Du 3 mars au 17 juillet 2023, le Musée Jacquemart-André à Paris met à l'honneur l'oeuvre du maître Giovanni Bellini à l'origine de la peinture vénitienne de la Renaissance.
Le Musée Jacquemart-André met à l'honneur en mars 2023 l'oeuvre du peintre Giovanni Bellini, père de la peinture vénitienne, ayant ouvert la voie à cet art de la couleur et du ton qui fit la gloire de la Sérénissime. Ce catalogue d'exposition entend démontrer à travers environ une cinquantaine d'oeuvres (peintures, dessins, sculptures) comment Giovanni Bellini s'est à la fois ouvert à de nombreuses influences tout en conservant une part indéniable d'originalité. A la recherche constante de nouveaux modèles à imiter - voire à dépasser - Bellini réussit en effet à conjuguer son influence de la période byzantine, de l'art du nord de l'Europe et de la sculpture antique et moderne avec un appel prégnant du renouveau.
Réparties selon un ordre thématico-chronologique, les oeuvres de Giovanni Bellini constitueront le fil rouge de l'exposition, tout en étant à chaque fois mises en dialogue avec les « modèles » qui les ont inspirées.
Giovanni Bellini (entre 1425 et 1433 - 1516) est un peintre italien de la Renaissance. Il est considéré comme le précurseur de l'école vénitienne, dont l'oeuvre marque la rupture avec le style gothique, à travers des peintures qui effacent la différence entre le monde sacré et profane. Il est le fils ou le frère de Iacopo Bellini et le beau-frère d'Andrea Mantegna. Il est notamment connu pour ses Vierges à l'Enfant.
Considéré comme un artiste incarnant la transition entre la période gothique et la Renaissance proprement dite, peintre des Madones, mais aussi des douleurs et de la passion, Giovanni Bellini (1425- 1516) se révèle un artiste brillant, exprimant remarquablement les émotions humaines. Disciple d'Andrea Mantegna, dont il est le beau-frère, il subit son influence dans sa jeunesse.
Bellini se libère progressivement de l'influence de ses devanciers et accorde une importance plus grande à la lumière. Sa palette s'éclaircit, et il abandonne peu à peu l'huile sur bois pour peindre sur toile, s'inspirant de la technique des peintres flamands. Il fonde également un atelier qui accueille quelques futurs grands peintres, dont Giorgione et Titien. Admiré pour sa science des couleurs et son renouveau de la peinture, il fait des Vierges à l'Enfant et des Madones ses sujets de prédilections.
Beaux Arts Éditions revient sur cette figure de la peinture vénitienne, et montre comment Bellini réussit à moderniser sa peinture en conjuguant influence Byzantine, peinture nordique et sculpture antique.
De Rubens à Vélasquez, de Poussin à Delacroix (par le truchement de Véronèse), le génie européen a tiré sa substance de l'art vénitien du XVIe siècle. Un certain rapport à l'objet - et donc au concept - se défait en ces années décisives où c'est la notion de figure qui oscille :
Chez Giorgione, chez Titien, le brouillage progressif des contours annule l'opposition de la forme et du fond et suscite une surface sans hiérarchie, isotropique. L'aboutissement de cette manière est le Marsyas - magma, tableau informe au sens de Georges Bataille, surface où se joue dans un registre crépusculaire la contamination de la peinture et de la chair.
Tout au long de son livre, Johannes Wilde analyse ce moment. Il le repère dans les oeuvres.
Il n'est pas de ceux qui se contentent d'étudier les photographies. En héritier de l'école viennoise, il cherche le sens dans les parties matérielles du peintre - texture, forme, couleur, cadrage -, étudiant en particulier le tableau dans son contexte architectural et montrant comment, à Venise, le lieu d'exposition est un opérateur essentiel.
La famille Bellini fut l'un des emblèmes de la Renaissance italienne et de la ville de Venise, mais Giovanni a rapidement été reconnu comme le plus grand des Bellini. Nous savons encore peu de choses avec certitude au sujet de la vie de Giovanni Bellini, plusieurs hypothèses existent sur sa date de naissance, l'identité de son père... Mais une seule chose est sûre : il fut l'un des artistes les plus géniaux de son époque et son influence sur la peinture italienne et européenne fut primordiale.
Giovanni se forme à la peinture dans l'atelier de son père (ou de son frère) Jacopo Bellini, il réalise alors des oeuvres de petit format, notamment des tempera. Peu à peu, ses talents de coloriste se révèlent et de nouvelles formes se dégagent. Mieux que ses prédécesseurs, Giovanni Bellini a su rendre le pathos si humain des scènes religieuses. Ce sont ces attributs qui firent de lui l'un des artistes les plus influents de son temps, le maître d'un atelier qui forma de nombreux jeunes peintres vénitiens, Titien ou Giorgione, mais qui sut également "apprendre" d'eux.
Clair, concis, enrichi de nombreuses illustrations et doté d'utiles index, ce guide unique en son genre, écrit par un admirateur, éminent connaisseur de la Lagune, retrace de la Renaissance à l'orée du XXIe siècle le développement historique et artistique de Venise, capitale d'un État qui fut puissant en Europe. Il donne au lecteur et au voyageur toute l'information utile à la découverte de la Venise contemporaine, de ses difficultés, de ses habitants.
Au sein de la Renaissance italienne, Venise occupe une position originale par sa situation géographique, par son indépendance politique et ses usages sociaux. Carrefour entre les pays du nord de l'Europe et du centre de l'Italie, entre l'Orient et l'Occident, la cité des doges réussit à tresser un tissu social cosmopolite, à inventer une culture ouverte à d'innombrables courants pour créer un style homogène et unique. Elle sut également composer une vie sociale sans heurts, ordonnée autour d'institutions originales comme les scuole. Patricia Fortini Brown, en ne prenant en considération que les oeuvres exécutées pour des commanditaires vénitiens, trace un portrait fidèle de la Venise du XVIe siècle et cerne avec précision les caractéristiques de la vie artistique locale - notamment la préférence des peintres vénitiens pour le colorito plutôt que pour le disegno, guide incontesté de la peinture dans le reste de la péninsule. L'auteur confronte les créations picturales, architecturales à la réalité sociale, culturelle qui les a conditionnées et par l'analyse des habitudes quotidiennes, des pratiques de dévotion, des relations entre l'individu et l'État, restitue l'image d'une cité et d'un centre artistique incomparables.
L'historien de Venise Jean-Claude Hocquet, auteur de nombreux ouvrages sur la Sérénissime, porte un nouveau regard sur la ville et son histoire qu'il aborde par le prisme de l'histoire de l'art et de l'histoire sociale des relations entre les mécènes nobles ou riches bourgeois et les créateurs. Les architectures de Venise se reflètent dans l'eau partout présente, les églises et leurs coupoles forment une couronne au bassin de San Marco, les palais bordent la plus belle avenue du monde, le Grand Canal. La ville s'est bâtie en un millénaire et sa longue histoire lui impose la diversité ce qui contribue pour beaucoup à sa beauté et à son attrait incomparables. Au XVe siècle, à la Renaissance (le célèbre Quattrocento italien) les architectes et leurs commanditaires commencent à être bien connus et quand l'histoire de la République s'achève, c'est avec la construction du théâtre La Fenice à la fin du siècle des Lumières. Le livre embrasse ces quatre siècles et retrace la vie et les oeuvres des architectes venus de Florence, de Rome ou des provinces de l'État vénitien, souvent simples tailleurs de pierre formés dans les ateliers de leurs illustres prédécesseurs ou théoriciens lecteurs de Vitruve, qui ont construit des églises, des hôpitaux, des palais, des bâtiments commerciaux ou administratifs, mais aussi des monuments funéraires ou des temples dédiés à la musique ou à la glorification des héros. L'architecture s'enrichit de la peinture, de la sculpture et accueille la musique, faisant de Venise la déesse des arts et de ce livre ambitieux, riche de 230 photographies personnelles au plus près du texte, le couronnement d'une oeuvre de création historique.
Après des siècles de défaveur, Andrea Mantegna (1431-1506) a désormais retrouvé la place qu'il mérite, notamment à la faveur d'importantes expositions rétrospectives : Londres en 1992, Padoue, Vérone et Mantoue en 2006, Paris (Louvre) en 2008. Principal représentant de la Renaissance en Italie du Nord, l'artiste s'est formé très jeune à Venise, puis à Ferrare, avant de rejoindre définitivement Mantoue où, peintre et graveur déjà confirmé, il se met au service des Gonzague pour quatre décennies. Artiste de cour, il n'en reste pas moins un solitaire échappant à toute école. Le style puissant qui lui est propre évoque un univers froid et solennel, souvent tragique (Lamentation sur le Christ mort de Milan, Saint Sébastien du Louvre). Ses références à l'Antiquité font de lui un représentant exemplaire de la culture humaniste, tirant sans cesse du passé les clés pour comprendre et transcender le présent.
Son répertoire de formes met en scène les sujets dans des volumes très nettement définis, des organisations nouvelles de l'espace jusqu'à des perspectives parfois audacieuses. Il excelle particulièrement dans les décors en trompe-l'oeil (Chambre des Époux à Mantoue), dont l'illusionnisme parfait influence plusieurs générations après lui.
Mais son influence va bien au-delà : il guide de façon décisive l'art de l'Italie du Nord (Bellini, Crivelli, Giambellino, Vivarini). Léonard de Vinci le suit, notamment dans des motifs décoratifs comme les festons et les fruits. Enfin, et surtout, Dürer s'en inspire quand il séjourne en Italie, si bien qu'ensemble ils contribuent fortement à la diffusion des peintures et des gravures italiennes dans les pays du Nord.
Visite guidée.
Salle 1 - Quand peinture rime avec dévotion.
Salle 2 - Vénus et la mythologie, merveilleuse ou cruelle.
Salle 3 - Portraits dédiés au pouvoir et à la beauté.
Grâce à cette exposition consacrée à Titien, découvrez près de 65 oeuvres de cet artiste italien du xvi e siècle, chef de file de l'école vénitienne, formé très jeune dans l'atelier de Giogione et des frères Bellini. Il maîtrise aussi bien les oeuvres mythologiques que les commandes religieuses et surtout les portraits, toutes ses toiles étant marquées par le contraste des coloris, le travail sur la couleur prenant le pas sur le dessin.
Au nom seul de Titien, ce Rubens de l'Italie, ce peintre enthousiaste et passionné de la couleur et de la forme, mille idées de volupté, de plaisir et d'amour se réveillent dans les coeurs les plus froids, dans les imaginations les plus engourdies. Il n'y a pas eu de peintre chrétien qui ait produit un nombre de tableaux religieux égal à celui que Titien nous a laissé. Et cependant, dans la mémoire des peuples, dans le jugement des critiques, dans l'opinion de la postérité, Titien n'est que le peintre des Vénus, des Danaé, des belles reines et des royales courtisanes ; c'est l'artiste le plus complet, le plus sensuel et le plus païen de la Renaissance.
Indices, détours, sources cachées, ramifications imprévues, résurgences, singularités - l'enquête iconologique est comme une science du ricochet : d'un point à un autre, par rebonds successifs, par petites touches, une oeuvre est traversée. Ici, à propos du Titien, et en six études aux sujets circonscrits, la méthode de Panofsky s'illustre une nouvelle fois, avec une maîtrise consommée. Mais dans ce qui se voulait aussi hommage rendu à un artiste admiré entre tous vient s'inscrire une autre dimension. Si ce sont toujours des énigmes de la représentation figurée que le livre cherche à dévoiler, de fil en aiguille et chemin faisant, ce qui apparaît, c'est une étude qui dégage le sens de l'oeuvre dans son ensemble. Le discours, s'il reste bien entendu rigoureux, s'il en passe par ces prodiges d'érudition familiers aux lecteur de Panofsky, s'étonne ici d'une autre manière. Devant le caractère inépuisable d'une oeuvre dans laquelle il se sent littéralement immergé, Panofsky ne cherche pas à maîtriser les flux de signification en les orientant dans un sens biographique ou stylistique. Chacun des postes d'observation que constituent les thèmes des six études ici réunies fonctionne comme une sorte de tremplin à partir duquel il se jette dans l'océan de l'oeuvre en entraînant le lecteur avec lui. De telle sorte, qu'en partant à chaque fois d'un problème (par exemple : le Titien et Ovide), l'enquête en vient à révéler lumineusement mais surtout naturellement la problématique de l'oeuvre du Titien tout entière et à en dégager la singularité au sein de son époque. Un tel équilibre, fruit d'un contact amoureux permanent avec la peinture du maître vénitien, prend les allures d'un accomplissement : il s'agit en effet du dernier livre conçu et corrigé par le grand historien, qui donne ici à la fois un chef-d'oeuvre d'érudition poétique et une ultime méditation sur le sens des oeuvres. Mots clés : iconologie, Ovide, Charles Quint, Gonzague, Bassano, L'Arétin, Pesaro, Venise, Giorgione, Rubens, Raphaël, Campagnola.
Présentation de l'activité de portraitiste du peintre vénitien de la fin de la Renaissance, qui eut pour modèles des princes, des papes, des empereurs, des hommes de lettres célèbres, etc. Ses portraits témoignent de son évolution stylistique au cours de sa longue carrière, de son ascension sociale et de sa renommée européenne.
La légende voudrait qu'en 1576, date de sa mort, Titien ait atteint l'âge de quatre-vingt-dix-neuf ans. Un siècle de peinture, une vie passée à Venise, ont fait de lui l'égal des princes et des empereurs. De L'Assomption de la Vierge à La Pietà, des Vénus voluptueuses aux Poesie, des portraits de Vénitiens à ceux de Charles Quint, l'atelier de Titien est le fournisseur attitré des cours européennes et des puissants de l'Église.
David Rosand croit en Titien : « Tant que nous serons sensibles à la substance même de la peinture, au sentiment que chaque coup de pinceau recèle en lui, aux surfaces chatoyantes faites de couleurs fragmentées, et à la vie qui palpite dans la réalité picturale, l'art de Titien restera au coeur de notre mode de perception. »
Un livre qui accompagne le 500e anniversaire de la naissance du célèbre peintre vénitien Le Tintoret. Un ouvrage tout public ludique et documenté, de 7 à 77 ans.
« Le dessin de Michel-Ange et le coloris de Titien », voilà qui décrit bien la technique du célèbre peintre italien. Jacopo Robusti, dit Le Tintoret (1518-1594), « Le Petit Teinturier » est pourtant l'un des plus grands artistes de la Renaissance. Réputé pour sa maîtrise des couleurs et des ombres, pour sa connaissance des effets de lumière et de leurs rendus sur la matière, il est le digne représentant de l'école vénitienne. Son style s'inscrit pleinement dans le mouvement artistique du maniérisme, sublimé à travers les thèmes bibliques et mythologiques qu'il fit émerger des églises et autres monuments de la Sérénissime Venise.
Le présent catalogue, publié à l'occasion de l'exposition célébrant le 500e anniversaire de sa naissance, retrace l'ascension du jeune Tintoret (1518-1594) au cours des premières années de sa carrière, entre 1537 et 1555. L'ambition artistique et la puissance créatrice du jeune maître vénitien sont mises en lumière à travers peintures, dessins, gravures et sculptures traitant de thèmes religieux et allégoriques, mythologiques et érotiques - sans oublier ses portraits.
Son oeuvre, qui éblouit en son temps ses contemporains et captive toujours notre regard, est ici traitée dans le contexte culturel de l'époque, nous entraînant dans un voyage au coeur de la Renaissance italienne.
A l'occasion du 500e anniversaire de la naissance du Tintoret (1519-1594), le Musée du Luxembourg célèbre l'un des plus fascinants peintres de la Renaissance vénitienne et met à l'honneur ses « oeuvres de jeunesse ».
La plus ancienne que l'on conserve de sa main, L'Adoration des mages, est réalisée alors qu'il n'a pas vingt ans. Les commandes importantes du début des années 1550 contribuent à le propulser sur le devant de la scène : Le Péché originel pour une confrérie ou La Princesse, saint Georges et saint Louis pour le siège d'une administration vénitienne, près du Rialto.
C'est une période déterminante pour comprendre comment ce jeune homme ambitieux, pétri de tradition vénitienne mais ouvert aux multiples nouveautés venues du reste de l'Italie, est décidé à renouveler la peinture dans une Venise cosmopolite.
Peinture religieuse ou profane, décor de plafond ou petit tableau rapidement exécuté, portrait de personnalité en vue ou d'ami proche, dessin ou esquisse... les oeuvres rendent compte de la diversité du travail de Tintoret et de sa volonté de frapper l'oeil et l'esprit par son audace.
Grâce à cette exposition consacrée à Véronèse, découvrez l'oeuvre de cet artiste de l'école vénitienne du cinquecento. Coloriste raffiné, ayant un grand sens de l'espace et de la perspective, il laisse une oeuvre variée - fresques, portraits, scènes profanes ou sacrées, allégories... - caractérisée par des couleurs chatoyantes, des mises en scène rythmées et fastueuses et des décors théâtraux où se pressent d'innombrables personnages.
Dans un hôtel du Lido, près de Venise, le narrateur (orphelin) échoué là avec son grand-père qu'il appelle Père, tombe follement amoureux. Un amour éperdu et double. Pour Anne, pensionnaire dans son hôtel, et pour Anna, hôte d'un palace proche. L'une de son âge, l'autre pourrait être sa mère. Ce décor n'est pas loin d'un film de Claude Chabrol.
Anne l'attire par ses regards sournois, ses vols effectués quasiment sous ses yeux, sa souplesse et les rapports hargneux qu'elle entretient avec ses parents. Anna par sa beauté et la manière somptueuse de suggérer une vie de souffrance. Anna est entretenue par un homme fortuné.
Dans ce roman aux développements psychologiquement haletants de bout en bout, l'auteur mêle habilement la présence du tableau de Véronèse, Jeune homme entre le Vice et la Vertu, que le narrateur découvre à Venise. Cette oeuvre révèle le présent, Véronèse permet la distance fine et critique de l'art pour comprendre ce double amour bouleversant et intrigant.
Pendant vingt ans, au terme d'un partenariat signé avec le Centre des monuments nationaux (CMN), de nombreuses pièces de la Collection Al Thani seront dévoilées aux yeux des visiteurs venus arpenter les salles de l'Hôtel de la Marine, un magnifique bâtiment du xviiie ?siècle donnant sur la place de la Concorde à Paris. Et, deux fois par an, la Collection invitera une collection étrangère, qui résonne avec elle, à exposer quelques-uns de ses plus beaux chefs-d'oeuvre.
Après celle du financier arménien Calouste Gulbelkian, c'est au tour de celle du palais vénitien Ca' d'Oro, qui abrite les oeuvres des écoles toscanes, flamandes et vénitiennes, dont des peintures de Mantegna, Giorgione ou Titien, rassemblées par le collectionneur Giorgio Franchetti, de se révéler aux yeux du public.
Beaux Arts Éditions dévoile la Collection Al Thani et ses plus belles pièces en les contextualisant. Ainsi, de l'art mésopotamien à l'art Fang, en passant par celui des Moghols ou des Grecs. Vous saurez tout sur les oeuvres majeures qui composent cette exceptionnelle collection.
Dans un dernier chapitre, qui changera au gré des collections invitées, nous revenons sur le collectionneur Giorgio Franchetti, sa collection et les chefs-d'oeuvre qui dialogueront avec ceux de la Collection Al Thani.
- La seule monographie disponible sur Tintoret depuis 1926.
Tintoret (1518-1594) est l'un des rares peintres de la Renaissance vénitienne à être véritablement originaire de la Cité des Doges. Titien, son grand rival, vient de la terraferma (Cadore) tout comme l'autre grand peintre de l'époque, Véronèse, né à Vérone. L'ambition de cet ouvrage est de retrouver Tintoret en confrontant l'examen de son oeuvre au « mythe » forgé par la littérature d'histoire de l'art autour de l'art et de la personnalité de Jacopo Robusti. Contrairement aux autres grands peintres vénitiens contemporains (Titien, Véronèse, principalement), Tintoret semble offrir au regard critique des facettes multiples, souvent contradictoires, qui rendent complexe. une saisie monographique de son oeuvre Il a été, ainsi, tour à tour, perçu par certains spécialistes comme un peintre révolutionnaire et matérialiste alors que d'autres voyaient en lui un artiste idéaliste et spiritualiste. Tintoret lui-même, avec la célèbre formule inscrite sur le mur de son atelier (« Le dessin de Michel-Ange, la couleur de Titien ») a tracé ce portrait d'un artiste « double », cherchant par une ambition folle à concilier l'inconciliable. Envisager les « doubles » qui traversent l'oeuvre du peintre permet de porter un regard nouveau sur une oeuvre profondément originale et déroutante. Le thème du peintre visionnaire (en avance sur son temps) débouche dans les textes, inévitablement, sur un Tintoret peintre de « visions ». C'est ce peintre de « visions », pensé à partir de cette réception critique, qui constitue l'apport original de la seconde partie de cette étude monographique. L'auteur aborde ainsi la question de l'inspiration dans le processus créatif de Tintoret, en replaçant cette idée dans son contexte local (opposition des lettrés proches de Titien qui défendent l'application, l'étude attentive, et des jeunes poligrafi du cercle de Tintoret qui prônent une nouvelle esthétique fondée sur l'improvisation, l'inspiration soudaine, le furor et la rapidité d'exécution qui l'accompagne). À propos des grandes décorations de la Scuola Grande di San Rocco, l'auteur propose ensuite sa « théorie de l'espace » du Tintoret. Cet espace dynamique et dramatique, souvent pensé pour fonctionner dans un lieu précis, avec des conditions de visibilité particulières (les toiles latérales des chapelles par exemple), permet de poser un regard nouveau sur la storia, son exposition et sa logique. Par des raccourcis importants, Tintoret produit un espace original, « précipité », qui perturbe souvent la narration elle-même. Au total, cette approche monographique renouvelle notre manière de considérer Tintoret dans son temps et dans l'histoire.
Après Titien et les peintres de Venise, Véronèse s'impose.
Dès l'âge de 25 ans, Paolo Caliari, dit Véronèse, prend place parmi les grands peintres de Venise, aux côtés de Titien et de Tintoret. Le jeune homme propose une autre peinture, haute en couleurs, particulièrement séduisante pour la république de Venise du milieu du XVIe siècle.
Car pour Véronèse, tout est prétexte à la couleur, et sous son pinceau, scènes profanes et religieuses se confondent presque. Peintes au sein d'architectures théâtrales, elles lui donnent l'occasion de célébrer le faste de la noblesse vénitienne, parée de riches étoffes aux couleurs vibrantes, d'une intense luminosité. De sa palette claire se dégage une grande sérénité, une grande légèreté.
Dans Véronèse, le triomphe de la couleur, Anne-Sophie Molinié analyse l'oeuvre du peintre et resitue le contexte historique et artistique dans lequel il a élaboré sa belle manière.