C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour, cette contrée qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse ? Les mots se dérobent. Aurait-on honte, dans notre société, de prendre de l'âge ?
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de faire éprouver ce qui est l'essence même de notre finitude.
Ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat !L. A.Une réflexion sensible et éclairée, un essai percutant. Marie Claire.Les mots de l'auteure sont apaisants. Une belle prose puissante et poétique. Lire.Laure Adler s'attaque à l'un des tabous les plus verrouillés de notre société contemporaine. Les Échos.
Il faudrait offrir ce livre à tous les jeunes tant il encourage la curiosité et l'empathie, questionne les inégalités entre les femmes et les hommes, ouvre des possibles. Olivia de Lamberterie - ELLE Ce récit est un pur enchantement, délicat et fiévreux. Page des librairesTTT-TéléramaProfondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes.« Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. À l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie. »Laure Adler est journaliste, historienne et écrivaine, et productrice à France Inter, spécialiste de l'histoire des femmes et des féministes au xixe et au xxe siècles. Elle est l'auteure de plusieurs biographies consacrées à de grandes figures féminines et a notamment publié, chez Albin Michel, Le Corps des femmes (2020).
Design, architecture, photographie... Il est impossible de restreindre le travail de Charlotte Perriand à un seul domaine d'expression. Au-delà d'une recherche esthétique, c'est une réflexion politique qu'elle développe dans l'ensemble de ses travaux en cherchant à rendre accessible au plus grand nombre un véritable art de vivre.Laure Adler livre ici le portrait d'une femme libre, engagée et visionnaire, illustré par de nombreuses photographies issues des archives de la créatrice.
Depuis la préhistoire, avec l'apparition des venus hottentotes, la femme a été le centre et le support de tous les fantasmes. Déesse ou putain, vierge ou sorcière, virago ou odalisque, elle a été mise en scène, allumée, surexposée : son corps, toutes les parties de son corps, et son visage, à travers un regard essentiellement masculin.
La première partie de cet ouvrage - La femme regardée - va jusqu'au moment où Courbet et Manet vont révolutionner le regard, la seconde - Les femmes qui nous regardent - jusqu'aux années 60 et la troisième - Ces femmes qui se regardent - débute avec les années 1970, quand s'est opérée une révolution majeure pour les femmes artistes qui désormais se représentent elles-mêmes. C'est donc aussi à une histoire de l'évolution du statut de la femme que ce livre convie, comme un voyage au Pays de l'émancipation sexuelle et politique, de Camille Claudel à Louise Bourgeois, et de Frida Kahlo à Cindy Sherman.
"JE SUIS UNE FEMME. TOUT ARTISTE EST UNE FEMME.».
PICASSO.
Qui était Marguerite Duras ? Experte en autobiographie, professionnelle de la confession, elle a pris tant de masques et s'est tellement plu à brouiller les pistes que c'est presque une gageure de vouloir distinguer la vérité de la fiction. Ce qu'il y a dans les livres, disait-elle d'ailleurs, est plus véritable que ce que l'auteur a vécu.
Fruit des relations amicales que Laure Adler eut avec elle pendant une douzaine d'années, et de patientes recherches, cette biographie, sans avoir la prétention de dire la vérité du personnage, tente cependant de démêler les différentes versions que Marguerite Duras a données de sa vie. Elle essaie d'éclairer les zones d'ombre que l'écrivain a mises en scène avec tant de talent : la relation avec l'Amant à la fin de l'enfance, son attitude pendant la guerre et la Libération, ses passions amoureuses, littéraires et politiques. Car la vie de Marguerite Duras fut aussi celle d'une enfant du siècle, d'une femme profondément engagée dans les combats de son temps.
A la rencontre de Simone Weil, philosophe, ouvrière, militante et résistante. De la guerre d'Espagne à l'usine, de l'exil à l'engagement au service de la "France libre", un itinéraire ardent et insoumis.
"Son nom est connu dans un cercle d'initiés qui la considèrent comme une icône de la pensée contemporaine et qui se ressourcent régulièrement dans ses écrits.
Je fais partie de ces personnes qui, par les hasards d'une amitié, à l'adolescence, ont eu la chance de tomber sur La Pesanteur et la Grâce, et, comme bon nombre d'étudiants, je le suppose, j'ai appris par coeur certains fragments qui résonnaient en moi comme des aphorismes de sagesse et de compréhension du monde. Pendant des années ce livre de chevet fut pour moi comme la boussole du marin au milieu de l'océan déchaîné.
Trente ans après, mes recherches sur Hannah Arendt me firent lire ou relire certains textes comme La Condition ouvrière et L'Enracinement. Je fus, de nouveau, frappée par sa profondeur d'analyse, son courage physique et intellectuel, la pertinence de ses propositions, son mystère aussi, ce mystère d'une vie brisée à trente-quatre ans dans le feu de la recherche de la vérité.
Aujourd'hui, nous avons besoin de la pensée de Simone Weil, de sa clairvoyance, de son courage, de ses propositions pour réformer la société, de ses fulgurances, de ses questionnements, de son désir de réenchanter le monde."
D'où vient le désir de théâtre ? Et comment le transmettre à des jeunes qui, peut-être, ne l'ont jamais approché ? Laure Adler propose, à travers un récit dans lequel s'invite la parole d'une dizaine de créateurs, de penser cette question.
Tous les soirs, en faisant entendre les voix de Claude Régy, Krzysztof Warlikowski, Ariane Mnouchkine, Angélica Liddell, Krystian Lupa, Bob Wilson, Anne Teresa de Keersmaeker et Tiago Rodriguez, invite le lecteur à un voyage sentimental et artistique dans l'univers de ces hommes et de ces femmes qui ont su renouveler les formes de leur art. Les bouleversements qu'impliquent leurs esthétiques et leurs engagements, parce qu'ils changent notre rapport au monde et aux autres, sont présentés par Laure Adler comme autant de témoignages des pouvoirs du théâtre.
"Ce livre est une invitation au voyage dans un étrange pays sans frontières, une terra incognita, un territoire où vit la moitié de l'humanité. On a dit que c'était un continent noir. Je pense, au contraire, qu'il est habité par la lumière et bruisse de toutes les voix qui, vivantes aujourd'hui ou venues du passé le plus lointain, ont construit notre histoire. Ce livre est un dictionnaire, donc une manière "d'entrer" à sa guise dans ce vagabondage où des femmes très célèbres cohabitent avec des anonymes.
Il est "intime", car il est aussi, à mon insu, une sorte d'autobiographie. Dire qui l'on admire est inévitablement une forme de confession. Mon seul désir est de faire connaître ou reconnaître ces femmes, tant elles sont pour moi des exemples qui nous donnent courage, énergie, espoir", Laure Adler.
Courtisanes, demi-mondaines ou filles à numéro, qui furent-elles ? Comment se déroulaient leurs journées ? Quelle fut leur condition ? Cet ouvrage retrace la vie quotidienne des prostituées en France et leur évolution au cours d'un siècle.
«Au moment de prendre le bain, j'ai enlevé ma montre, une montre offerte par l'homme que j'aime et où l'artiste a inscrit sur le cadran, en demi-cercle, À ce soir. J'ai constaté que le cadran était totalement embué. On dit que la peur crée des sécrétions toxiques. À ce soir était comme effacé. La date, elle, était bien visible.Treize juillet. Dix-sept ans après la mort de Rémi.Le texte qui suit s'est imposé à moi juste après. Il a surgi de la nuit.»
« Hannah Arendt est l'une des intellectuelles les plus importantes du XXe siècle. Son oeuvre irrigue tant la philosophie que la politique et l'éthique.
Penseuse des chaos du monde et militante antinazie de la première heure, elle fut à la fois une combattante des droits de l'homme, une théoricienne des périls qui menacent la démocratie, une penseuse de l'antitotalitarisme et une femme engagée dans les principaux combats du siècle.
Penseuse de l'événement, philosophe de la fragilité humaine, elle a vécu dans sa chair ce qu'elle a théorisé. C'est sans doute aussi pour cette raison que son oeuvre nous bouleverse trente ans après sa mort.
J'ai tenté de mettre mes pas dans les siens, de reconstituer son itinéraire, de rencontrer ses amis et, grâce à des correspondances inédites, d'éclairer ses relations amoureuses - en particulier Martin Heidegger, avec qui elle a vécu, selon Jacques Derrida, une nouvelle histoire d'Héloïse et d'Abélard.
Ce livre se veut une enquête qui cherche à comprendre cette femme généreuse, politiquement incorrecte, d'un courage exceptionnel, qui pratiquait le culte de l'amitié comme un éros et la philosophie comme un art du savoir-vivre. »
Laure Adler.
Florence, Suzanne, Judith. Elles forment une sarabande dans ma tête. Leur amitié m'a construite et m'a rendue différente. Avec elles, j'ai ressenti ce à quoi nous ne pensions jamais, ce que vivre signifiait. L. A.
Une nuit d'été, la narratrice se réveille, submergée par une vague de souvenirs qu'elle croyait enfouis dans l'oubli. Sous ses yeux défilent les vies des trois amies avec qui elle a grandi, trois femmes aux destins poignants, trois parties d'elle, qu'elle décide soudain de rassembler.
A partir d'entretiens et d'archives, l'auteure met en scène une centaine de journées particulières qui ont forgé F. Mitterrand et influé sur son parcours personnel et ses combats politiques, du 26 octobre 1934, où le jeune étudiant d'Angoulême débarque à Paris, à ses derniers instants.
Françoise Giroud fut sans conteste l'une des journalistes politiques les plus talentueuses de son temps : engagée par Hélène Lazareff à la création de Elle, puis co-fondatrice de l'Express, et enfin chroniqueuse au Nouvel Observateur, l'ex-script-girl de Jean Renoir avait le sens des phrases assassines, la griffe sous le sourire enjôleur. Mais elle fut aussi compagne et complice de Jean-Jacques Servan-Schreiber, farouche opposante à la guerre d'Algérie, amie fidèle de Mendès-France et de Mitterrand, et « inventa » la Nouvelle Vague.
Femme politique, cette d'immigrés turcs ne passa jamais son bac, mais devint secrétaire d'Etat à la condition féminine sous Giscard d'Estaing. Travailleuse acharnée, élégante en diable, éprise de liberté, c'était une visionnaire, qui roulait en décapotable et fut une grande amoureuse, aimant le plaisir autant que le devoir et incarna la naissance de la femme moderne. Mais on découvre ici que ce tempérament passionné a aussi ses zones d'ombre. Expérience de la trahison, tentative de suicide, mort deun fils... A travers le portrait deune femme d'exception, c'est une époque de feu que ressuscite ici Laure Adler : un temps, pas si lointain, où l'on savait encore se battre pour des idéaux.
Paru en première édition chez Grasset en 2011.
Un essai sur les femmes et le féminisme à travers le regard d'intellectuels ou d'artistes masculins qui ont milité pour l'émancipation féminine : Stéphane
Elles s'appelaient Divine, Elisa, Marie en Tête, Marie Coups de Sabre, Marguerite, Aglaé, Caca, Bijou, Olympia, Pépé la Panthère, Poil ras, Poil long, Crucifix, Irma, Amanda, Octavie, Belle Cuisse, Titine, Pieds fins, Paulette, La Grimpée, Gina, Nana, Fernande, Rosa...
On les nommait courtisanes, filles de joie, de nuit, d'allégresse, de beuglant, d'amour, filles en circulation, filles à parties, à barrière, pierreuses, soupeuses, marcheuses, cocottes, hétaïres, horizontales, trotteuses, visiteuses d'artistes, lorettes, frisettes, biches, pieuvres, aquatiques, demi-castors, célibataires joyeuses, vénus crapuleuses...
A travers le récit de la vie de ces femmes d'amour, Laure Adler voudrait qu'enfin justice leur soit rendue. Ni obscènes, ni esclaves, les prostituées ont marqué du sceau du désir qu'elles inspiraient toute une histoire des moeurs.
Laure AdIer, éditeur, journaliste à France Culture et à Canal Plus, est une spécialiste de l'histoire des sentiments. Après Secrets d'alcôves, histoire du couple de 1830 à 1930 (Hachette 1983), elle a publié L'Amour à l'arsenic : histoire de Marie Lafarge (Denoël, 1986).
Plongée dans le quotidien d'un président de la République : ce livre est une chronique des dernières années de la vie de François Mitterrand à l'Elysée.
Le premier des palais de la République demeure aussi le plus secret. C'est ce qui a incité la journaliste Laure Adler à y mener une enquête quasi ethnologique.
Dans le ballet des courtisans, parmi le cercle toujours plus restreint des intimes, de cérémonies officielles en entretiens privés, elle a pu suivre le président tout au long de l' « année de ses adieux ».
Elle nous en rapporte un document inédit, à la fois récit et journal de bord, qui dessine un autre portrait de François Mitterrand. Ici, il commente l'actualité politique et les petites tensions de la cohabitation ; là, il parle de ses rapports à l'argent, de sa maladie qui ne désarme pas. Il revient aussi sur la période de Vichy et s'explique sur ses amitiés controversées : Bousquet, Pelat, le suicide de François de Grossouvre.
Histoire de vie, d'amitié, de combat, Mitterrand esquisse en somme le premier bilan de ses quatorze années à l'Elysée.
Une jeune fille vierge se marie avec un jeune homme chaste. La soirée se termine dans l'alcôve conjugale. La nuit sera longue... Ne commencez jamais votre mariage par un viol, disait Balzac en 1830. On comprend que ce soit d'abord les médecins qui se penchent sur le couple. Soucieux des dégâts accomplis sur le corps de la femme, parfois de façon irrémédiable, ils tentent d'instaurer un ordre moins brutal, mais largement codifié : leurs manuels d'hygiène vont édicter, et pour longtemps, une cartographie du coït matrimonial. Que se passe-t-il dans le lit des époux ? Et surtout que doit-il s'y passer ? L'adultère, inévitable avatar de la situation conjugale, révèle la profonde inégalité entre les hommes et les femmes. Sans rencontrer d'approbation, l'adultère du mari fait l'objet d'une grande tolérance, alors que la femme qui le commet est une criminelle. Le combat pour le divorce fait rage : voté en 1792, supprimé en 1816, il ne sera rétabli qu'en 1884. Ce sont les femmes qui, par milliers, le demandent.
Comment naissaient, vivaient et se défaisaient les couples ? Les histoires se perdent, mais les écrits restent à partir desquels se réécrit l'Histoire : littérature médicale, juridique, romanesque, théâtre, jettent aujourd'hui toute la lumière sur "un bonheur conjugal" qui n'a pas toujours fait bon ménage avec l'amour.
La vision occidentale réduit souvent l'existence des femmes en islam au voile, au mariage arrangé, à la violence et au terrorisme. a cause des préjugés ou de l'image globale que l'on a des pays islamiques, on a tendance à mettre les femmes dans le même ';sac médiatique';. pourtant, le statut de la femme varie fortement d'un pays à l'autre. ainsi en arabie saoudite, une femme n'a pas le droit de conduire, mais au pakistan elle peut accéder à la fonction de président. les koweïtiennes ont obtenu récemment le droit de vote et d'éligibilité. la réforme du code de la famille affranchit les marocaines : demeurer au domicile conjugal et refuser la polygame. le prix nobel de la paix attribué à shirin ebadi, une première pour une femme musulmane, a attiré l'attention du monde sur la lutte des iraniennes pour l'égalité des droits. au-delà des frontières des pays, le texte de laure adler et les photographies d'isabelle esraghi invitent à découvrir ces femmes dans l'islam, dans leurs diversités et leurs ressemblances.
Du XVIIe siècle à nous jours, l'ouvrage propose un choix de lettres émouvantes, passionnées ou témoignant de la culture scientifique ou politique de celles qui les ont écrites.
Une cinquantaine de femmes épistolières sont ainsi évoquées, de la princesse Palatine, belle-soeur de Louis XIV à la poétesse américaine Sylvia Plath, en passant par les incontournables George Sand, Colette, Anaïs Nin, Marguerite Yourcenar.
Cette série d'entretiens, publiée en coédition avec Les Amis de l'Institut François Mitterrand, se veut un témoignage non seulement politique mais aussi humain sur les deux septennats de François Mitterrand.
Ce soir, nous avons le très grand plaisir de recevoir Jean-Pierre Chevènement. Témoin il le fut, et ô combien. Il le fut puisqu'on sait le rôle essentiel qu'il a joué à Epinay. On sait très bien que s'il n'avait pas été là, François Mitterrand n'aurait pas, comme on dit, « gagné » Epinay, et s'il n'avait pas « gagné » Epinay, il n'aurait peut-être pas été président de la République et s'il n'avait pas été président de la République, cette réunion n'aurait pas eu lieu.
Elles étaient couturières ou lingères. Elles étaient descendues dans la rue en 1830 puis, déçues, amères après la révolution trahie, elles entrèrent dans une secte socialiste communautaire : le Saint-simonisme. Là, entre femmes, entre prolétaires, elles se réunirent, mirent leurs économies en commun et fondèrent le premier journal féministe français. Il était écrit, dirigé, géré, distribué par des femmes. L'expérience dura deux ans. Cela ne s'arrêta pas là. Des bourgeoises, plus cultivées, moins libertaires peut-être, mais avec obstination et talent, lancèrent toute une série de journaux féminins, spécialement écrits pour les femmes. La bourgeoise cultivée devenait émancipée. Si, auparavant, leurs maris ne leur reconnaissaient que des devoirs, elles acquerront désormais des droits : droit de penser, droit de s'exprimer, droit de régner dans leur foyer. Bref, on arrivait au règne de la liberté. Dès les débuts de la révolution de 48, les prolétaires et les bourgeoises se réunirent et firent ensemble, quotidiennement, le journal, qu'à bon droit, elles pouvaient appeler le journal de toutes les femmes. Ce fut, avec la répression de juin, puis avec la trahison de nos chers socialistes, que la presse féministe s'éteignit. Il faudra attendre l'après 68 pour la voir renaître, aussi diverse, vive, provocante qu'en 1832.
"Encore et encore, il faut continuer à se battre pour l'égalité économique, politique, sexuelle entre les hommes et les femmes.
De cette lutte, il ne faut pas exclure les hommes. Tout au long de l'histoire, certains d'entre eux se sont mobilisés pour la cause des femmes, pour que l'on cesse de les tenir à l'écart de l'éducation, de la pensée, de l'action sociale ou politique". Dans ce livre, pour porter la cause des femmes, Laure Adler a choisi de faire parler les hommes : Pierre Michon, Maurice Godelier, Claude Garache, Edgar Morin, Pap Ndiaye, Stéphane Hessel, Lionel Jospin, Jacques Diouf, René Frydman, Christian Lacroix, Olivier Py, Xavier Lambours, Bertrand Bonello, Nikita.