"Votre oeuvre est remarquable, consciencieuse, et, à certains égards même, elle peut faire époque dans l'histoire du roman contemporain. Selon moi, cependant, elle dépasse les limites, elle sort des conditions de l'art à quelque point de vue qu'on l'envisage ; et, en réduisant l'art à n'être que la seule et simple vérité, elle me paraît hors de cette vérité."
Sainte-Beuve écrivant à Zola en juin 1868.
« `Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.' Cet incipit à la superbe ironie donne le ton du roman, ou plutôt du non-roman de Diderot. A la fois récit picaresque, écheveau de contes, de nouvelles, de fables, de portraits, libre suite d'essais philosophiques ou moraux, de dissertations, d'exposés, et parfois de simples bons mots, « Jacques le fataliste » se joue de toute tentative de classification et annonce les plus audacieuses émancipations littéraires. S'il hérite de célèbres devanciers telles que « Don Quichotte », « Gil Blas » ou « Vie et opinions de Tristram Shandy », sa structure à tiroirs, le roman apporte une liberté de ton toute nouvelle. Le récit des amours de Jacques, sans cesse interrompu et remis, n'apparaît finalement que comme le prétexte à de multiples digressions et commentaires, adresses, lazzis. Pour l'une des toutes premières fois, le sujet de l'oeuvre devient son objet : les questions du libre arbitre, de la responsabilité, de la fatalité, de la providence ou même d'une présence divine constituent les thèmes d'une écriture qui ose tout. Quelle est notre liberté ? Que décidons-nous de notre vie ? Doit-on croire ? Pourquoi écrire ? Que dire ? Ce parcours écrasant imposait un comédien virtuose, capable de rendre justice aux multiples mouvements du récit. Didier Bezace incarne avec densité et finesse les multiples personnages de « Jacques... » et on imagine difficilement une autre voix pour faire entendre l'inouï - dans le plein sens du terme - humour de Diderot. »
Claude Colombini-Frémeaux
Pourquoi Boule de suif ? Parce qu'avec cette nouvelle, Maupassant entre comme un boulet de canon dans la littérature du XIXe siècle. Suivront dix années d'une prodigieuse activité avant l'écroulement final.
Pourquoi Maupassant ? Parce que c'est peut-être l'écrivain du XIXe siècle qui a le mieux résisté à l'érosion du temps. C'est aussi celui qui a la plus grande audience internationale. Surtout, sa prose est si accordée au souffle qu'elle semble faite pour être lue. Pouvait-on trouver mieux dans le cadre d'une collection de livres lus ?
« La legende de St Julien l'Hospitalier est avant tout un conte, conçu pour le plaisir d'être dit et entendu ; un récit dans lequel le héros parvient, à travers une série d'épreuves, à un but qui semblait inaccessible. Gustave Flaubert rédige cette "petite bêtise moyenâgeuse" en1875. Il y a, chez Flaubert, l'ambition de donner à son écriture le poids des choses : son texte doit rendre leur vérité. Pour l'atteindre, il recherche l'expression absolue, d'où sa réputation de besogneux : "Ce souci de la beauté extérieure que vous me reprochez est pour moi une méthode. Quand je découvre une mauvaise assonance ou une répétition dans une de mes phrases, je suis sûr que je patauge dans le faux. À force de chercher, je trouve l'expression juste, qui était la seule et qui est, en même temps, l'harmonieuse". Neutralité du ton, sobriété de l'expression, Bruno Cremer s'efface au profit de l'oeuvre, suivant l'idéal flaubertien d'impersonnalité : sa lecture interprète moins qu'elle ne restitue la beauté formelle du conte. » Claude Colombini-Frémeaux & Alexandre Wong
Pour les vacances de Pâques, Simon et Elliot partent en Angleterre chez Elizabeth, la grand-mère d'Elliot. Elizabeth adore les contes et tous les soirs raconte aux deux garçons des histoires fabuleuses à travers lesquelles ils rencontreront des personnages hors du commun comme Antoinette la Poule Savante, le grand dinosaure, Mr Loyal, un ancêtre d'un château hanté...
"L'adaptation bilingue franco-anglaise de mes petits contes musicaux par deux chanteurs comédiens aux belles voix d'opéra me parait être - pour de petites oreilles - une façon très douce d'accéder à un nouvel univers linguistique. Il y a là une approche ludique, sensible et pédagogique du passage mystérieux d'une langue à une autre."
Isabelle ABOULKER
"La compagnie In-sense propose pour les enfants de 3 à 8 ans une nouvelle version des petits contes musicaux d Isabelle Aboulker, dont les textes sont chantés et racontés en français et en anglais. La volonté doublement pédagogique réside à la fois dans une initiation à la musique classique et une introduction à la langue anglaise."
C. COLOMBINI FRÉMEAUX