A travers la vie prodigieuse de Nguyên Traï, grand lettré du XV° siècle, Yveline Feray nous raconte l'épopée du peuple vietnamien à une période cruciale de son histoire. Fils naturel d'une princesse impériale, stratège visionnaire, diplomate, poète, humaniste, il connaît une destinée éclatante, aussi bien à la cour que dans la guerre de libération contre la Chine des Ming. Une grande passion pour la belle Thi Lô que l'empereur lui ravira et une mort tragique nouée en ce jardin au nom si beau de "Jardin des Letchis" parachèvent cette existence éminemment romanesque.
Pénétrée des traditions et de la mentalité vietnamiennes après huit années de recherches, Yveline Féray, pour la première fois, dévoile au lecteur les mystères de ce XV° siècle vietnamien.
Yveline Féray devient journaliste et enseignante au Cambodge d'où elle rapporte son premier roman, La Fête des eaux, (Albin Michel, 1966).En 1982-83, elle effectue un voyage d'études au Viêt-Nam, pays dont elle deviendra une spécialiste, pour l'élaboration d'un grand roman historique sur le Viet-Nam et la Chine du XVe siècle : Dix Mille Printemps, considéré comme un classique sino-vietnamien, écrit directement en français et ouvrage de référence sur le Viêt-Nam ancien.
Il y aurait matière à raconter et à écouter à l'infini si l'on voulait embrasser l'univers multiple et raffiné de la mythologie indienne. Aussi vaut-il mieux se laisser guider par la fascination et l'enchantement des rencontres. De l'Anneau Précieux, chef-d'oeuvre sensuel et spirituel de la littérature tamoule, aux contes populaires qui vous font rire de ce qui, peut-être, devrait faire pleurer, jusqu'à la plongée émerveillée dans le Râmâyana, lutte grandiose des dieux contre les démons et dialogue sensitif de l'homme et de la nature.
Ces récits qui nous dérangent, nous émerveillent et nous troublent plongent aux origines du peuple tibétain, de son identité puissamment originale, voire unique, forgée par le bouddhisme Mahayana dans sa forme tantrique : puissance de la méditation associée aux pratiques complexes du yoga et placée sous la direction d'un maître, d'un gourou - le lama.
Ces contes sont aussi anciens que le Vietnam. Ils ont volé de bouche en bouche depuis les temps immémoriaux, s'enrichissant et se modifiant au fil du temps, chaque conteur - maître d'école, chanteur ambulant, grand-mère, grande soeur - répétant ce qu'il avait entendu enfant et l'ornant de nouveaux détails au gré de son imagination et de son talent. Un trésor de récits merveilleux et de légendes extraordinaires.
Les six histoires de ce recueil appartiennent aux chefs-d'oeuvre de la littérature chinoise en langue "vulgaire". En marge du patrimoine classique, se développa un art de conter qui connut dès l'époque Song une vogue extraordinaire, grâce aux talents des conteurs professionnels qui, forts de leur "langue de trois pouces", n'avaient pas leur pareil pour ravir et captiver leur auditoire.
Ce soir, un lok ta, un ancien du village, lourd du savoir acquis auprès d'un " connaisseur de secrets ", va conter les épopées et les légendes venues des ancêtres. En dix contes, se révèle toute la richesse du légendaire cambodgien, dans sa tradition populaire imprégnée de mythologie indienne et d'animisme.
La grand-mère japonaise est partie à la recherche de contes, certains rares et peu connus, avec l'espoir de voir briller l'étincelle sans laquelle il n'est point d'histoire. Et puisqu'il faut bien un commencement, ce sont d'abord les mythes fondateurs d'une nature peuplée de divinités, où la déesse du Soleil tient la première place, comme il se doit au Pays du Soleil levant.Puis, autres pépites sur le chemin de la conteuse, une Cendrillon japonaise du Xe siècle et des récits mettant en scène samouraïs, moines bouddhistes, jeunes dames brodant de poèmes leur solitude, spectres et fantômes. Et enfin un miroir nous proposant un proverbe à méditer : Le miroir est l'âme de la femme comme le sabre est l'âme du guerrier.
Nuit du passé. Nuit du futur. Mémoire ! N. a oublié la ville qu'elle fut hier pour se mettre à l'heure japonaise des autoroutes volantes... Mais sur la dernière colline de N., dans la vieille maison Rose-France, proche de la fac, on se résigne mal à admettre que tout un héritage puisse être réduit à un parking pour les étudiants. Ici, on promène en soi la nuit du passé : Clémentine, la propriétaire, Clara, la vieille Anglaise grabataire, Tristeveste, le « berceur de poules », l'Administrateur qui a toute une conscience indochinoise à liquider et Olga, la nostalgique de l'amour, amie d'un peintre célèbre... Quand surviennent un jeune créole de Tahiti, Romain le diseur, le « promeneur de nuit » des Immémoriaux de Segalen, Maud sa femme et leurs amis les « artistes », qui veulent dire le monde futur, non y entrer de plain-pied. Mais les artistes sont comme les vieilles maisons, ils doivent disparaître ou apprendre à vivre avec l'impossible... La vie à N., à Rose-France ou ailleurs se passe en expropriations et en tentations successives. Certains pourront se résigner à être dépossédés, d'autres succomber à la tentation, et d'autres encore - ainsi Romain le diseur après la mort de Maud - préparer leur retour vers « Les Cocotiers » de toute une culture maori oubliée et réaliser enfin le voeu de Victor Segalen. Il émane de ce livre une sorte d'envoûtement qui prend sa source dans la réalité d'un monde qui se défait. L'auteur a su faire vivre et mourir les lieux, donner une épaisseur au temps qui passe et nous rendre présente cette peau de chagrin où deux êtres cherchent à préserver leur besoin d'absolu et de pureté.
Un soir, au bord du Mékong, Valérie L'Essart, jeune professeur à Phnom-Penh, a cru, dans la vision d'un mort, reconnaître « les siens ». Dès lors, sa vie à rebours commence, entretenue par des rencontres fortuites, des interférences. Cependant, le « je me souviens » n'isole pas tout à fait la jeune femme du pays asien. Ses élèves, leurs problèmes et la chaleur, la forcent doucement à vivre dans l'intimité de cette terre porteuse de rizières, de feuillages et d'eau. Cette participation plus sensorielle que réfléchie met Valérie en marge de la colonie européenne. C'est pourtant dans ce milieu qu'elle fait la connaissance de Léopold Présent, un métis cultivé. Un couple singulier naît dont la véritable union est charnelle : Léopold et Valérie. Mais leur récréation va s'achever sur une note grave et violente. Ce pays qu'on dit pacifique, voilà qu'il se révolte : « Au nom du monde libre », on viole ses frontières, on bombarde ses villages. Une manifestation éclate. Pour Valérie c'est la découverte d'un personnage, hors de mesure : le Pays. Et maintenant, nous réalisons avec elle qu'il a pesé sur chaque destin, sur le sien, celui des autres et... de ce livre. Puisque cette asianisation progressive, le lent métissage de Valérie, il ne faut point le chercher ailleurs que dans l'écriture qui rend la terre et ses rizières, la pluie et ses crapauds, le fleuve et sa fête, si proches du Pays et de nous.