Dans cet ouvrage, Alain Policar soumet l'exigence universaliste aux arguments de ceux qui la rejettent : un universalisme digne de ce nom doit se construire non sur le rejet polémique de l'argumentation adverse mais dans la patiente analyse des fondements de celle-ci. Il s'agit donc de montrer que l'universalisme peut s'égarer dans une attitude de surplomb.
Alors qu'existait, depuis au moins la fin de la Seconde Guerre mondiale, un consensus scientifique sur l'inexistence biologique des races dans l'espèce humaine, celui-ci a éclaté, et le vocabulaire de la race a envahi le champ académique et médiatique. Pour un certain nombre d'auteurs, qui, pour la plupart d'entre eux, se disent appartenir à la pensée décoloniale, il faudrait, la lucidité serait à ce prix, briser ce consensus. Il s'agira ici, d'une part, de rechercher les sources de ce retour à des conceptualisations que l'on pouvait croire oubliées et, d'autre part, d'en mesurer les effets sur la vie intellectuelle, principalement dans l'espace français.
L'auteur dénonce les idées reçues sur le libéralisme politique. Contrairement à Michea, il refuse de se plier à l'injonction de ne pas séparer le libéralisme politique du libéralisme économique.
La liberté de l'homme n'est pas la même que celle de la finance. Il ne peut y avoir de liberté s'il n'y a pas d'égalité. Or, l'économie reconstruit les inégalités.
La liberté dont parle la philosophie politique libérale n'est pas celle que revendique la théorie économique néo-classique. Le libéralisme politique perd sa portée émancipatrice s'il n'adjoint pas au primat de la souveraineté individuelle, les valeurs d'égalité et de solidarité.
L'attention accordée à l'égalité peut sembler excessive mais elle vise à montrer la compatibilité avec la liberté.
Quant à la place accordée à la solidarité, elle est nodale. Sans elle, la connivence entre libéralisme et socialisme, qui dessine un autre avenir que celui de la globalisation néo-libérale, est privée de fondements.
Une défense du cosmopolitisme comme outil de résistance aux dérives identitaires et de transformation concrète de la vie en commun. Elle appelle à créer des dispositifs démocratiques différents du modèle de gouvernance planétaire, affranchis des frontières pour réparer les injustices de la naissance.