend ensuite au Venezuela, où il est invité à participer à un congrès de littérature dans la petite ville de Merida. Sous des abords inoffensif, il dévoile en réalité le plan démoniaque qu'il a en tête pour dominer le monde : cloner l'ADN de l'écrivain mexicain Carlos Fuentes dans le but de créer une armée de sujets soumis et belliqueux.
On ne sait comment il comptait s'y prendre précisément. Dans les faits, il va cloner une cellule, non pas de Fuentes, mais de sa cravate en soie. Des milliers d'asticots de soie bleu électrique se répandent ainsi dans la ville de Merida... Dans un monde onirique, peuplé d'images et de métaphores, le lecteur évolue à la lisière du réel, jusqu'à l'apothéose psychédélique du dernier chapitre. Cette belle parabole de la création littéraire offre une échappée flamboyante dont ses idées sur l'écriture et la traduction ne sortiront pas exemptes.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Le Congrès de littérature n'a rien d'un texte théorique. César Aira met en abyme ses réflexions sur la création littéraire dans un récit ironique, baroque. Plus qu'un roman-manifeste, il s'agit d'un précieux témoignage de ce que l'imagination littéraire représente aux yeux de César Aira. On y retrouve les composantes les plus attachantes de son oeuvre : son art de la scène croquée sur le vif et de l'embardée digressive, l'impression d'aller dans une " fuite en avant " sans que jamais ne se rompe le fil de la continuité narrative, tendu avec virtuosité.
Dans une chambre en Suisse, le magicien Ténor est aux portes de la mort. Que peut-il vouloir léguer à Bouddha L'Éternel ? Quels rapports entretient-il avec le Président Hoffmann, juriste et député au parlement de Lausanne ? Comment Bouddha L'Éternel, ruiné et humilié, en est-il venu à cohabiter dans une vallée reculée de l'Inde avec Madame Gohu, la vieille servante d'une ancienne souveraine, Madame Mrobat ? Quel intérêt la société Brain Force trouve-t-elle à soutenir financièrement ce Bouddha ? Jean Ball, l'assistant d'Hoffmann, va-t-il découvrir un mystérieux secret en traversant l'océan pour remettre à Bouddha l'enveloppe que le Magicien Ténor lui a destinée ?
Le Testament du magicien Ténor est un roman trépidant. Si les premiers chapitres servent à présenter et à situer les personnages, la suite du récit entraîne le lecteur dans une série de péripéties qui permettent l'élaboration d'une intrigue à première vue improbable. L'ensemble de ces tribulations est traité avec virtuosité sans jamais perdre le lien avec la réalité. Le style, sobre et limpide, met en mouvement l'imagination du lecteur au fur et à mesure que l'action se déroule. Celui-ci sera d'autant plus surpris par le dénouement du récit, vif et incisif, comme toujours chez l'auteur.
César Aira propose dans ce texte un jeu de piste dans lequel on se laissera entrainer facilement. On y retrouvera avec plaisir des thèmes qui lui sont chers (des fantômes qui n'apparaissent qu'à certaines personnes, un monde aux frontières du réel, la figure du magicien...). On remarquera également son goût pour la métaphore, son talent dans la description de paysages, et sa maîtrise des jeux de langage (ainsi Jean Ball se trouve étrangement transformé en « Djinn » à la fin du roman). Aira ne se prive pas d'introduire dans son récit les touches d'ironie qui rendent le texte encore plus mordant. En faisant se côtoyer des figures légendaires et des personnages historiques, il a su rester fidèle à sa fantaisie débordante et communicative. Une fois de plus, les images qui foisonnent servent l'allégorie qu'Aira a sertie dans son texte avec une grande habileté.
Simple employé de bureau, Varamo, habitant au Panama, décide un jour de quitter sa société pour écrire une oeuvre littéraire, qui deviendra la plus importante de toute la poésie moderne en Amérique Centrale. S'apercevant qu'il a été payé avec de faux billets, Varamo se retrouve confronté aux vicissitudes du quotidien propres aux pays latino-américains où tout est faux et où mensonge, duperie, escroquerie, inflation, corruption, inégalités sont monnaie courante. Varamo comprend que la réalité a laissé place à un monde fictif dont certains tirent avantage. En écrivant son oeuvre, il pourra peut-être ne plus être seulement une créature de cette fiction et s'inventer une réalité qu'il aura choisie. D'ailleurs son passe-temps d'embaumeur est déjà un premier pas vers ce choix : il met autant de soin à embaumer qu'à écrire. Ces deux activités soulignent à quel point coexistent chez Varamo un lien étroit entre fiction et réalité, apparence et essence et de quelle façon subtile s'organise le jeu entre le vrai et le faux. Varamo apparaît co mme une allégorie ironique sur les nombreux concepts catégoriques de l'institution et de la critique littéraires. L'auteur, à travers le personnage de Varamo, est une sorte de dédoublement de lui-même qu'il suit dans son entreprise d'écriture pendant toute une journée et évoque la « vocation » soudaine du poète, la nécessité de jouer avec la réalité pour créer une oeuvre fictive. César Aira va encore plus loin en transformant toute cette histoire en une formidable parodie des attentes qu'engendre tout texte littéraire et en faisant d'elle un vrai défi qu'il lance à sa propre capacité à inventer. L'auteur surprend le lecteur car il donne à lire une oeuvre inclassable, qui suit la voie frayée par Perec et Calvino, celle qui exige un lecteur complice pour mettre en oeuvre un jeu irrésistible de faux-semblants.
Nous sommes le 31 décembre. Le soleil tape dur sur l'immeuble encore en construction de la rue Bonifacio, à Buenos Aires. En ce dernier jour de l'année, les futurs propriétaires sont venus visiter les appartements encore en chantier, accompagnés des décorateurs et des jardiniers qui seront chargés de parfaire la décoration. La livraison ne devrait plus tarder.
La famille Viñas s'est précairement installée au dernier étage, sur la terrasse du bâtiment. Elle est chargée de veiller à ce que personne ne pénètre dans le chantier. En ce dernier jour de l'année, Raúl Viñas, son épouse Elisa et leurs quatre enfants préparent le réveillon du soir. En réalité, Raúl Viñas s'étant couché ivre mort après le déjeuner et les trois plus jeunes enfants s'étant enfuis dans les étages en construction, c'est Elisa et Patri, sa fille aînée, qu'elle a eu avant son mariage avec celui qu'elle appelle un « vrai homme », qui organisent seules la réception. Mais sont-elles vraiment seules ? Aux quatre coins et recoins du chantier, traversant les murs et les cloisons, une bande de fantômes, hilares, va et vient inondant de ses éclats de rires tous les coins des appartements incomplets. Des fantômes que la famille de Raúl Viñas, et plus particulièrement Patri, sont les seuls à pouvoir voir.
Patri devient rapidement le personnage central du roman : jeune fille docile, elle aime profondément ses parents, y compris Raúl Viñas qu'elle considère comme son vrai père. Elle aspire cependant à un mode de vie différent et rêve de rencontrer le fameux « vrai homme » dont toute la famille lui parle. Mais le cadre de vie qui lui est proposé étant peu propice à la stabilité une fois encore, elle ne parvient à mener à bien aucun des projets qu'elle entreprend et demeure enfermée dans l'immeuble en construction pour ne plus s'intéresser qu'aux fantômes qu'elle croise. Ceux-ci finissent par l'inviter à leur réveillon. Après quelque temps d'hésitation, elle accepte de s'y rendre.
Ainsi, à minuit, tandis que la fête bat son plein dans la famille de Raúl Viñas, Patri s'approche du bord de la terrasse et se jette dans le vide pour rejoindre les fantômes.
Les romans d'Aira sont des textes très concentrés et très libres qui, en peu de pages, racontent une histoire, décrivent une ambiance, créent des personnages, mais bouleversent aussi tous les présupposés et forgent une réalité nouvelle et à part. Deux jeunes filles punks, Mao et Lenin, sont les héroïnes magnifiques, terrifiantes et peut-être tragiques de ce fascinant récit incendiaire.
Marcia, une jeune fille de seize ans, très intelligente et très sensée également, traverse à la sortie de l'école une place qui est un lieu de réunion habituel des punks de la ville et entend Mao, l'interpeler et lui demander de coucher avec elle. Quand Marcia lui demande si elle est folle, l'autre lui explique que non, qu'elle est tombée amoureuse d'elle rien qu'en la voyant. Toutes deux s'en vont discuter en compagnie de Lenin. Elles confrontent leurs points de vue sur ce qu'être punk veut dire, sur l'amour, sur le monde et son irréalité. Soudain, presque sans savoir comment, le lecteur se retrouve totalement en territoire Aira, où tout tourne, devient fou, se violente, se déclenche, abandonne toute vraisemblance et entre dans une logique sauvage. Les deux punks sortent dans la rue et entreprennent de prouver l'amour de Mao pour Marcia, le tout se soldant par un compte plutôt négatif et toutes sortes de dégâts sur les biens d'autrui. Un récit splendide, rapide et extrêmement intelligent ; une version de l'adolescence, vue par Aira, comme l'incendie du monde.
Le manège, c'est le nom que les policiers de flores (le quartier de buenos aires oú vit maxi, le culturiste au coeur pur, et oú vit également son auteur, césar aira) ont donné au gigantesque bidonville circulaire qui a poussé tout au bout de l'avenue bonorino.
C'est aussi, soir après soir, l'itinéraire minutieux et misérable des "cartonniers" et autres "recycleurs", accompagnés de leur "géant bienfaiteur". c'est encore le rituel auquel se livrent les trafiquants de drogue et leurs clients - et, lorsque tout bascule, la course frénétique des télévisions, entre fable et tragédie. ce sont enfin les vies entrecroisées, inoubliables et fragiles, de quelques personnages dont le destin se joue au beau milieu d'un orage de fin du monde.
Une jeune actrice, Norma Traversini, rédige un prospectus pour informer les habitants de son
quartier de sa décision d'ouvrir un atelier où ils pourront apprendre à mieux jouer leurs sentiments,
afin d'« améliorer leur niveau de sincérité », et donc leur vie.
Peu à peu, le prospectus s'allonge, jusqu'à atteindre les dimensions d'un roman, ou plutôt d'une
novelita, puisque c'est ainsi que César Aira baptise ses récits. La fiction quitte imperceptiblement
les rues et les cafés du quartier de Flores, que hantent l'auteur et tant de ses personnages, pour se
transformer en un roman colonial foisonnant, avec héros masqué, Anglaises persécutées, Thugs
étrangleurs et machiavéliques officiers de l'armée des Indes.
César Aira se transporte d'un tour de magie de Flores à une Inde à la Kipling, délicieusement
british, mystérieuse et perverse, inventant une trame complexe et rebondissante à souhait,
écrivant quelques-unes de plus belles pages qu'il ait jamais composées, jouant au passage à
engager dans l'aventure trois de ses disciples : sous les masques assez transparents de Louis
Hittaroney, Serge Fejfec et Daniel Beguel se cachent en effet Luis Chitarroni, Sergio Chejefec et
Daniel Guebel, trois des plus remarquables écrivains argentins de la génération née au milieu des
années 1950, tous admirateurs déclarés de l'oeuvre de leur frère aîné, César Aira. Ces éléments
n'étant que la partie la plus visible du jeu incessant de l'auteur avec le matériau que lui apporte
chaque nouvelle journée, et qui intègre aussitôt sa page quotidienne.
On pourrait dire que ce roman est le plus long prospectus de la littérature. Mais on pourrait aussi
dire l'inverse : qu'il s'agit du plus court roman de la littérature, puisqu'il tient, en quelque sorte, sur
le recto et le ve rso d'un prospectus, d'une feuille volante. Cette question de la dimension du récit
n'est pas anecdotique : comme Borges avant lui, Aira joue sans cesse, dans son oeuvre, avec l'idéal
d'une histoire interminable contenue dans une forme brève, autrement dit avec l'aporie consistant
à faire tenir le long dans le court : la « fiction » pour Borges, la « novelita » pour Aira...
On notera entre autres la manière dont Aira « plie » le roman dans le prospectus, c'est-à-dire la
façon dont son texte se termine, sans daigner revenir à Norma Traversini, sur le « sourire sérieux »
de lady Barbie - ce sourire qui est devenu, au fil des années, un des principaux mythèmes de son
oeuvre, et qui tisse avec quelques autres mythèmes et biographèmes, de roman en roman, ce
continu qui constitue l'essence même du romanesque airien.
Un homme ordinaire, malmené par son épouse, fait un pacte avec le diable et fonde le royaume turc de Biscaye. Ses pouvoirs surnaturels ne suffisent pas à apaiser l'impatience de sa petite fille, ni à la préserver des dangers qui la menacent : roi et princesse devront entreprendre un voyage à travers la vieille Biscaye magique, jusqu'aux confins de leur « pays de conte de fées », en quête d'une âme volée.
« La source des histoires, qui alimentait ma curiosité insatiable, ne cessait jamais de jaillir. »
Ce roman récent est un des sommets de l'art poétique de César Aira, de son inimitable fantaisie : personnages et paysages en fusion défilent comme dans un rêve enfantin, ou sur l'écran encore phosphorescent d'un cinéma abandonné.
Un magicien argentin, Hans Chans, jouit d'un rare privilège : il possède des pouvoirs réellement
surnaturels. Il décide de profiter d'un congrès d'illusionnistes, organisé à Panamá, pour être enfin
reconnu comme le meilleur magicien du monde. Mais pour qui peut tout, la vie n'est pas si simple,
et pas seulement sur scène. Comment savoir, à chaque rencontre, à chaque conversation, à
chaque découverte, ce qui appartient à la réalité et ce qui relève d'une magie parfois incontrôlée oe
Quelle part de sa vie insatisfaisante livrer au hasard et quelle part tenter de corriger, d'améliorer oe
Comment, par exemple, se protéger du harcèlement de son guide, tromper l'ennui d'une chambre
d'hôtel ou mettre enfin la main sur l'introuvable programme du congrès oe
Entre 1999 et 2000, en l'espace de six mois, César Aira écrit une sorte de « trilogie panaméenne »,
en hommage à un pays où il n'a jamais mis les pieds, comme il se doit. Varamo (Christian
Bourgois, 2005) est achevé le 15 décembre 1999, La Princesse Printemps (André Dimanche, 2005)
le 16 février 2000 et Le Magicien le 21 avril 2000. Avec cette parution, la « trilogie » est
aujourd'hui intégralement disponible pour les lecteurs français.
Chacun des trois romans se suffit évidemment à lui-même, mais la connaissance de l'ensemble de
la trilogie est extraordinairement savoureuse. D'un roman à un autre, on reconnaîtra en effet
nombre de constantes, à commencer par le caractère fantomatique du Panamá (et pour cause), ou
par le caractère providentiel des éditeurs-pirates, qui à chaque fois financent les entreprises du
personnage principal.
Mais chaque roman a évidemment ses spécificités jubilatoires et, dans la production récente de
César Aira, Le Magicien est sans doute un de ceux qui ont connu le meilleur accueil du public et de
la critique. On accompagne cette fois-ci un personnage qui joint au privilège unique d'être un
« véritable magicien » le sentiment profond d'être un raté, hésitant depuis toujours sur la manière
dont il pourrait utiliser son don pour changer enfin sa vie, et finissant toujours par y renoncer
pitoyablement.
La princesse printemps règne sur une minuscule île paradisiaque, au large du panamà.
Pour subvenir à ses modestes besoins, elle traduit avec ardeur des romans médiocres, que publient des éditeurs pirates. mais un jour, un nuage noir apparaît à l'horizon, annonciateur de la pire des catastrophes. ce conte de fées surréaliste, hanté par la momie d'un pianiste célèbre et par quelques autres créatures aussi inattendues que monstrueuses, nous livre une nouvelle facette du talent irrésistible de césar aira.
Cette fiction, qui est aussi un roman d'aventures et un manifeste poétique, signe les adieux de son auteur à la traduction, qu'il a pratiquée quotidiennement pendant plus de trente ans.
" Tous les chemins de l'ombre conduisent à cette certitude atroce : il m'est arrivé ce dont j'avais le plus peur.
" Course effrénée contre l'ironie du destin et la douleur de la séparation. Jeu particulièrement retors avec le temps et l'espace, fable fantastique, politique et philosophique, Les Larmes peut aussi être lu comme le manifeste poétique d'un écrivain déjà considérable. Un terroriste japonais, une sensuelle vedette de télévision, un improbable Premier ministre argentin, un chien parlant nommé Rintintin dont un couple divorcé organise obsessionnellement la garde, tels sont quelques-uns des personnages qui traversent ce court roman irrésistible de folie et de sagesse.
Es el último día del año en un edificio en construcción en Buenos Aires. El edificio contiene seis viviendas de lujo, una por piso, y una alberca en el techo. Los departamentos hubieran debido entregarse ese 31 de diciembre, pero no están terminados. En la mañana los futuros propietarios visitan el lugar, suben y bajan por el edificio acompañados por el arquitecto y los decoradores, mientras los albañiles trabajan.
Indisponible
Un jeune premier de séries télévisées, ferdie calvino, décide de s'inscrire à l'un des gymnases du quartier de buenos aires oú il habite, avec un objectif précis : avoir un corps qui provoquera " la peur chez les hommes et le désir chez les femmes ".
Mais une guerre insolite déchire les gymnases de flores et ferdie, ultime avatar génétique d'un lièvre apocalyptique, se trouve entraîné bien malgré lui dans les aventures échevelées de la virilité, de la beauté et de l'amour.
A la fois roman d'apprentissage et fable orientale, cette fiction tendre et démoniaque fait partie d'une jubilatoire " tétralogie du lièvre ".
Épuisé
Épuisé