Comme le démontre Alain Berthoz dans ce livre profondément original, faire simple n'est jamais facile ; cela demande d'inhiber, de sélectionner, de lier, d'imaginer pour pouvoir ensuite agir au mieux.
Et si, à notre tour, nous nous inspirions du vivant pour traiter la complexité qui nous entoure ?
Notre cerveau n'est pas un calculateur prudent qui nous adapte au monde, c'est un simulateur prodige qui invente des hypothèses, modélise et trouve des solutions qu'il projette sur le monde.
Cette intuition de philosophe se présente ici comme une propriété physiologique. Comprendre ces mécanismes, c'est comprendre comment le cerveau anticipe l'orientation d'un regard, la trajectoire d'une balle ou la perte de l'équilibre. C'est encore comprendre pourquoi nous avons le vertige, pourquoi une certaine architecture moderne nous rebute et pourquoi les peintures de Lascaux nous fascinent. L'enjeu de ce livre est aussi de nous expliquer comment nos perceptions peuvent être manipulées, au risque de nous précipiter dans la haine et la destruction de l'autre.
De la rencontre entre Alain Berthoz, neuroscientifique, et la peintre Fabienne Verdier est né un dialogue original entre l'art et la science. Les tableaux de l'artiste résonnent avec les recherches du savant sur le mouvement et les géométries du cerveau. Richement illustré, ce livre documente l'expérience concrète, par Alain Berthoz, de l'acte de peindre avec les pinceaux suspendus, dans l'atelier de l'artiste. Ensemble, ils réalisent les tableaux Ressac et Soleil noir.
Le temps d'une séance de peinture, avec la participation de Daniel Bennequin, mathématicien, et de Valérie Hayaert, historienne de l'art, ce livre retranscrit une conversation unique en son genre sur la création artistique, le corps en mouvement et la cognition.
« Les artistes nous révèlent bien des propriétés du monde, de notre cerveau et de notre corps. » A. B.
D'où venons-nous, qui sommes-nous, où en sommes-nous, où allons-nous et que pouvons-nous faire ?
Pendant des mois, 21 personnalités atypiques réunies dans « Gramhona », un Groupe de recherche multidisciplinaire sur l'Homme et la Nature, ont échangé pour apporter des réponses pertinentes à ces questions fondamentales.
En faisant dialoguer biologie, médecine, art, neurosciences, chimie, écologie, informatique et bien d'autres disciplines, habituellement cloisonnées ou dispersées, ce livre tisse des liens inattendus et ouvre de nouvelles pistes que le lecteur peut emprunter comme il le souhaite.
Une lecture indispensable pour raisonner librement plutôt que d'être le porte-parole des opinions des autres.
Ce livre veut montrer comment nous pensons avec tout notre corps. Aux cinq sens traditionnels, Alain Berthoz en ajoute un sixième : la kinesthésie ou sens du mouvement. On l'a oublié parce qu'il n'est pas apparent, les capteurs kinesthésiques se trouvant répartis dans tout le corps et non pas concentrés dans un organe spécifique. Et pourtant, il y a un plaisir du mouvement, exécuté ou perçu, comme il y en a un de chacun des autres sens. Or, il n'y a pas de mouvement sans pensée. Nous prenons la décision de marcher, de courir, de sauter, de danser, avec l'intention d'aller d'un endroit à un autre. Nous sommes donc capables d'évaluer une distance, de programmer une trajectoire et parfois très vite comme lorsque nous dévalons une pente à skis. Le sens du mouvement nous oblige à revoir notre conception du cerveau. D'une part, ce n'est pas un ordinateur qui calcule à partir d'informations fournies par les sens, c'est un simulateur qui fait des hypothèses sur la possibilité de réaliser tel ou tel mouvement et qui charge les sens de les tester dans la réalité. D'autre part, le cerveau n'est pas une direction centrale qui prend les décisions et charge les organes périphériques de les exécuter : le moindre mouvement est trop complexe et souvent trop rapide. Les commandes du mouvement sont décentralisées, elles sont élaborées par les organes périphériques mêmes qui doivent les exécuter à partir de modèles génétiquement programmés. Alain Berthoz est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Claude Bernard, et directeur du laboratoire de neurophysiologie de l'action.
Le cerveau ne se contente pas de prendre des informations sur son environnement, via les sens, pour les traduire en actions. Davantage que le réceptacle de perceptions multisensorielles qu'il doit unifier, grâce à la mémoire, il peut simuler les mouvements pour prédire et anticiper leurs conséquences. L'étude des phénomènes de perception nous apprend donc beaucoup à la fois sur nous-même et sur notre interaction avec autrui.Bâtir une physiologie au carrefour des neurosciences, de la neurologie et de la biologie théorique, telle a été l'ambition d'Alain Berthoz dont les travaux ont largement contribué au renouvellement de notre conception de la physiologie de la perception et de l'action. Dans sa leçon de clôture prononcée en 2010, l'auteur revient sur ses dix-sept années d'enseignement au Collège de France, puis sur les principaux thèmes qui ont nourri ses réflexions: le système vestibulaire, le regard, le geste et la marche, la mémoire spatiale. Plus qu'un bilan de ses recherches, il explore ses projets alors en cours et ses utopies pour l'avenir.
L'inhibition est une des plus importantes découvertes de l'évolution. Elle est présente, avec sa compagne la désinhibition, à tous les niveaux du vivant - moléculaire, cellulaire, social, culturel. Sans l'inhibition, nous ne pourrions pas agir, choisir, décider, apprendre, mémoriser ni oublier pour laisser la place à des mémoires nouvelles. Sans les multiples formes d'inhibition que notre cerveau utilise, nous ne pourrions pas être empathiques, tolérants, innovants ou créateurs. La méditation est impossible sans l'inhibition. Les perturbations du délicat équilibre entre excitation et inhibition sont à l'origine de maladies comme le Parkinson, l'épilepsie, les troubles de l'attention, l'impulsivité, etc.
Mais l'inhibition a une autre face. Elle assure, par les lois et les règles morales, la paix sociale et la liberté. Cependant, le cerveau et les pratiques de l'homme ont perverti cette ressource merveilleuse par le mensonge, le déni, l'oppression, la censure, la dictature, les excès de normes et d'interdits, la culture de la haine. Ils étouffent nos capacités à comprendre les émotions d'autrui et alimentent la barbarie.
Cet ouvrage d'un physiologiste suit les péripéties et les multiplications des fonctions inhibitrices, depuis la molécule jusqu'à la société et aux droits de l'homme. Il offre, dans le format d'un « atelier » d'idées et de découvertes scientifiques récentes, une nouvelle grille de lecture aux sciences biologiques et aux sciences humaines et sociales.
L'improbable est souvent considéré comme un vain exercice d'hypothèses oiseuses ou comme un supplément d'incertitude dans la culture occidentale, qui préfère le prévisible à l'incertain. Et pourtant...
Que ce soit dans la recherche scientifique fondamentale ou dans l'invention artistique, dans la discussion philosophique ou dans l'évolution du vivant, l'improbable est cette source de liberté d'où peuvent jaillir idées, solutions ou événements nouveaux et imprévus.
Autour d'Alain Berthoz et de Carlo Ossola, une dizaine de chercheurs d'envergure internationale abordent dans une approche multidisciplinaire les mystères et les ressorts de l'improbable, puissant facteur de créativité aux frontières du possible et de l'impossible.
Cet ouvrage en 4 volumes constitue la troisième édition, plus complète et interdisciplinaire, du traité de la réalité virtuelle.
Sous la direction de Philippe Fuchs et la coordination générale de Guillaume Moreau, il est rédigé par 74 auteurs, chercheurs ou professionnels français, spécialistes du domaine. Les trois premiers volumes de ce traité correspondent aux problématiques de la réalité virtuelle et le dernier aux applications. L'Homme et l'environnement virtuel Sous la coordination d'Alain Berthoz et de Jean-Louis Vercher, ce volume aborde la problématique de la réalité virtuelle sous l'angle des sciences cognitives.
L'homme étant au centre du dispositif, il paraît incontournable de préciser comment l'homme fonctionne en tant que système percevant le monde, réel ou virtuel, qui l'entoure et comment il est capable d'agir sur celui-ci.
L'autisme touche des dizaines de milliers de personnes, en France. Ce livre témoigne des progrès accomplis dans la compréhension des aspects génétiques, neurologiques et cognitifs de cette maladie et des handicaps qu'elle entraîne. La grande diversité de ses symptômes, notamment les troubles de la communication et de la socialisation, rend difficiles son diagnostic et son traitement. Se pose également le problème de la prise en charge des enfants et du soutien de leur famille, dans une société mal préparée à les accueillir. Cet ouvrage de référence, à l'initiative de l'Arapi, est écrit par les meilleurs spécialistes français et internationaux.
Alain Berthoz, membre de l'Institut, est professeur au Collège de France où il dirige le laboratoire de physiologie de la perception et de l'action.
Christian Andres est professeur à la faculté de médecine de Tours, chef du service de biochimie et de biologie moléculaire, au CHRU de Tours.
Catherine Barthélémy est pédiatre, pédopsychiatre et physiologiste. Elle est chef de service au CHRU de Tours et enseignant-chercheur, à l'université de Tours. Elle est également présidente du Comité scientifique de l'Arapi.
Jean Massion, vice-président de l'Arapi, est ancien directeur de recherche au CNRS.
Bernadette Rogé est professeur de psychopathologie du développement à l'université de Toulouse-Le Mirail. Elle est également présidente de l'Arapi.
Avec les contributions de David G. Amaral, Christian Andres, Cécile Aspe, Catherine Barthélémy, M. D. Bauman, Alain Berthoz, Romuald Blanc, Frédéric Bonnet-Brilhault, Thomas Bourgeron, Sylvain Briault, Nicole Bruneau, Jan Buitelaar, Denis Chastenet, Jean-François Chossy, Michael L. Cuccaro, Marcello D'Amelio, Henri Doucet, Anne Fagot-Largeault, Hans Forssberg, Béatrice de Gelder, Bruno Gepner, Christopher Gillberg, Marie Gomot, Julie Grèzes, Pascaline Guérin, Marie-Thérèse Hermange, Stéphane Jamain, Frédéric Laumonnier, Marion Leboyer, Ghislain Magerotte, C. Mills Schumann, Claude Moraine, Laurent Mottron, Jacqueline Nadel, Antonio M. Persico, Christine Philip, Bernadette Rogé, Sylvie Roux, Christina Schmitz, Carole Tardif, Rutger Jan Van der Gaag, Sophie Willemsen-Swinkels, Mônica Zilbovicius.
Propriétés fondamentales du vivant, anticipation et prédiction sont au coeur de nos vies et de chacune de nos actions : on calcule les chances d'un homme politique d'être élu, les risques que l'avion dans lequel on monte s'écrase, on évalue les chances de bénéficier d'une météo favorable pendant nos vacances.
Mais quels sont les contraintes, les mécanismes psychologiques et neurobiologiques qui jouent sur la capacité humaine d'anticipation ? Comment l'humain se projette-t-il dans le futur ? Quelles sont les logiques qui président à la mise en oeuvre de cette capacité ? Quelles contributions la psychopathologie apporte-t-elle à la compréhension de ces mécanismes ? Comment l'homme réagit-il face à des situations qui l'obligent à reconfigurer son existence ?
Telles sont les questions abordées dans cet ouvrage rédigé par un groupe de chercheurs - philosophes, physiologistes, neuropsychologues, mathématiciens, conseillers en entreprise - qui présente les multiples facettes de cette fascinante faculté humaine et ses pathologies, ainsi que son usage dans les processus de décision, que ce soit dans la vie quotidienne ou dans l'entreprise.
Comment prend-on une décision ? En calculant le pour et le contre ? En gardant la tête froide pour évaluer ses chances de succès ou ses risques d'échec ? En faisant taire ses passions ? Et si la décision n'était rien de tout cela ? Si la décision n'était pas raison, mais action ? Et si ce que nous appelons aujourd'hui les "décideurs" étaient avant tout des "hommes d'actions" ? Ce livre renouvelle entièrement nos idées sur la prise de décision en étudiant au plus près comment notre cerveau s'y prend pour décider. On y découvrira un cerveau parieur. Un cerveau joueur. Un cerveau qui dialogue avec le corps sensible et son double. Un cerveau ému. Professeur au Collège de France, Alain Berthoz dirige le laboratoire de physiologie de la perception et de l'action (CNRS-Collège de France). Il a publié un essai Le Sens du mouvement et des Leçons sur le corps, le cerveau et l'esprit, aux Éditions Odile Jacob.
Pourquoi avons-nous des émotions ? Quelles sont-elles ? Comment naissent-elles ? Quelles sont leurs fonctions ? Comment l'environnement social interfère-t-il avec nos émotions?
Banales à première vue, ces questions s'avèrent infiniment complexes dès que l'on essaie de cerner la nature exacte d'une émotion. « La psychologie des émotions », première partie de ce livre décapant, dresse un panorama synthétique des composantes d'une émotion.
Longtemps laissée pour compte des recherches en sciences cognitives et en neurosciences, l'étude des émotions a bénéficié ces dernières années des avancées technologiques de la neuroimagerie, une discipline extrêmement jeune. Elles permettent d'appréhender désormais quelles structures du cerveau nous font avoir peur, être joyeux, mais aussi celles impliquées dans le contrôle de nos comportements connectés aux valeurs du groupe social. Les neurosciences des affects sont devenues un domaine de recherche à part entière. Elles posent crûment la problématique de la canalisation de l'activité cérébrale, des modifications possibles de notre comportement, de l'exploitation de nos émotions et de leur « régulation ».
Comment peut-on prendre le point de vue des autres tout en restant soi-même ? Comment parvient-on à ressentir les émotions des autres ? À pressentir leurs intentions ? À comprendre leurs motivations ? À leur attribuer des croyantes ? En quoi l'empathie se distingue-t-elle de la sympathie ? De la compassion ? Pourquoi le défaut d'empathie provoque-t-il des troubles du comportement ? Existe-t-elle entre les hommes et les animaux ? Ce livre dresse l'état des connaissances sur l'empathie et présente les recherches en cours dans différents domaines, de la psychologie cognitive à la psychologie clinique, de l'éthologie à l'éthique, de la philosophie à la théologie.
Alain Berthoz présente dans ce nouveau livre un concept clé, la « vicariance ». Lorsqu'un de nos sens en remplace un autre qui fait défaut (lorsque nous tâtonnons dans le noir, ou lorsque nous devons, suite à un accident, suppléer un organe défaillant), lorsque nous utilisons plusieurs stratégies pour parvenir à un même but, lorsque nous multiplions nos identités pour naviguer dans le monde virtuel d'Internet ou des jeux vidéo, nous nous en remettons à des processus vicariants mis en place au cours de l'évolution. Cette vicariance, possibilité de remplacer une fonction par une autre ou de déléguer une fonction ou une action à un avatar virtuel, est bien une stratégie essentielle qui permet à notre cerveau d'appréhender le monde extérieur et de nous y adapter en permanence.
Car tout acte créatif implique un changement de point de vue offrant une perspective nouvelle sur les choses, un décentrement que seule la vicariance est à même de provoquer. D'où son importance cruciale pour la pédagogie et l'enseignement, le management des entreprises, la psychologie et les sciences humaines et sociales, et la rééducation des troubles pathologiques du système nerveux. Mieux comprendre la vicariance, c'est remettre l'homme au centre de la scène, dans toute sa diversité, et lui restituer sa capacité d'inventer des solutions nouvelles.
«Simplexity, as I understand it, is the range of solutions living organisms have found, despite the complexity of natural processes, to enable the brain to prepare an action and plan for the consequences of it. These solutions are simplifying principles that enable the processing of information or situations, by taking into account past experience and anticipating the future. They are neither caricatures, shortcuts, or summaries. They are new ways of asking questions, sometimes at the cost of occasional detours, in order to achieve faster, more elegant, more effective actions.» A. B.
As Alain Berthoz demonstrates in this profoundly original book, simplicity is never easy; it requires suppressing, selecting, connecting, thinking, in order to then act in the best way possible.
And what if we, in turn, are inspired by the living world to process the complexity that surrounds us?
Le centenaire de la naissance de Maurice Merleau-Ponty a été l'occasion de tenir un colloque international au Collège de France les 22 et 23 septembre 2008 par les Pr Alain Berthoz (Professeur au Collège de France et titulaire de la Chaire de physiologie de la perception et de l'action) et Bernard Andrieu (Pr d'Epistémologie du corps et des pratiques corporelles à la faculté de sport de l'UHP de Nancy Université) en réunissant nos collègues Salvatore M. Aglioti, Olaf Blanke, Gilles Boëtsch, Denis Cerclet, Nathalie Depraz, Stéphanie Dupouy, Anne Fagot-Largeault, Denis Forest, Jean Gayon, Béatrice de Gelder, Julie Grezes, Gérard Jorland, Marc Jimenez, Bernard Lafargue, Dorothée Legrand, Pierre Livet, Catherine Malabou, Lionel Naccache, Jean-Luc Petit, Philippe Rochat, Michel Récopé, Emmanuel de Saint-Aubert, Richard Shusterman, Bérangère Thirioux.
Les travaux de Maurice Merleau-Ponty (1908-1961), titulaire de la Chaire de philosophie au Collège de France à partir de 1952 jusqu'à sa mort en 1961, sont aujourd'hui une des références sans laquelle la philosophie du corps, la physiologie de la perception et de l'action, la psychologie du développement et la modélisation in vivo des gestes n'auraient pu constituer leurs champs actuels de recherche : Schéma corporel, Image du corps, Conscience du corps, Chair, Intersubjectivité, Perception. autant de notions encore au coeur des sciences de l'homme et de la nature.
Des neuropharmacologues (Jean-Pierre Changeux, Jacques Glowinski), des physiologues (Claude Bernard, Étienne Jules Marey, Jean Nageotte, Alfred Fessard, Yves Laporte, Alain Berthoz), des psychologues (Pierre Janet, Henri Wallon, Julian de Ajuriaguerra) oeuvrent depuis deux siècles au Collège de France à l'élucidation de ce mystère de tous les mystères : comment fonctionne notre cerveau ? Ce livre reprend leurs leçons inaugurales, documents essentiels pour l'histoire intellectuelle, mais aussi sources d'inspiration pour les recherches les plus actuelles en sciences cognitives.
Quels rapports l'homme entretient-il avec ses espaces ? Autour de cette question, un symposium du Collège de France a réuni en octobre 2003 des mathématiciens et des physiciens, des physiologistes et des psychologues, des anthropologues et des géographes, des historiens de l'art et de la religion, des architectes, un homme de théâtre et un astronaute.
Ils montrent ici comment dans notre cerveau, notre langage et par nos actions s'élaborent nos concepts d'espace. lis décrivent comment les mythes organisent l'espace quotidien et les religions les espaces sacrés, comment l'architecture, l'urbanisme ou l'aménagement du territoire contribuent à structurer nos comportements, comment la perspective en peinture, la scène théâtrale ou le jardin paysager entretiennent l'illusion d'un espace entre réalité et utopie.
Par ses livres Le Sens du mouvement et La Décision, Alain Berthoz a largement renouvelé notre conception de la physiologie de la perception et de l'action.
Il confronte ici ses idées avec celles d'un grand philosophe du XXe siècle, Edmund Husserl, dont Jean-Luc Petit, l'un de nos meilleurs phénoménologues, est spécialiste. Ses expériences et ses analyses du mouvement, de la posture, de la décision, de la perception nous font comprendre l'importance et la pertinence des approches qui sont celles de Husserl. La pensée n'est pas avant l'action ni l'action avant la pensée.
Pour Alain Berthoz et Edmund Husserl, l'action contient toute la pensée.
Vouloir témoigner des avancées de la science sur un problème aussi délicat que celui de la décision individuelle et/ou collective, au sein des entreprises, semblait a priori un défi difficile à relever.
Cet opuscule témoigne du contraire puisqu'il rend compte des contributions de plusieurs chercheurs sur ce thème ; chercheurs dont l'importance et la renommée ne sont plus à prouver. L'expérience réussie d'une rencontre entre des chercheurs et des professionnels de l'entreprise a été rendue possible par le professeur Alain Berthoz qui fit valoir tout son savoir-faire et son réseau pour réaliser des conférences et des débats aussi riches que féconds.
L'Institut Demos fut le cadre de ces conférences qui permirent la rencontre de deux mondes généralement éloignés : la recherche scientifique et l'entreprise. A travers les réflexions et les témoignages proposés dans cet opuscule, on peut se rendre compte de la nécessité de croiser les préoccupations des acteurs de l'entreprise avec celles qui guident le travail des chercheurs. Un tel croisement permet d'appréhender un sujet aussi complexe que celui de la décision humaine dans des contextes d'actions très différenciés.