Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault?: tels sont certainement des noms qui résonnent à l'oreille de nos contemporains. Et il s'agit, en effet, des philosophes les plus connus d'un courant de pensée que l'on peut raisonnablement qualifier de «?déconstruction?». Toutefois, loin de se limiter à l'étude de ces trois figures, cet Abécédaire de la déconstruction aborde également les idées et les concepts développés par Maurice Blanchot, Roland Barthes, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, Giorgio Agamben, Judith Butler et par bien d'autres encore. C'est le succès rencontré par la déconstruction dans les milieux intellectuels, tant à l'Université que dans la sphère politico-médiatique, qui se trouve à l'origine de cet ouvrage.
Günther Anders définissait le « conservateur ontologique » dans les termes suivants : « C'en est arrivé à un tel point que je voudrais déclarer que je suis un «conservateur» en matière d'ontologie, car ce qui importe aujourd'hui, pour la première fois, c'est de conserver le monde absolument comme il est. [...] nous devons être conservateurs au sens authentique, conservateurs dans un sens qu'aucun homme qui s'affiche comme conservateur n'accepterait ».
Or, quel péril menace de rendre le monde inhabitable ? Il s'agit bien de la société industrielle et de son dernier avatar, l'utopie cybernétique, qui organisent la prison digitale gérant l'intégralité de nos existences, de la maternité au cimetière, de l'entreprise au foyer, du corps à l'âme. Sa force destituante est telle qu'aucune institution n'échappe à son travail d'érosion, qu'aucun frein ne semble en mesure de lui opposer la résistance d'un contre-courant.
C'est en toute logique que le « conservateur ontologique » sera luddite et royaliste : luddite quand il s'agit de se cabrer devant l'empire technique du Réseau et de se rebiffer contre le principe de l'Efficacité ; royaliste afin de poser les premières pierres d'une nouvelle Fondation. Le conservateur ontologique ourdit, patiemment mais résolument, l'irruption du « Roi qui vient ».
Force est de constater, en parcourant les manuels de management et de théorie des organisations, que la cybernétique y est soit tout simplement ignorée soit citée au passage, à l'emporte-pièce, sans plus d'approfondissements. Cela me semble dommageable car une telle ignorance interdit de discuter des catégories fondamentales du management contemporain, telles que 'organisation', 'information', 'pilotage', 'apprentissage', 'régulation', 'adaptation', 'environnement', 'contingence', etc.
Dès lors, qui entend défendre une argumentation quelque peu critique eu égard à la prolifération du management n'a guère d'autre choix que d'ânonner l'éternelle condamnation du soi-disant « paradigme classique », c'est-à-dire du taylorisme, ou alors d'adopter la stérile posture des critical studies.
Cet ouvrage est un recueil de textes qui se compose plus précisément de cinq articles parus dans des revues académiques : chacun d'entre eux apporte de l'eau au moulin de la thèse selon laquelle la cybernétique fonde non seulement les théories contemporaines du management, mais également ses concepts centraux (comme l'apprentissage organisationnel) et ses pratiques (comme le coaching, le management des connaissances et l'intelligence collective).
L'époque contemporaine se caractérise par la prolifération des organisations sur toute la surface du globe, par ce que Baptiste Rappin nomme « le mouvement panorganisationnel ». Si certains sociologues se sont déjà penchés sur ce « fait social total », force est pourtant de constater l'absence de sa prise en charge par la pensée philosophique. C'est à une telle tentative que nous convie l'auteur, inscrivant le management dans l'histoire de la métaphysique, mettant en évidence ses origines historiques dans la cybernétique et recherchant sa structure théologique souterraine dans la pensée juive de la Renaissance. C'est au terme de cette pérégrination qu'apparaît le caractère apocalyptique qu'indique le titre de l'ouvrage : en même temps Dévoilement et Destruction, le management a bien à voir avec la Fin, celle de l'Histoire, assurément, mais celle du Monde, vraisemblablement.
Que reste-t-il après l'apocalypse ? Quelle vie nous attend dans un monde dévasté par la guerre nucléaire, anéanti par la propagation d'un virus ou englouti sous les eaux d'un déluge cataclysmique ? Tel est précisément le type de situation que l'univers post-apocalyptique, qu'il soit celui du roman, du film ou du jeu vidéo, met en scène. De ce point de vue, le manga occupe une place particulière car il tient précisément sa raison d'être de l'éclair nucléaire qui frappa et aveugla le Japon par deux fois, les 6 et 9 août 1945. Contrairement à l'Occident, l'Archipel vécut la table rase dans sa chair ; l'apocalypse ne fut pas pour lui une possibilité, mais bien une réalité effective : il fit l'expérience concrète de la faille généalogique et du déficit des origines qui forment le point de départ obligé du manga. Le fil directeur de cet essai, Hokuto no Ken, que l'on connaît en France sous le titre de Ken le survivant, s'inscrit tout naturellement dans cette perspective : les paysages de ruines y sont le théâtre d'une grande régression biologique caractérisée par la recherche d'eau et de vivres ainsi que par la loi du plus fort. Notre héros n'a-t-il d'autre alternative que de plier à ce nouveau nomos de la terre ?
Qui aujourd'hui peut prétendre connaître le repos? Question rhétorique, bien sûr, tant nous sommes tous happés par les tourbillons de la vie postmoderne ! Les moments de remontée à la surface et de respiration se font en effet de plus en plus rares, et force est de constater que nous devons bien souvent demeurer en apnée prolongée. Au risque de notre santé et, encore plus fondamentalement, de notre humanité.De l'exception permanente propose d'appréhender la condition de l'homme contemporain, caractérisée par le changement perpétuel et le mouvement sans fin, de façon originale :en replaçant au coeur de la réflexion le management autour duquel s'élabore un véritable système philosophique dans toutes ses dimensions : épistémologique, politique, métaphysique et même théologique.Ce second volume de la Théologie de l'Organisation montre par quels chemins l'exception a pu s'imposer, à notre époque, comme la norme de gouvernement de nos sociétés. De ce point de vue, la crise n'apparaît plus comme un dysfonctionnement qu'il s'agirait d'éliminer à coups de mesures techniques, mais bien comme le fond ontologique à partir duquel se déploie notre rapport aux temps présents.
Cet ouvrage propose une réflexion épistémologique novatrice dans le domaine des sciences de gestion. Il s'éloigne de l'éternelle opposition entre subjectivisme et objectivisme en développant une approche herméneutique de la discipline, soucieuse de respecter l'humanité de la personne, la relativité de la vérité et la primauté du sens.
Le coaching est à la mode.
Réservé un temps aux dirigeants haut placés des grands groupes, il fait à présent également sensation chez les patrons de PME. On le trouve non seulement dans le management, mais aussi dans le sport, l'art, la politique. L'auteur propose ici quelques éléments de réflexion pour le coaching d'une véritable élite, ce qui nécessite la transfiguration de la formation en initiation. L'élite remplit incontestablement une fonction sacerdotale, puisqu'elle est dépositaire d'une vision, d'un projet, d'une finalité qui n'acquièrent leur sens que dans cette légitimité transcendantale.
C'est donc le souffle divin que le coach doit insuffler au coaché, et pour cela il dispose d'une méthodologie en totale rupture avec la panoplie du coach moderne : philosophie, art, poésie, aphorisme, humour...