jusque dans les années 1950, l'homosexuel est peu représenté en france.
il faudra attendre la fin de la décennie suivante et l'émergence des mouvements de libération gays pour qu'apparaissent des personnages homosexuels au cinéma, souvent représentés sous les traits d'une caricature féminine, comme dans la cage aux folles (e. molinaro, 1976). a partir des années 1980, l'assouplissement des moeurs permet à des réalisateurs gays de porter à l'écran leurs réflexions sur leur place dans la société et de développer une esthétique singulière.
l'homme blessé (p. chéreau, 1980), largement inspiré de l'univers de jean genet, annonce un " cinéma d'auteur " qui va mettre en scène une " homosexualité noire " - de j'embrasse pas (a. téchiné, 1991) à wild side (s. lifshitz, 2004) - alors que le " cinéma populaire ", à l'instar de pédale douce (g. aghion, 1996) ou de chouchou (m. allouache, 2002) ne cesse de réutiliser le stéréotype de la " folle ".
cet essai a pour ambition d'analyser l'esthétique des représentations cinématographiques des homosexuel (le) s dans les films français, et de décrypter l'imaginaire collectif de la société française. mais cette approche ne se limite pas au thème de l'homosexualité et prend en compte les rapports sociaux et la (dé) construction de l'identité masculine.
Dévoiler son intimité en public, dans des romans, dans des films, dans des magazines, sur Internet, dans des émissions de télé-réalité ou grâce à son téléphone portable, est devenu une obsession récurrente des sociétés occidentales modernes. La sexualité n'est pas épargnée par ce mouvement: les sextapes, jeux érotiques destinés initialement à un usage privé, se retrouvent sur Internet et parfois même au coeur de l'actualité judiciaire. Cela signifie-t-il pour autant que la sexualité a cessé de constituer un tabou majeur?
Depuis quelques années, en France comme aux États-Unis, des hommes politiques, des intellectuels ou des associations dénoncent les méfaits de la pornographie alors que les études sérieuses sur ce sujet sont particulièrement rares. Le cinéma pornographique, depuis la loi de 1975, reste ghettoïsé malgré les tentatives, parfois réussies, de certains cinéastes à intégrer des scènes explicites dans des films interdits aux moins de 16 ans. À l'inverse, de nombreux longs-métrages de fiction représentent l'amour physique de manière elliptique à l'instar des films des années 1950 soumis à la censure.
Le cinéma peine à représenter les préliminaires mais aussi la jouissance, surtout féminine, qui apparaît le plus souvent de manière caricaturale, excessive et immédiate. Ainsi les représentations cinématographiques de la sexualité sont encore trop souvent archaïques, quand elles ne sont pas absentes des récits, tout comme le lien entre sentiments et sexualité.
Dans cet essai, l'auteur se focalise plus particulièrement sur le cinéma français de l'après-guerre jusqu'à nos jours, en passant par le cinéma hollywoodien des années 1950. Il porte une attention particulière aux films qui ont fait scandale, et dont il analyse la réception critique, ainsi qu'à quelques stars, symptômes de l'érotisation des sociétés occidentales modernes.
"Qui est Laura, cette blonde éblouissante à la sexualité débridée qui fascine tant le narrateur, un quadragénaire cynique et provocateur ? Une séductrice machiavélique ? Un pur fantasme sorti de l'imagination d'un homme malade ? Une future grande star du cinéma français ? Ou tout cela à la fois ? Lorsqu'elle disparaît, tous les soupçons se portent sur son amant qui espérait enfin sortir de ses déboires sentimentaux. - L'enquête révélera la personnalité complexe de cette femme étrange et mettra en lumière la relation ambiguë que tissaient les deux protagonistes. - - "