Qu'est-ce qu'un superfail ? En français de la rue, on pourrait traduire ce terme populaire d'Internet par « méga-ratage ». Attention, il n'est pas si facile de réussir à échouer ! Pour y parvenir à la perfection, il faut suivre des règles précises, étudiées chaque semaine par Guillaume Erner dans l'émission Superfail sur France Culture, dont le présent livre est une version condensée, réécrite... et réussie.
Dans chacun des cas retenus, le superfail survient dans une situation que l'on pensait contrôlée, rationnelle, imparable. Et à chaque fois, par la faute de préjugés, d'ignorances, de négligences, de fausses bonnes idées, ces projets destinés au succès s'écroulent piteusement.
On comprendra grâce à Rater est un art que la meilleure façon d'échouer consiste à s'y mettre à plusieurs. Rassemblez des gens intelligents, compétents, qui ont fait leurs preuves. Ce n'est qu'à cette condition que l'on peut envisager un superfail. D'une part, il faut que le projet ait été superbement conçu au départ. D'autre part, de l'intelligence de chacun peut naître la bêtise collective. On sait bien que si on demande à une commission de dessiner un cheval, on obtiendra un chameau. Au travers d'une multitude de cas, ce livre à la fois savant et humoristique se propose de livrer les dix secrets de l'échec collectif. Et par exemple : comment réussir à incendier Notre-Dame ? Comment fabriquer un smartphone dernier cri qui prend feu ? Comment construire un avion qui tombe ou un aéroport qui ne décolle jamais ? Si l'on veut ne pas prendre le risque de réussir, voici le livre qu'il faut lire. Dans une période de catastrophisme généralisé, il est aussi une manière de dire que l'on pourrait peut-être en sourire... tout en cherchant à comprendre.
Comment expliquer ces focalisations du désir, par lesquelles des individus si différents les uns des autres, sans s'être concertés, formulent les mêmes envies ? À lire les médias qui accordent une attention grandissante à ces phénomènes, tout se passe comme si les choix du plus grand nombre - du prénom de l'enfant jusqu'à la forme des gâteaux - étaient désormais régis par une autorité aussi puissante que capricieuse : la mode. Sous leur apparence frivole, les tendances posent quelques-unes des questions les plus sérieuses de la sociologie. Car les comprendre, c'est percer les mécanismes de l'imitation, de la diffusion des goûts et du rôle de marqueur social qu'ils peuvent jouer. C'est surtout analyser l'articulation entre l'individu et le corps social.
La théorie du bouc émissaire est l'explication la plus courante de l'antisémitisme, les Juifs seraient les victimes expiatoires de toute collectivité en crise. Rendre les crises responsables des violences antijuives, c'est oublier qu'il y eut de l'antisémitisme sans crise et des crises sans antisémitisme. Cette théorie est un plaidoyer en faveur des bourreaux, en transformant les criminels en victimes d'une pulsion qui les dépasse. En réalité, les meurtriers savent ce qu'ils font, il est nécessaire d'analyser les raisons qui les poussent à commettre ces crimes, ce que fait brillamment cet ouvrage.
Dans nos sociétés compassionnelles, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle et l'émotion prend le pas sur la raison. Comment la cause de la victime en est-elle donc venue à servir l'injustice ?
Que resterait-il de l'actualité s'il n'y avait plus de victimes ? Il suffit de jeter un coup d'oeil à la télévision pour s'en rendre compte : du journal télévisé aux émissions de divertissement, la souffrance fascine et occupe le devant de la scène. Pourtant, on aurait tort de réduire cette omniprésence à une simple mode médiatique. Car c'est le signe d'une évolution profonde de nos sociétés démocratiques : autrefois, les victimes avaient honte de leur condition, aujourd'hui la reconnaissance de ce statut est devenue un enjeu, donnant naissance à une nouvelle catégorie sociale. Autour des victimes, un consensus compassionnel s'est mis en place, par lequel les médias, les politiques, les ONG et certains intellectuels apportent à une opinion publique consentante son lot quotidien de souffrances. C'est cette alliance objective qui façonne notre " société des victimes ". Pourquoi un monde qui n'a jamais semblé aussi inégalitaire, individualiste et cruel se soucie-t-il autant des victimes ? C'est ce paradoxe que propose d'explorer cet ouvrage incisif. Au sein du consensus compassionnel, la charité aspire à remplacer la solidarité, l'exception se substitue à la règle, l'émotion prend le pas sur la raison et l'instrumentalisation de la souffrance se traduit de multiples manières : des enjeux politiques biaisés et pervertis, une justice kidnappée par la victime, une rivalité mimétique incessante entre les communautés... La cause de la victime en est venue à servir l'injustice. Et le victimisme menace désormais l'humanisme.
La meilleure façon de saisir une société, c'est de comprendre ses obsessions. La nôtre est obsédée par la célébrité. Ce livre cherche à comprendre pourquoi, et comment, la notoriété est devenue un objectif suprême. À cet égard, il s'est produit plus qu'une évolution : une révolution. Comment le narcissisme a-t-il pu ainsi triompher de l'humilité ? Certes, jadis, la gloire était encensée. Mais la célébrité n'est pas la gloire, les people ne sont pas des héros. Tenter de saisir cette rupture, c'est saisir la nature de notre époque.
Pourquoi les people suscitent-ils autant d'attrait ? Leur présence dépasse aujourd'hui de loin la presse spécialisée. Ils ont envahi Internet, et même les journaux les plus sérieux se penchent aujourd'hui sur leur sort. Alors que les people ne sont célèbres que pour leur célébrité, l'attention dont ils bénéficient ne cesse de croître. Cet essai vise à comprendre un tel paradoxe. Pour ce faire, il convoque un univers bien éloigné de celui de Nabilla et de Justin Bieber : celui des sociologues qui, de Weber à Simmel, se sont attachés à expliquer la modernité. Car les people constituent le parfait résumé de notre époque.
Comprendre le rôle qu'ils jouent auprès de nos contemporains permet de mieux comprendre notre société. Ce nouveau culte de la célébrité pour elle-même révèle la condition des anonymes, depuis l'individualisme contemporain jusqu'au consumérisme. À travers le people, c'est le peuple qui est éclairé.
La mode ne donne pas simplement du bonheur aux uns et des soucis aux autres, du travail à beaucoup, des obsessions à certains ; elle peut également être matière à pensée. La chose pouvait-elle surprendre ? Probablement pas, car, à bien y songer la mode se situe au carrefour des obsessions du contemporain. La mode c'est à la fois le corps et l'argent, la matière et le rapport à l'autre. Le développement de la mode accompagne celui de l'Occident et l'épanouissement de la modernité. Réfléchir sur la mode nous oblige à revenir sur ce qui nous a fait moderne. Un parti pris a présidé à la confection de cet ouvrage: accueillir la plus grande diversité possible de discours relatifs à la mode. Il s'agit donc d'un « mélange ». On y trouvera un panorama très large de textes inédits ou d'articles difficiles à trouver, consacrés à la mode ; des contributions et des commentaires de sociologues, d'historiens tels que Nietzsche, Montesquieu, Jean Baudrillard, Gilles Lipovetsky, Anne Gotman, Patrick Pharo, etc. ; des entretiens avec des couturiers (S. Rykiel, G. Yurkievich...) ; des textes d'écrivains (Proust, Pérec, Leopardi).
La plupart de ces textes retiennent de la mode sa traduction vestimentaire, car le vêtement incarne parfaitement la mode, « il lui colle à la peau ». On pourra se demander si la mode est une chose frivole. Il se pourrait que la mode ne soit pas aussi légère qu'on le dit. Cocteau la disait grave, puisqu'elle mourrait jeune.
« Dans les pages qui suivent, on découvrira que les tendances ne donnent pas simplement du bonheur aux uns et des soucis aux autres, du travail à beaucoup, des obsessions à certains ; elle fournit également de la matière à pensée. La chose pouvait-elle surprendre ? Probablement pas, car à bien y songer la mode se situe au carrefour des obsessions du contemporain. La mode et les tendances, c'est à la fois le corps et l'argent, la matière et le rapport à l'autre, autrement dit un bon début pour comprendre notre civilisation. Car le développement des tendances accompagne celui de l'Occident et même plus précisément encore, l'épanouissement de la modernité. Réfléchir sur ce phénomène nous oblige à revenir sur ce qui nous a faits modernes.Un seul parti pris a présidé à la confection du colloque et de cet ouvrage qui en est issu : accueillir la plus grande diversité possible de discours relatifs aux tendances. Pour le reste, les textes qui s'attachent à penser ce phénomène proviennent de tous les horizons. C'est la raison pour laquelle on trouvera présentée ici des démarches bien distinctes ; au lecteur d'apprécier leurs intérêts respectifs. L'ambition affichée était de donner rendez-vous à l'esprit curieux en réunissant théoriciens et praticiens des tendances, venus de l'univers des parfums mais aussi de celui de beaucoup d'autres univers. » (extrait de l'Introduction)