Marcel Pagnol
La Gloire de mon père
Un petit Marseillais d'il y a un siècle: l'école primaire; le cocon familial; les premières vacances dans les collines, à La Treille; la première chasse avec son père...La Gloire de mon père, dès sa parution, en 1957, est salué comme marquant l'avènement d'un grand prosateur. Joseph, le père instituteur, Augustine, la timide maman, l'oncle Jules, la tante Rose, le petit frère Paul, deviennent immédiatement aussi populaires que Marius, César ou Panisse. Et la scène de la chasse à la bartavelle se transforme immédiatement en dictée d'école primaire... Les souvenirs de Pagnol sont un peu ceux de tous les enfants du monde.
Cécile et Raymond coulent des jours heureux dans l'insouciance enivrante de l'été. Le père enchaîne les conquêtes faciles et se lasse déjà de la belle Elsa quand sa fille échange ses premiers baisers avec le jeune Cyril. Arrive Anne, âme superbe et cultivée, qui subjugue Raymond. Installée chez le veuf et sa fille, elle se donne pour mission d'ordonner ce chaos. Fascinée mais blessée qu'elle juge leur mode de vie frivole inférieur au sien, Cécile tire les ficelles pour lui jouer un tour qu'Anne paiera très cher. Écrit à moins de dix-huit ans, ce roman à l'amoralité sulfureuse fera en 1954 le succès fulgurant de Françoise Sagan.
« Elle pleurait. Alors je compris brusquement que je m'étais attaquée à un être vivant et sensible, et non pas à une entité. Elle avait dû être une petite fille, un peu secrète, puis une adolescente, puis une femme. Elle avait quarante ans, elle était seule, elle aimait un homme et elle avait espéré être heureuse avec lui dix ans, vingt ans peut-être. Et moi... le visage, ce visage, c'était mon oeuvre. J'étais pétrifiée, je tremblais de tout mon corps contre la portière. » F.S.
Le hussard sur le toit : avec son allure de comptine, ce titre intrigue. Pourquoi sur le toit ? Qu'a-t-il fallu pour l'amener là ? Rien moins qu'une épidémie de choléra, qui ravage la Provence vers 1830, et les menées révolutionnaires des carbonari piémontais.
Le Hussard est d'abord un roman d'aventures : Angelo Pardi, jeune colonel de hussards exilé en France, est chargé d'une mission mystérieuse. Il veut retrouver Giuseppe, carbonaro comme lui, qui vit à Manosque. Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d'avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque ! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat. Une nuit, au cours d'une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l'amour et le renoncement.
Du côté de chez Swann est à la fois l'ouverture de toute l'œuvre, et un roman complet, pourvu d'une conclusion, certes provisoire, mais dont la désillusion peut paraître, à qui ne lirait pas plus loin, le dernier mot de La recherche.
Ainsi les trois avions postaux de la Patagonie, du Chili et du Paraguay revenaient du sud, de l'ouest et du nord vers Buenos Aires. On y attendait leur chargement pour donner le départ, vers minuit, à l'avion d'Europe.
Trois pilotes, chacun à l'arrière d'un capot lourd comme un chaland, perdus dans la nuit, méditaient leur vol, et, vers la ville immense, descendraient lentement de leur ciel d'orage ou de paix, comme d'étranges paysans descendent de leurs montagnes.
Rivière, responsable du réseau entier, se promenait de long en large sur le terrain d'atterrissage de Buenos Aires. Il demeurait silencieux car, jusqu'à l'arrivée des trois avions, cette journée, pour lui, restait redoutable...
"La Gloire de mon père, enregistré par Marcel... Voilà des années que Jacqueline Pagnol, ma grand-mère, m'en parlait... Mon père, Frédéric, l'avait même surpris le micro à la main. Mais cet enregistrement était perdu et j'avais fini par croire qu'il s'agissait d'une légende familiale tout comme cette copie 35mm de "La Prière des étoiles" qui avait été vue dans la cave de la maison parisienne de mon grand-père alors qu'il avait détruit ce film, à coup de hache, dans la cour de ses studios marseillais en 1942. J'avais donc arrêté de chercher cette "Arlésienne" depuis quelques années déjà lorsque, en fouillant dans le grenier, pour collecter des éléments destinés à réaliser des bonus DVD, je trouvais un carton, hors d'âge, recouvert d'un bon doigt de poussière. Celui-ci était enfoui sous une pile considérable de documents tout aussi poussiéreux. Une étiquette calligraphiée indiquait: "La gloire de mon père". Il s'agissait de l'original de cet enregistrement; une dizaine de vieilles bobines craquantes et cassantes accompagnées du micro qui avait servi à la prise de son. Imaginez mon émotion! et la joie que cela procura à toute la famille. Il fût naturellement décidé de mettre cette oeuvre à la disposition du public par l'intermédiaire de Patrick Frémeaux et de sa Librairie sonore. Cette découverte a été le point de départ d'une fouille méthodique de ce gigantesque grenier..." Nicolas Pagnol
"Frémeaux & Associés - La Librairie sonore, en partenariat avec France Inter et en accord avec les Éditions de la Treille et la succession Marcel Pagnol met à la disposition du public pour la première fois l'enregistrement inédit du deuxième ouvrage de Souvenirs de mon enfance : Le Château de ma mère. Le succès dans le monde francophone de l'édition de La Gloire de mon père rappelle l'importance de cet héritage, désormais incarné par son auteur." Patrick Frémeaux
« Je hais les voyages et les explorateurs », toute première phrase de l'ouvrage, affirme sans détour son rejet de l'exotisme comme porte vers le sensationnel. Il s'agit ici d'un voyage bien plus philosophique, retour sur les études de terrain qui ont formé son esprit d'ethnologue. Comment se positionner face à l'autre, face à des cultures aux structures si différentes ? Quelles sont les valeurs intrinsèques de l'Homme ? Sur quoi baser une société ? Tristes Tropiques permet de suivre l'émerveillement du jeune homme mais aussi le résultat des réflexions du scientifique après plusieurs décennies d'études ; et cette association si originale donne à l'oeuvre sa puissance si particulière. Lola Caul-Futy Frémeaux
Ouvrage sans égal de l'ethnographie contemporaine, destiné à large public, Tristes Tropiques nous transporte. Au travers de la réalité quotidienne d'un jeune homme parti à la découverte de l'altérité des cultures, Claude Lévi-Strauss dépeint les émerveillements mais aussi les difficultés du voyage. Nous suivons avec passion le travail de l'ethnologue, ses réflexions et ses interrogations sur les tribus du Brésil et d'Asie auprès desquelles il vit pendant plusieurs mois, mais aussi sa mise en perspective des ressorts de notre société occidentale. Claude Lévi-Strauss nous livre les clés intellectuelles pour la compréhension du monde, des civilisations. Son voyage philosophique questionne la place de l'homme dans la nature et notre rapport à l'autre.La succession Lévi-Strauss et les Éditions Plon ont décidé d'offrir une version sonore intégrale du texte en confiant la production aux Éditions Frémeaux & Associés. Enfin, le musée du Quai Branly qui n'aurait sans doute jamais existé sans la lutte contre les préjugés de Claude Lévi-Strauss, apporte aujourd'hui son soutien à cette oeuvre incarnée. Amoureux de la langue, Jean-Pierre Lorit rend l'intégralité de l'oeuvre accessible et fluide par une lecture pleine de sens et de rythme.
Claude Colombini Frémeaux
Frémeaux & Associés propose une anthologie d'À la recherche du temps perdu. La quintessence du chef-d'oeuvre de Marcel Proust est ici choisie avec soin et finesse par Paul Desalmand puis transmise, avec une justesse et une maîtrise de la langue remarquables, par Daniel Mesguich qui met tout son talent au service de la beauté et du sens du texte. Un voyage au coeur de cette oeuvre immense et grandiose dans laquelle Marcel Proust peint avec précision, humour et subtilité les circonvolutions de la psychologie humaine. À l'ombre des jeunes filles en fleurs. De Paris à Balbec, ce deuxième volet de la Recherche évolue de l'univers parental rassurant au petit Monde de Normandie où voyage le narrateur au côté de sa grand-mère. Temps du changement et des émois amoureux, il s'éloigne de Gilberte pour mieux rencontrer Albertine. C'est en bord de mer, là où l'écrêtement des vagues laisse voguer la mélancolie, que notre héros proustien, encouragé par le Marquis de Norpois, se consacre à sa vocation littéraire. Comme une mise en abyme de cette inclination artistique, Daniel Mesguich continue ici à manier avec brio la langue dense et majestueuse de Marcel Proust, poursuivant ainsi sa déambulation littéraire dans cette oeuvre intemporelle. Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
« Ce tour du monde à accomplir, autrement qu'en théorie et sur le papier, dans ce minimum de temps, avec les moyens de communication actuellement en usage, ce n'était pas seulement impossible, c'était insensé ! »
Londres, 1872. Phileas Fogg fait le pari fou qu'il accomplira le tour du monde en quatre-vingts jours. Accompagné de l'ingénieux Passepartout, le gentleman se lance dans une course contre la montre, à bord de trains, de paquebots et même à dos d'éléphant !
De nombreux périls attendent Mr. Fogg et Passepartout dans leur incroyable périple !
+ des informations à découvrir à la fin du livre.
Les bouleversements de la première moitié du vingtième siècle - révolutions et guerres meurtrières, génocides, cracks économiques sans précédents - ont profondément transformé les bases même de la pensée européenne.
Jusque là conquérante, positive, défrichant sans relâche ni lassitude les territoires de la pensée ou les derniers mystères du monde, elle se met à douter d'elle même et plus encore du sens même de l'existence.
Les philosophes interrogent et décrivent le sentiment de vide et d'absurde qui habite leurs contemporains , les existentialistes construisent leur pensée autour de ce "vide existentiel", les romanciers et les dramaturges construisent leur art autour de la ruine du personnage, de l'intrigue, du sens...
Dans ce nouvel espace de la pensée, Albert Camus possède une place particulière, le sentiment de l'absurde le mène à un renoncement exigeant et fier. Refusant les illusions de la logique et de la loi, abolissant tout faux espoir, il décrit un homme nouveau, qui prend pleinement conscience de son être et des ses limites , qui aime d'autant plus profondément la vie qu'il doit la quitter.
En amoureux du micro, (débats, reportages, lectures...) et doué pour la remise en cause, Jacques Pradel nous conduit avec sensibilité à travers les cheminements de la pensée exigeante d'Albert Camus. La chaleur de sa voix, la densité de sa lecture font de cet enregistrement le meilleur moyen de découvrir le monument de la philosophie contemporaine qu'est le "Mythe de Sisyphe".
Claude Colombini & Patrick Frémeaux
"Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie."
Albert Camus
Obsédé par l'histoire de Johann-August Suter, par ce formidable récit d'aventure, ce destin si extraordinaire que celui du général suisse en exil qui se vit ruiné par l'or, Cendrars mûrit cette oeuvre depuis des années. Rédigé en 1925 et publié la même année, ce récit ne conte pas uniquement l'incroyable biographie de Suter, le premier milliardaire américain, c'est un fascinant tableau des Etats-Unis à une fabuleuse époque de leur histoire qui est livrée au lecteur, grâce à une prose franche et vive. Précurseur du vers libre, ami des peintres et de la bohème de Montmartre, le poète et bourlingueur Cendrars acquiert enfin une renommée avec L'Or en 1925.
Lorsque le jeune Axel est entraîné malgré lui par son oncle, le professeur Lidenbrock, dans la folle ascension d'un volcan actif, il est loin d'imaginer que ce n'est que le début de l'aventure...
Champignons géants, arbres préhistoriques et dinosaures marins peuplent ce voyage jusqu'au centre de la Terre, extraordinaire entre tous.
TOUT POUR COMPRENDRE
o Notes lexicales
o Biographie de l'auteur
o Contexte d'écriture
o Genre de l'oeuvre
o Chronologie
SCIENCE ET FICTION
o La science dans le roman
o Jules Verne et la science-fiction
o Groupements de textes
o Histoire des arts
VERS LE BAC
o Explications linéaires guidées
o Sujet de commentaire
o Sujet de contraction de texte et essai
CAHIER ICONOGRAPHIQUE.
Paru en 1762, le Contrat social, en affirmant le principe de souveraineté du peuple, a constitué un tournant décisif pour la modernité et s'est imposé comme un des textes majeurs de la philosophie politique. Il a aussi acquis le statut de monument, plus célèbre que connu, plus révéré - ou honni - qu'interrogé. Retrouver, dans les formules fameuses et les pages d'anthologie, le mouvement de la réflexion et les questions vives qui nourrissent une oeuvre beaucoup plus problématique qu'affirmative, c'est découvrir une pensée qui se tient au plus près des préoccupations d'aujourd'hui : comment intégrer les intérêts de tous dans la détermination de l'intérêt commun ? Comment lutter contre la pente de tout gouvernement à déposséder les citoyens de la souveraineté ? Comment former en chacun ce sentiment d'obligation sans lequel le lien social se défait ?
© Flammarion, Paris, 2001, pour la présente édition.
Édition revue et mise à jour en 2012.
Couverture : Virginie Berthemet © Flammarion
En 1857, Madame Bovary fait scandale. Poursuivi pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs », Flaubert est acquitté, mais la réputation sulfureuse de l'oeuvre forge la célébrité de son auteur. Les critiques s'emparent du roman pour en faire le champion du réalisme, qui s'impose sur les cendres du romantisme. L'auteur se défend contre cette assimilation à la nouvelle école en faisant prévaloir encore et toujours son amour de l'art pour l'art, son souci obsessionnel du style et sa quête d'une poétique impersonnelle qui fait entrer le roman dans la modernité.
Ce récit corrosif de la vie de province marque l'invention d'une nouvelle façon d'écrire et de représenter le monde, subversive sans en avoir l'air, qui fait d'Emma Bovary l'incarnation d'une protestation contre la banalité du réel.
Dossier
1. La genèse de l'oeuvre
2. Histoire et politique
3. Le roman impersonnel
4. Le procès et la réception du roman
"Le tambour : Quand j'ai dîné, il y a des fois que je sens une espèce de démangeaison ici. Ça me chatouille, ou plutôt ça me gratouille.
Knock : Attention. Ne confondons pas. Est-ce que ça vous chatouille, ou est-ce que ça vous grattouille ?
Le tambour : Ça me grattouille. Mais ça me chatouille bien un peu aussi...
Knock : Est-ce que ça ne vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette ?
Le tambour : Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me grattouillerait plus."
Provoqué par un fâcheux, Cyrano se moque audacieusement de lui-même et de son nez, objet de sa disgrâce. Séduire Roxane ? Il n'ose y songer. Mais puisqu'elle aime Christian, un cadet de Gascogne qui brille plus par son apparence que par ses reparties, pourquoi ne pas tenter une expérience ?
« Je serai ton esprit, tu seras ma beauté », dit Cyrano à son rival. « Tu marcheras, j'irai dans l'ombre à ton côté. »
Christian ne s'y trompe pas ; à travers lui, la belle Roxane en aime en fait un autre. Et Cyrano, s'il entrevoit le bonheur un instant, ne peut oublier son physique ingrat... Un jeu étrange, et dangereux.
Frémeaux & Associés propose une anthologie d'À la recherche du temps perdu. La quintessence du chef-d'oeuvre de Marcel Proust est ici choisie avec soin et finesse par Paul Desalmand puis transmise, avec une justesse et une maîtrise de la langue remarquables, par Daniel Mesguich qui met tout son talent au service de la beauté et du sens du texte. Un voyage au coeur de cette oeuvre immense et grandiose dans laquelle Marcel Proust peint avec précision, humour et subtilité les circonvolutions de la psychologie humaine. Le côté de Guermantes. Ce troisième volet de la Recherche est marqué par l'installation du narrateur et de sa famille dans un nouveau foyer, près de la demeure des Guermantes. Le quotidien de notre héros se trouve rythmé par la vie de ses prestigieux voisins, qu'il ne tarde pas à côtoyer grâce à la bienveillance de Saint-Loup. L'entrée dans le « jeu de la vie mondaine » s'accompagne chez le narrateur d'un éveil à la sensualité. Entre idéalisation et fantasme, il voit renaître sa passion pour la duchesse et renoue avec Albertine. Figure amoureuse ou maternelle, jeune ou vieillissante, la femme devient source d'attirance, de mystère et d'admiration. Avec finesse et profondeur, Daniel Mesguich donne vie à ces caractères tout en laissant poindre la finitude des êtres et des choses. Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
Pour la première fois, un éditeur, Frémeaux & Associés, présente l'essentiel de l'oeuvre de Marcel Proust à travers une écoute choisie d'À la recherche du temps perdu. La quintessence du chef-d'oeuvre de Marcel Proust est ici sélectionnée avec soin et fi nesse par Paul Desalmand puis transmise, avec une justesse et une maîtrise de la langue remarquables, par Daniel Mesguich qui met tout son talent au service de la beauté et du sens du texte. Un voyage au coeur de cette oeuvre immense et grandiose dans laquelle Marcel Proust peint avec précision et subtilité les circonvolutions de la psychologie humaine. Le temps retrouvé. Dans un Paris assombri par les feux de la guerre, la mondanité poursuit son cours. C'est un Paris pourtant métamorphosé que redécouvre le Narrateur. Ses amis, plus vieux et ridicules que jamais, sont devenus méconnaissables. La vieillesse est ici la cause de ces changements. Elle n'épargne pas le Narrateur, dont les vertiges et les questionnements face à l'épaisseur du temps passé retentissent à travers la voix de Daniel Mesguich. Afi n de clore la série des enregistrements d'À la recherche du temps perdu, Frémeaux & Associés est fi er de proposer, en bonus de ce coffret, l'interview exclusive de Daniel Mesguich par Félix Libris sur l'Art de la lecture. Claude COLOMBINI FRÉMEAUX
En 1868, la critique s'épouvante et s'empresse de classer Thérèse Raquin, ce roman qui cherche à « plaire par l'horrible », parmi la littérature « putride ».
Lorsque Laurent franchit le seuil de la mercerie des Raquin, c'est l'adultère, la passion et l'effroi conjugués qui pénètrent dans ce foyer insipide. Avec une précision chirurgicale, Zola peint l'ennui viscéral de Thérèse et la médiocrité de sa vie conjugale. À la morosité succède la fureur sexuelle, à la haine enfouie la frénésie de meurtre.
Drame expressionniste, étude de crime, roman expérimental, récit fantastique : Thérèse Raquin est conçue par son auteur comme un manifeste de la modernité. Son matérialisme provocant et l'impudeur des descriptions ont choqué nombre de ses contemporains. À la lumière des théories de Freud et de Bataille, cette édition propose une lecture renouvelée d'un roman que Zola a écrit en peintre et qui possède l'énergie éclatante d'un coup de pinceau.
Dossier :
1. Structure du récit : le squelette de Thérèse Raquin
2. Des personnages naturalistes
3. La peinture en toile de fond de l'écriture zolienne
4. Destin de l'oeuvre : du scandale au manifeste
Un homme sans nom dont on ne sait rien, pas même le crime, vient d'être condamné à la guillotine : il ne lui reste plus que quelques jours à vivre. Dans l'attente de son exécution, il consigne ses dernières pensées et sensations. Son journal suit le flot chaotique de sa conscience, avec des moments de panique, des sursauts d'espoir ou de révolte, et une hantise - celle de la mort qui vient.
Texte d'une inaltérable actualité et premier acte d'un combat dont Hugo demeurera le symbole, Le Dernier Jour d'un condamné (1829) est, d'après son auteur, « la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir ». Et reste sans doute le plus grand réquisitoire jamais écrit contre la peine de mort.
Dossier
1. Genèse et réception du Dernier Jour d'un condamné
2. Écrits de Victor Hugo contre la peine de mort
3. Le motif obsédant de la guillotine
Un brave homme - pension bourgeoise, 600 francs de rente - s'étant dépouillé pour ses filles qui toutes deux ont 50 000 livres de rente, mourant comme un chien : telle est l'indication que l'on peut lire dans l'album de Balzac qui contient le germe du Père Goriot.
Mais ce roman est bien autre chose que le récit d'une agonie. C'est l' éducation sentimentale de Rastignac, jeune provincial monté à Paris, son apprentissage de la vie, de la société et des hommes. C'est aussi le portrait d'une ville livrée au plaisir, où les honnêtes gens se déchirent entre eux. C'est enfin Vautrin qui, sous des dehors bon enfant, cache un visage démoniaque. À l'image de la pension Vauquer, Le Père Goriot est un carrefour où se croisent les destins.
Roman multiple, clef de voûte de la Comédie humaine, ce traité des passions n'ignore rien de ce qui est humain. Voilà pourquoi il n'a pas de morale.
L'histoire de Lol Valérie Stein commence au moment précis où les dernières venues franchissent la porte de la salle de bal du casino municipal de T. Beach. Elle se poursuit jusqu'à l'aurore qui trouve Lol V. Stein profondément changée. Une fois le bal terminé, la nuit finie, une fois rassurés les proches de Lol V. Stein sur son état, cette histoire s'éteint, sommeille, semblerait-il durant dix ans.
Lol Stein se marie, quitte sa ville natale, S. Tahla, a des enfants, paraît confiante dans le déroulement de sa vie et se montre heureuse, gaie. Après la période de dix ans la séparant maintenant de la nuit du bal, Lol V. Stein revient habiter à S. Tahla où une situation est offerte à son mari. Elle y retrouve une amie d'enfance qu'elle avait oubliée, Tatiana Karl, celle qui tout au long de la nuit du bal de T. Beach était restée auprès d'elle, ce qu'elle avait également oublié. L'histoire de Lol V. Stein reprend alors pour durer quelques semaines.
« Parce que j'ai maintenant des petits enfants, j'ai souvent envie de raconter des histoires. C'est la fonction naturelle des grands-pères, et peut-être leur plus grand mérite. Le mien, me racontait Peau d'Ane, la Belle et la Bête, Riquet à la houppe ; mais aujourd'hui, les fées ne s'amusent plus à changer une citrouille en carrosse, et c'est grand dommage, car elles nous feraient, avec un potiron, une "citroën", avec un concombre, une "dauphine", et avec une hirondelle, une "aronde"... Pour moi, j'ai préféré vous raconter l'enfance d'un petit garçon, qui fût aussi celle de vos grands-pères, et qui n'est peut-être pas très différente de la vôtre, car les petits garçons de tous les pays du monde et de tous les temps ont toujours eu les mêmes problèmes, la même malice, les mêmes amours. » Marcel Pagnol
'Très cher père,
Tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre...'
Réel et fiction ne font qu'un dans la lettre désespérée que Kafka adresse à son père. Il tente, en vain, de comprendre leur relation qui mêle admiration et répulsion, peur et amour, respect et mépris.
Réquisitoire jamais remis à son destinataire, tentative obstinée pour comprendre, la Lettre au père est au centre de l'oeuvre de Kafka.