Stoneburner et Thibodeaux sont rentrés du Vietnam fracassés. Le premier, détective privé qui rêve de se la couler douce, accepte de retrouver pour le compte d'un ancien shérif l'argent d'un deal de coke qui a capoté. Et si, pour le même prix, Stoneburner pouvait aussi lui ramener la blonde et sulfureuse Cathy...
Mais Thibodeaux a repéré la belle, ainsi que la valise pleine de billets verts déposée dans une voiture, la nuit, près d'une piste d'atterrissage désaffectée, et a pris la fuite avec elle. Étourdis par tant d'argent, ils ne cherchent même pas à brouiller leur piste. S'y engouffrent, l'un après l'autre, Stoneburner et un baron de la drogue local, fort mécontent d'avoir été roulé...
La demeure éternelle met en scène la confrontation entre deux générations, deux sortes d'hommes : Dallas Hardin, le Mal incarné, obsédé par l'argent et complètement insensible à la valeur d'une vie humaine, impose à tous sa volonté par la force et la ruse, protégé par l'impunité que lui confèrent son audace et sa cruauté. Nathan Winer, jeune et forte tête, travaille de ses mains, qu'il a costaudes, pour se nourrir, ainsi que sa mère : son père a disparu un beau matin de 1933 quand le gamin n'avait que 7 ans.
Dix ans plus tard, William Tell Oliver, le vieux ramasseur de ginseng qui a vu ce qui s'est réellement passé le jour de la disparition de Winer père et n'a rien dit sur le moment,
En 1982, David Binder, jeune auteur que son éditeur a convaincu d'écrire un roman de genre, s'installe avec sa femme – enceinte et réticente – et leur petite fille dans l'ancienne maison d'une famille de planteurs, à Beale Station, Tennessee. La demeure n'a pas bonne réputation : un fantôme cruel et facétieux en a tourmenté les occupants au début du XIXe siècle, persécutant plus particulièrement la jeune Virginia. Sur la propriété, la pierre tombale de Jacob Beale est éloquente : " 1785-1844. Torturé par un esprit. " Il semblerait que le fantôme ait été une dame, et qu'elle rôde encore dans les murs. Or David s'est laissé envoûter par le lieu... La vie quotidienne, et conjugale, des Binder va s'en ressentir, jusqu'au drame.
Le critique du Times a parfaitement résumé l'affaire : " Voici du gothique du Sud à son plus noir, imprégné d'atmosphère, étincelant d'éloquence, traversé d'éclairs d'un humour atroce. "
Né en octobre 1941 à Hohenwald, Tennessee, William Gay est mort le 23 février 2012 à Hohenwald, Tennessee. Dans l'intervalle, il a passé quatre ans dans la marine américaine, pendant la guerre du Vietnam, vécu quelque temps à New York, puis il est rentré au pays et a monté des cloisons de placo afin de nourrir sa famille. À la fin des années 1990, il a vendu ses premières nouvelles à des revues littéraires et a aussitôt été adoubé par ses pairs : Cormac McCarthy, Ron Rash, Barry Hannah, Tom Franklin et Donald Ray Pollock.
Préface de Tom Franklin
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Petite Sœur la mort, c'est comme si Faulkner avait écrit Shining...
Kirkus Reviews