Les nationalistes connaissent un grand essor en Europe. Il s'agit d'abord d'une réaction à la mondialisation et à ses ravages, dans un contexte d'absence d'alternative. D'où un rejet de la supranationalité, à laquelle on oppose un repli sur l'État-nation, synonyme de protectionnisme, xénophobie et même racisme. La critique des élites rime avec l'apologie d'un peuple abstrait. Le mépris de la démocratie débouche sur le culte du chef. À répéter que « nous ne sommes pas dans les années 1930 », on risque de sous-estimer le danger. Il y va de l'avenir de chaque État : niveau de vie, libertés et hostilité à l'immigration. Mais l'avenir de l'Union européenne est aussi en cause : si elle mérite d'être transformée, sa destruction constituerait une menace pour le continent.
Les sens façonnent notre perception, intime et collective, de l'espace urbain. Celui-ci reflète-t-il à son tour les aspirations, les attentes, les émotions des citoyens, des usagers ? L'aménagement ou la gestion contribuent-ils à l'émotion positive, l'urbanité, la confiance, la joie de la vi(ll)e ? Trop souvent, l'urbanisme dit moderne a ignoré le lien avec les sens, la vie collective, la mémoire du temps, la nature, et ce, au profit du calcul et du « tout immédiat ». Or, la ville n'est pas que mathématique à l'heure de l'intelligence artificielle ou de la « smartisation ». Bien d'autres champs impactent la ville et se déploient à travers de nouvelles approches. Ces thèmes sont traités ici par des praticiens provenant de divers coins d'Europe ainsi qu'à l'échelle de différents pays.
La suppression des protections douanières, lancée avec un dogmatisme absolu et maintenue en dépit de l'énorme sous-évaluation du yuan, a produit un déséquilibre extrême des échanges internationaux. La Chine refusant de réévaluer le yuan, les déficits commerciaux occidentaux ne se résorbent pas, la crise se prolonge. La Chine mène une stratégie conquérante pour ravir l'hégémonie mondiale aux Etats-Unis. Face à l'agression de la Chine, les pays développés doivent se mobiliser et se tenir prêts, s'il le faut à quitter l 'OMC pour fonder une OMC bis avec les pays qui rejettent l'attitude de la Chine.
Le mal-être post-moderne se définit par la fracture entre liberté et sécurité : comment avoir une liberté sans limites et une sécurité absolue lorsque la seconde s'obtient en bridant la première ? Comprendre les différentes formes de sécurité, en retracer l'histoire, le présent et l'avenir, tel est le but de ce livre qui entrevoit, après le cancer sécuritaire qui nous étreint, un possible retour vers la vraie liberté et la sécurité : celle de l'âme et de l'esprit.
« L'origine des États se perd dans un mythe auquel on doit croire et qu'on ne doit pas discuter », écrivait Marx en 1848. En rapportant l'invention de la civilisation à la création des États il y a plus de 5000 ans avant J.-C., à Uruk, Du pillage au don aide à comprendre dans quel temps nous vivons.
Si le capitalisme est condamné parce qu'il atteint ses limites, il est nécessaire d'accélérer sa disparition, car le mouvement d'émancipation est le gage de la réussite future et de l'instauration d'une démocratie qui ne soit pas uniquement formelle. Demain la démocratie... mais après le capitalisme.
Le masculin l'emporte toujours sur le féminin. Cette règle régit le parler de dizaines de millions de Français et de Françaises ; elle paraît naturelle, instinctive et immuable. Pourtant, elle ne l'est pas. Fruit d'une volonté politique, elle est l'illustration parfaite de la manière dont les autorités politiques, culturelles et morales exercent un pouvoir symbolique aux conséquences bien réelles. Comment la domination du masculin est-elle si ancrée qu'aujourd'hui, sa remise en cause peut être qualifiée de péril mortel ? Cet étonnement est le point de départ d'un cheminement qui mènera l'autrice à la sociologie, à la psychologie et à la philosophie politique pour démontrer que non, ce parler n'est pas plus naturel qu'un autre. Au bout de ce cheminement arrive la quête d'une alternative promouvant l'égalité, la représentation équitable et, in fine, l'inclusion.
Cet essai étudie les effets de l'hégémonie (néo)libérale. La critique conduit alors à un projet concret pour en sortir : la Garantie Inconditionnelle de Subsistance. Dans un contexte de crises économiques, d'inégalités, de destruction des solidarités et du bien commun, de mort de la démocratie, et de péril écologique, comment le libéralisme s'en prend-il au monde ? Savoirs, science, langage, tout est subordonné au marché. Cet ouvrage étudie leur zombification. En dépliant le paradigme du don maussien, menacé par le marché, on voit en ses incarnations des remèdes : peuple, décence commune, gratuité. A partir de là, un projet neuf est proposé pour assurer la subsistance alimentaire, l'accès à la culture et le lien social.
Surgi spontanément sur un terrain social désagrégé, le mouvement des Gilets jaunes a bouleversé le paysage politique français. Si, au départ, il a fait trembler le gouvernement par sa radicalité et sa combativité, il s'est essoufflé sur des sentiers de revendications petites bourgeoises citoyennes, réformistes, populistes, électoralistes. L'absence d'un objectif stratégique et de tactiques explique le désengagement progressif du prolétariat. Sa feuille de route est jalonnée de revendications improvisées, dans un combat inégal entre l'État des riches et ce mouvement de salariés paupérisés sans grande expérience militante, contaminé par une petite bourgeoisie révoltée de se voir précarisée. Les conditions de l'insurrection n'étaient pas réunies.
Les Gilets jaunes ont raison ! Ce sont eux qui sont dans la rationalité et les soi-disant élites qui sont incompétentes, contrairement à ce qu'elles pensent d'une « jacquerie » irrationnelle. Passant en revue l'action publique, l'aménagement du territoire, les questions monétaires, de l'éducation à la santé, cet ouvrage montre au contraire que les affaires de la France sont très mal conduites et que les Gilets jaunes ont raison de contester les gouvernants. Un témoignage d'autant plus précieux que l'auteur, ancien élève de l'ENA, se trouve bien placé pour dénoncer cette incompétence. Il esquisse les lignes d'un programme de gouvernement propre à satisfaire les aspirations des Gilets jaunes.
Notre pays est traversé par des événements qui secouent ses valeurs, son unité et son identité : de la montée de l'intégrisme et des partis populistes à la crise sanitaire, des manifestations violentes et des mécontentements populaires à la restauration de la morale et de la Marseillaise dans les salles de classe de la République. Où en sont l'unité de notre nation et le sentiment que nous en avons ? Pourquoi déplore-t-on tant son vide aujourd'hui ? La première de nos valeurs, la liberté, est en souffrance. Quelle est l'origine de nos maux ?
Sous l'effet de la décentralisation et des politiques publiques contractuelles se dessinent de nouvelles configurations du travail social. Mais celles-ci se traduisent par un double mouvement de professionnalisation et de précarisation des salariés. Prenant acte de grand écart permanent entre discours et réalités, cet ouvrage collectif et syndical donne la parole aux salariés et tente d'apporter un autre éclairage sur la réalité des rapports de domination - et leurs déterminants - à l'oeuvre dans ce secteur.
Ce livre examine l'évolution de l'architecture occidentale depuis l'an mil.
Cet examen phénoménologique joue d'une antinomie entre curviligne (typiquement, le roman et le baroque) et rectiligne (typiquement, le gothique et le classique). Pour le moderne, se distinguent le moderne en général et un monde transmoderne, qu'on découvre avec l'architecture de Le Corbusier à la chapelle de Ronchamp ou encore avec l'architecture de Gehry au musée de Bilbao.
Si l'on connait depuis longtemps la dimension centrale de la marchandisation dans le développement de la plupart des civilisations, on ne supposait pas qu'en quelques décennie elle impacterait avec autant de force la société, la santé et l'environnement. À l'heure de la mondialisation, la possibilité de s'émanciper, de se soigner ou de préserver la nature, est de plus en plus compromise par les dégâts de l'actuelle révolution culturelle techno-économique libérale. Sauf à travailler, comme le propose l'auteur, à l'émergence d'une nouvelle éthique, d'une contre-culture et d'une autre Révolution.
Pour expliquer certains problèmes de relations internationales, il est utile d'étudier la diplomatie en tant que phénomène social. Ce travail définit et décrit la diplomatie de l'arrogance en étudiant le cas des relations entre la Russie et les pays baltes. Elle se manifeste dans un contexte d'inégalité objective entre les États, renforcé par la certitude subjective de la supériorité du sien. Elle se manifeste alors par un agenda et des thèmes diplomatiques imposés par la partie forte, pour démontrer sa puissance et se construire une image valorisante au détriment de l'autre.
De nos jours, la négociation et la concertation occupent une place importante dans l'espace social, économique et politique tant à l'échelle globale que locale. Ce livre présente une étude des dynamiques de concertation à partir d'un cadre d'analyse bâti
L'auteur analyse les causes du pessimisme collectif contemporain des Français pour leur avenir. Il démontre que le chômage de masse apparu en 1975, a ruiné l'héritage de la République et mis à mal deux valeurs communes qui fondaient la cohésion sociale: le Travail et l'Egalité. Pour reprendre confiance il faut renouer avec les valeurs républicaines, s'engager dans le développement durable en faisant plus avec moins et faire mieux autrement.
Cet ouvrage retrace l'histoire de l'utopie qui, au XIXe siècle, donne naissance au socialisme, et décrit les principales expériences qui ont été menées en son nom. Les expériences socialistes limitées comme celle des Acadiens ont disparu rapidement, les plus grandes ont engendré des dictatures qui se sont effondrées comme en URSS ou qui ont renoncé au socialisme comme en Chine. Il montre enfin comment le socialisme d'aujourd'hui s'adapte aux réalités et rejette les utopies qui l'ont fait naître.
Cet ouvrage ébauche l'architecture d'un nouvel édifice démocratique élargi dont un espace conséquent sera réservé à la mouvance citoyenne organisée. L'auteur souhaite ainsi initier un débat le plus large possible sur l'engagement citoyen, les pôles de compétences et les contre-forces qui en émergent face aux grandes rentes non soutenables destructrices partout dans le monde de nos moyens d'existence et de nos espaces de liberté.
Les emballages de produits équitables nous montrent des images teintées d'exotisme représentant des ouvriers agricoles et des fermiers qui travaillent la terre avec entrain. Mais que sait-on des réalités sociales présentes à l'autre bout de la chaîne ? Cet ouvrage qui fait l'ethnographie d'une plantation de thé équitable située près de Darjeeling, au nord-est de l'Inde, propose de répondre à cette question.
À travers des situations authentiques très diversifiées, cet essai nous révèle le gouffre qui se cache derrière ces mots tristement célèbres : chômage, sous-emploi, emploi précaire. Il nous fait vivre le parcours difficile de ceux que notre économie laisse au bord du chemin et pointe les dysfonctionnements de Pôle emploi, son manque de moyens et de formation, et la politique de radiation qui lui est imposée. Il met en évidence les erreurs politiques, les fausses bonnes idées, les discriminations et aussi les lacunes de notre système éducatif.
Le prix à payer aujourd'hui, à cause du développement des civilisations, est un environnement dégradé, marqué principalement par le changement climatique et la montée des eaux. Les politiques nationales, aidées par les organisations internationales, ne sont pas à la mesure des migrations et des catastrophes annoncées, qui franchissent les frontières. En parallèle au statut de réfugié politique, il faudrait créer un statut de réfugié climatique, pour que ce migrant retrouve du bien-être et s'intègre au nouvel environnement qui a permis son arrivée.
Des données factuelles tendent à prouver que l'on a atteint les limites du type de croissance que nous connaissons. Existe-t-il alors d'autres types de croissance, développement durable, capitalisme vert, solutions technologiques conciliables avec les exigences économiques et les contraintes d'un monde fini ? Nos capacités productives permettraient-elles la suffisance de la terre ? Et, si notre société est capable d'atteindre la suffisance, pourquoi ne la met-elle pas en pratique ?
Qu'on le veuille ou non, les habitants de la planète sont désormais appelés à y côtoyer des personnes qui ne parlent pas, qui ne pensent pas et qui ne vivent pas comme eux. Cet ouvrage interroge, à partir de points de vue linguistiques et culturels, les conditions actuelles du communiquer et du vivre avec les autres, les nouvelles modalités d'être soi, et il analyse pour ce faire aussi bien l'actualité que l'histoire, la réalité que les mythes, de Babel à Frankenstein, dont l'époque contemporaine est en train de célébrer le retour.