Cayenne. Guyane française. Le bagne. C'est l'absolue folie d'une institution qu'Albert Londres, missionné par sa rédaction, va découvrir, entre l'Ile du diable et l'Ile du Salut. Dans cet espace d'exotisme et de misère crue, c'est derrière les barreaux que se rencontrent les hommes. Les tatoués, les parias, les bandits, innocents et criminels, ils sont tous là, inoubliables. Enquête, reportage, Au bagne est un de ces livres majeurs qui, par sa vérité, force les choses. Un an après sa parution, la France fermait pour toujours les portes du bagne.
En 1929, Albert Londres, le père du grand reportage à la française, s'embarque pour effectuer une des grandes enquêtes dont il a le secret. La « question juive » le mène de Paris en Angleterre, et de Pologne jusqu'à Jérusalem. Les vingt-sept articles qu'il rédige durant son périple paraissent sous le titre Le Drame de la race juive : des ghettos d'Europe à la Terre promise. Une autre version, retravaillée à son retour pour en faire un livre et que nous présentons ici, a été publiée sous le titre Le Juif errant est arrivé et saluée pour ses remarquables qualités littéraires.
Voyage à la rencontre de la diaspora juive dans toute sa diversité, son enquête révèle simultanément la misère et la détresse des ghettos, la violence de l'antisémitisme et des pogromes et l'espoir d'une vie meilleure en Palestine. Le reporter donne la parole aux communautés juives, recueille des témoignages bouleversants et se fait le réceptacle des rêves et de la douleur de tout un peuple. D'une lucidité quasi-prophétique, Albert Londres croit en un futur état juif, mais s'interroge : « Fuiriez-vous les pogromes d'Europe pour tomber dans ceux d'Orient ? » Témoin de la première tentative d'extermination des Juifs en Palestine, dix-huit ans avant la création d'Israël, il livre un document historique inestimable, en déclarant : « Le sionisme n'a jamais été une expérience, mais une idée ».
À PROPOS DE L'AUTEUR
Albert Londres nait à Vichy en 1884. Il passe son enfance à la Villa Italienne, pension de famille tenue par ses parents. Il dévore les oeuvres d'Hugo et Baudelaire. Il entre au Matin. Le 1er août 1914, la guerre est déclarée. Il devient correspondant de guerre. Ses papiers font sensations, son style détonne : plutôt que de se réfugier derrière l'objectivité, il écrit à la première personne. Il raconte ce qu'il voit, ce qu'il ressent et ce qu'il sait.
Il parcourt l'Espagne, puis l'Italie, et met en évidence les bouleversements apportés par le bolchevisme et le nationalisme qui agitent les esprits en Europe. Au Proche-Orient, au Liban, en Syrie, en Égypte, il traite du problème de la domination franco-britannique. Il réussit à entrer dans la toute jeune U.R.S.S. Il enquête sans complaisance, décrit le régime naissant et raconte les souffrances du peuple. En Inde, il se fait l'écho du vent de rébellion qui souffle sur ce vaste pays encore sous domination britannique; et en Chine, il dépeint un invraisemblable chaos.
Au large des côtes brulantes de la Corne de l'Afrique, Albert Londres observe, fasciné, l'aventure de ces hommes qui plongent à la recherche des huîtres perlières, pour parer la gorge des belles Occidentales. La misère des pêcheurs, la cécité, la surdité qui les affligent, le cynisme des courtiers et des systèmes politiques, mais aussi la poésie des sambouks de la mer Rouge et des marieurs de perles, les rêves de fortune... En 1931, le bourlingueur marche avec les pêcheurs de perles sur la trace des fées" et peint, le verbe haut et l'adjectif corrosif, des tableaux éblouissants du Yémen, de Djibouti-la-Jolie et de Bahrein l'inaccessible, qui ont des "perles au fond de la mer et des étoiles au fond des cieux".".
Septembre 1914. Un jeune journaliste, correspondant du Matin, est envoyé sur le front de Champagne. On vient d'apprendre que la cathédrale de Reims est sous la menace des canons allemands. Le débutant rapporte une série d'articles dont l'un commence ainsi "Ils ont bombardé Reims et nous avons vu cela."
C'est tout simple, un reportage : des faits, et une plume.
Cette plume, c'est celle d'Albert Londres qui sera pendant plus de vingt ans le voyageur sans bagage de la presse française, envoyé spécial sur tous les continents : sort des travailleurs africains au Congo, des prostituées de Buenos Aires, des Juifs de Palestine, ou des pêcheurs de perles du golfe Persique, rien de ce qui est humain ne lui paraît hors sujet.
Un talent, une verve, un goût inentamé pour la vérité. Dans une profession où se sont illustrés Mac Orlan, Béraud, Kessel, il est devenu "le patron".
Cet ouvrage présente les reportages hors de France d'Albert Londres : La Chine en folie (1922), Le Chemin de Buenos Aires (1927), Terre d'ébène (1929), Le Juif errant est arrivé (1930), Pêcheurs de perles (1931).
Partager les émotions des premiers écrivains-voyageurs et retrouver les racines d'un monde intemporel.
Dans un empire chinois livré aux guerriers, pirates et autres trafiquants, Albert Londres (1884-1932) affiche une humeur désinvolte : l'allure rapide, la réplique amusante, tout laisse entendre qu'une belle comédie se joue à Pékin, pourtant menacée par les seigneurs de la guerre.
Loin du ton mélodramatique qui prédomine dans le reportage de guerre contemporain, cette voix décalée, restée étonnamment moderne, renouvelle notre regard sur le monde.
Texte extrait de La Chine en folie, reportage publié dans l'Exelsior en 1922. (Deuxième édition)
EXTRAIT
Qui veut acheter le Palais d'Été ? Qui rêve de démolir vingt mètres de la muraille pour se construire une bicoque avec ces pierres sacrées ?
C'est à vendre.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
« Loin du ton mélodramatique, en Chine, Albert Londres n'y va pas par quatre chemins. » (Bibliomonde)
A PROPOS DE L'AUTEUR
Albert Londres nait à Vichy en 1884. Il passe son enfance à la Villa Italienne, pension de famille tenue par ses parents. Il dévore les oeuvres d'Hugo et Baudelaire. Il entre au Matin. Le 1er août 1914, la guerre est déclarée. Il devient correspondant de guerre. Ses papiers font sensations, son style détonne : plutôt que de se réfugier derrière l'objectivité, il écrit à la première personne. Il raconte ce qu'il voit, ce qu'il ressent et ce qu'il sait.
Il parcourt l'Espagne, puis l'Italie, et met en évidence les bouleversements apportés par le bolchevisme et le nationalisme qui agitent les esprits en Europe. Au Proche-Orient, au Liban, en Syrie, en Égypte, il traite du problème de la domination franco-britannique. Il réussit à entrer dans la toute jeune U.R.S.S. Il enquête sans complaisance, décrit le régime naissant et raconte les souffrances du peuple. En Inde, il se fait l'écho du vent de rébellion qui souffle sur ce vaste pays encore sous domination britannique; et en Chine, il dépeint un invraisemblable chaos.
Extrait : "Le voyageur de grand chemin prend rapidement l'habitude de circuler tout à son aise parmi des millions d'individus qui lui resteront parfaitement inconnus. Il va parmi ces foules, sans plus s'occuper d'elles que le poisson de l'immensité de la mer. Quel étonnement, en revoyant sa Patrie, d'entendre les passants parler tous votre langue! Ce sont vos frères, vos soeurs. On se promène en famille!..."