GIORGIO VASARI. Le Livre des dessins. Destinées d'une collection mythique
Exposition au Musée du Louvre du 31 mars au 18 juillet 2022
Giorgio Vasari a réuni ce qui fut probablement la première collection de dessins fondée sur une logique historisante : le légendaire Libro de' disegni, conçu comme parallèle à la seconde édition des Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes, parue à Florence, en 1568, chez les Giunti.
Vasari ne cesse de mentionner, dans cette seconde édition des Vies, qu'il possède dans son Livre des dessins - in nostro Libro de' disegni - des feuilles de l'artiste dont il est en train de rapporter la biographie et l'oeuvre, et décrit certaines d'entre elles avec plus ou moins de précision. Mais les cas dans lesquels il a été possible de leur faire correspondre une oeuvre conservée de nos jours sont relativement rares. Ainsi, dans la Vie de Giulio Romano, Vasari décrit-il, au plafond de l'une des salles du Palazzo Te de Mantoue, une peinture à l'huile représentant la Chute d'Icare, dont il indique, pour finir : « Et dans notre Livre des dessins de différents peintres, est le dessin même de cette fort belle histoire, de la propre main de Giulio ». Le dessin se trouve aujourd'hui dans la collection du Louvre.
Actuellement sont recensés, au total, seize de ces dessins identifiés grâce au témoignage de Vasari, dont : le Projet pour le monument équestre de Francesco Sforza par Piero del Pollaiuolo (Albertina), la Judith de Mantegna (Offices), la Tête de femme attribuée à Verrocchio (Louvre), le Mercure purgé de Peruzzi (Louvre), le Jeune garçon pincé par une écrevisse de Sophonisba Anguissola (Naples, Capodimonte), la Vierge de Miséricorde de Rosso (Louvre), la Pietà de Clovio (Louvre) et Pépin triomphant d'Astolphe, roi des Lombards de Girolamo Siciolante da Sermoneta (Louvre).
Léonard, ou l'art moderne : telle est l'équation posée par Vasari, en 1550, dans l'extraordinaire biographie qu'il consacra au génie de Vinci, et sur laquelle reposent toujours les représentations fondamentales de ce que nous nommons la Renaissance italienne. On y retrouvera, sous les signes d'une liberté inconcevable, de l'imitation de la vie et d'une conception de l'art comme effroi, tous les éléments de la légende, accompagnés d'un commentaire perpétuel ainsi que de l'ensemble de la documentation historique reprise sur des bases entièrement rénovées.Traits qui font de cette nouvelle édition de l'un des grands classiques de la littérature un manuel des études léonardiennes.
Témoignage irremplaçable, cette première biographie de Léonard de Vinci a pour auteur l'un de ses contemporains, Giorgio Vasari, lui-même peintre. Il nous parle de l'artiste, mais aussi de l'homme que fut Léonard. Les anecdotes sur sa vie se mêlent aux descriptions de ses oeuvres et à l'analyse de sa technique, notamment de son fameux sfumato. Si l'on retrouve dans ces pages le génie que tout le monde connaît, on y découvre aussi un Léonard généreux, souvent facétieux, curieux de tout et perpétuellement impatient.
Toutes les oeuvres majeures de Léonard évoquées dans le texte de Vasari sont reproduites en couleurs dans cet ouvrage.
Un point complet de l'oeuvre peint de Léonard, de ses diverses collaborations et des attributions encore aujourd'hui discutées, ainsi qu'une présentation du texte de Vasari, figurent en tête de l'ouvrage.
Premier ouvrage d'historiographie artistique de l'Occident moderne, les Vies des peintres en demeurent un de ses chefs d'uvre. Depuis cinq siècles, il contribue à la séduction persistante du goût occidental pour la Renaissance italienne, toscane en particulier. Suivant une pratique littéraire traditionnelle, le recueil se compose dune suite de biographies : il commence au 13e siècle avec Cimabue et Giotto, étudie tous les grands peintres, architectes et sculpteurs de la Renaissance, Masaccio, Fra Angelico, Botticelli, Léonard de Vinci, Raphaël, Bramante, et apporte une mine dinformation sur la vie de ses grands contemporains, Michel-Ange et Titien. Ecrites dans un style alerte, émaillées de multiples anecdotes, ces Vies sont encore aujourdhui linstrument idéal pour connaître la Renaissance artistique italienne et faire revivre les grandes personnalités qui lont forgée. Léopold Leclanché publia à Paris en 1841-1842 la première traduction française dont l'essentiel est repris dans ce volume, accompagné d'un léger appareil de notes qui aide à identifier les oeuvres survivantes. Louvrage est présenté et la traduction révisée par Véronique Gerard Powell, qui enseigne lhistoire de lart à luniversité de Paris IV.
Publié pour la première fois il y a plus de quatre siècles, Vies des artistesest un ouvrage fondateur de l'histoire de l'art. Vasari, peintre lui-même et ami des plus grands artistes de la Renaissance, en a dressé de savoureux portraits.
Le présent volume réunit dix-neuf vies aussi importantes que celles du sculpteur Luca della Robbia ou du peintre Piero della Fracesca. Vasari raconte l'enlèvement et la séquestration de Filippo Lippi par des Barbares lorsqu'il était adolescent. Au-delà du détail, il ne perd jamais de vue la hiérarchie des talents et analyse les oeuvres avec passion. Si cet ouvrage était une ville, le Parmesan en serait l'avenue centrale, majestueuse et fréquentée, Filippo Lippi, un jardin doucement ombragé, et le Caravage, une ruelle obscure où se croisent de mauvais garçons...
Giorgio Vasari (1511-1574), fut peintre, sculpteur, architecte, mais surtout écrivain.
Ses célèbres Vies des peintres (ou : Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes italiens), dont la première édition date de 1550, est un document de première importance sur l'art italien, tant pour ses qualités littéraires que pour les informations qu'il contient - puisque, par exemple, Vasari a personnellement connu Michel-Ange.
" Le " Vasari, dont nous publions ici un choix portant sur les plus grands artistes, s'adresse à tous les amateurs d'art et à un public qui cherche à retrouver dans son origine et dans sa fraîcheur le milieu artistique de l'art italien, du XIIIe siècle à la Renaissance.
L'oeuvre et la vie du peintre florentin Paolo Uccello (1397-1475) sont aussi intimement imbriquées que les jambes des chevaux et des hommes dans ses célèbres tableaux de bataille, et Giorgio Vasari lui consacre déjà une « vie imaginaire » qui servira de modèle à celle de Marcel Schwob (1896), laquelle inspirera ensuite deux textes à Antonin Artaud. Nous avons rassemblé ici ces trois vies d'Uccello, par Vasari, Schwob et Artaud, qui ponctuent la destinée de ce peintre hors du commun. Elles font revivre sous nos yeux ce moment secret de la création artistique qui échappe aux études d'histoire de l'art et qui ne se montre qu'à l'imagination créatrice la plus inspirée.
Historien, écrivain, peintre et architecte, Giorgio Vasari a publié la première édition de ses Vies de peintres à Florence (Italie) en 1550. Considéré comme la première oeuvre originale de critique d'art, cet ouvrage fondateur pour l'histoire de l'art regorge d'anecdotes biographiques, de choix stylistiques et d'analyse d'oeuvres des principaux artistes de la Renaissance.
L'admiration de Vasari pour ses contemporains, dont certains comme Michel-Ange étaient ses amis intimes, se ressent dans ses textes qui célèbrent l'Art et révèlent des aspects souvent méconnus des artistes.
Peintre, architecte et historien italien, Giorgio Vasari (1511-1514) est considéré comme le fondateur de l'histoire de l'art. Dans les Vies - Le Vite de' piu eccellenti pittori, scultori e architettori -, il dresse magistralement un portrait du contexte culturel et artistique de la Renaissance italienne. Il associe, pour chaque artiste, le récit de la vie avec le catalogue des oeuvres, mais, pour la première fois, l'ensemble est conçu dans une réflexion globale sur le ressort des trois arts (peinture sculpture et architecture), sur le sens de leur histoire du XIIIe au XVIe siècle. Vasari s'est consacré à un véritable travail d'historien, parcourant toute l'Italie et fréquentant les ateliers pour recueillir des témoignages de première main. L'ouvrage, paru une première fois en 1550, est réédité en 1568 à Florence et comprend au final 164 biographies. Le rôle des artistes italiens dans l'histoire de l'art européen est mis en valeur avec une autorité qui marquera longtemps l'historiographie.
Dans ce livre sont illustrées trente-cinq Vies, les plus célèbres, de Vasari. De Cimabue à Titien, en passant par Léonard de Vinci, Raphaël et Michel-Ange, revisitons le panthéon des maîtres de la Renaissance à l'aune de ce grand texte classique.
D'après la traduction de Léopold Leclanché (1839-1842).
POINTS FORTS - un monument de la littérature artistique pour la première fois superbement illustrée - une anthologie représentative qui regroupe à la fois peintres, sculpteurs et architectes - du XIIIe au XVIe siècle, une histoire de la Renaissance artistique italienne à travers ses chefs-d'oeuvre - un texte étonnant, un récit enlevé et vivant ponctué d'anecdotes qui nous entraîne dans l'intimité des artistes et se lit comme un roman
Vasari, serviteur de son prince, peintre maniériste et portraitiste des grands, organisateur de fêtes solennelles, architecte, surintendant aux monuments, guide et grand régisseur d'une génération entière d'artistes toscans ; Vasari, thuriféraire du mécénat médicéen, laudateur des institutions florentines et auteur d'une histoire de l'art célébrant la munificence du grand-duc Cosme 1er et de la dynastie Médicis : tout cela, au lendemain de la défaite des républicains à Florence (1529), a comme un parfum d'années Mitterrand.
Jean Salem s'efforce de croquer ici la silhouette morale de Giorgio Vasari. Il décrit le parcours d'un habile, dans une société en crise, désormais soumise au processus de restauration imposé par la Contre-Réforme. Et il tente, à cette occasion, de donner sa définition de l'art maniériste : art mondain, art de la grâce plutôt que de la simple beauté classique, art érudit qui est à la source de bien des mythes que la modernité continue de colporter au sujet de l'artiste et de l'oeuvre d'art.
Giorgio vasari (1511-1574) : peintre de talent, il couvrit de fresques le palazzo vecchio à florence et la grande salle de la chancellerie à rome. architecte-urbaniste exceptionnel, il a édifié le palais des offices. a pise, il a réorganisé la place des cavalieri. ecrivain, il est l'auteur d'un ouvrage fondamental : {les vies des plus célèbres peintres, sculpteurs et architectes}, véritable première histoire de l'art. il a joué, enfin, un rôle considérable auprès des médicis. ministre de la culture avant la lettre, il fut le conseiller artistique et le collaborateur de cosimo ier, contribuant au prestige de florence, autant que cosimo avec ses armes et ses lois.
« Ce sont vos écrits qui m'ont donné envie d'apprendre cette langue ». La langue est l'italien, les écrits sont la première édition des Vite de Vasari et l'auteur de cette lettre est un Flamand, Lambert Lombard, artiste et lettré renommé. La diffusion européenne des Vite fut immédiate, mais leur réception ne fut pas toujours aussi élogieuse. Les deux éditions du texte (1550 et 1568) déclenchèrent des réactions en tous genres, car elles suscitèrent des discours ekphrastiques, théoriques, historiographiques et critiques sur les arts figuratifs en Europe qui n'ont rien perdu de leur actualité. Les contributions rassemblées ici mettent en évidence la variété et la dynamique de la réception, entre les XVIe et XVIIIe siècles, de cette oeuvre hybride, source d'imitations, d'adaptations, de plagiat, de traductions et, bien sûr, d'inspiration. On reçut encore les Vite comme une oeuvre à la gloire de Florence, un recueil d'histoires romanesques et même la matrice d'un nouveau vocabulaire artistique. Le lecteur découvrira tout au long des chapitres les voies empruntées par ceux qui contribuèrent à construire l'histoire des arts européens en référence à ce monument fondateur.
Il faut que sur ces ossements, à partir de plans nouveaux, on installe, en différents endroits, des logements mais aussi de nombreux appartements différents les uns des autres, fonctionnels et magnifiques. Il faut ramener à un corps unique les membres épars de ces vieilles pièces. Ensuite, en se référant aux scènes peintes dans les salles et les chambres de ces appartements, on désignera les pièces du haut par les noms des dieux du ciel et on donnera à celles du dessous les noms des hommes illustres de la maison Médicis. On y placera les très nombreux portraits des seigneurs, des citoyens éminents et des pères de cette république... On peindra... les effigies des nombreux hommes de qualité de cette époque.
Ce premier volume inaugure une nouvelle série, coéditée avec la Société du dessin (Paris), sur le thème de l'artiste collectionneur. Introduit par Pierre Rosenberg, de l'Académie française, et sous la direction éditoriale de Catherine Monbeig Goguel (C.N.R.S), l'ouvrage réunit les communications du premier colloque international consacré au dessin ancien, dédié plus spécialement à la France et à l'Italie. Catherine Monbeig Goguel retrace l'histoire des collections d'artistes florentins, de Giorgio Vasari à Emilio Santarelli. A Rome, la figure de Francesco de Hollanda, correspondant de Michel-Ange, est analysée par Sylvie Dewarte-Rosa. Simonetta Prosperi Valenti Rodino s'est attachée à l'étude du milieu artistique romain à travers le témoignage offert par un recueil inédit du Padre Resta.Toujours à Rome, la colonie française au XVIIIe est étudiée par Cordelia Hattori, tandis que Jean-François Méjanes présente la collection de Charles Natoire, et Françoise Joulie celle de François Boucher. Pour le XIXe siècle, la personnalité attachante du peintre Jean Gigoux est évoquée par John Whiteley comme celle étonnante de l'architecte Hippolyte Destailleur par Cédric Rabeyrolles. Chris Fischer étudie la collection de Jens Ferdinand Willumsen, peintre danois récemment exposé au musée d'Orsay. La conclusion revient à un couple d'artistes contemporains, Claude Brogratchew et Annie Cardin, qui ont constitué une collection exemplaire au cours des 30 dernières années
Les cent dix-neuf dessins italiens réunis par le collectionneur genevois Jean Bonna recouvrent près de cinq siècles d'histoire de l'art, de la fin du XIVe à la fin du XVIIIe siècle.
Si certaines de ces feuilles ont été exposées à Paris, à Genève, à New York ou à Edimbourg, la collection italienne est ici publiée, illustrée et commentée pour la première fois dans son ensemble.
Les dessins de la Renaissance toscane sont à l'honneur dans la collection Bonna, avec les pages d'artistes comme Raphaël, Fra Bartolomeo ou Andrea del Sarto ; Parmigianino, dans la génération suivante, y affirme l'esthétique maniériste qui prévaudra dans la seconde moitié du Cinquecento, tandis que Bassano, Barocci ou Cigoli développent simultanément, mais dans des milieux culturels différents, une sensibilité particulière à la couleur. Le retour au classicisme est signalé par les maîtres bolognais, les Carracci bien sûr, mais encore Domenichino ou Guercino, tandis que la fin du parcours est illustrée par les pages des grands Vénitiens, Canaletto, Guardi ou Tiepolo, actifs à la fin du XVIIIe siècle au moment où disparaît la République de Venise, à l'arrivée des armées napoléoniennes.
La collection formée par Jean Bonna reflète avant tout son goût en matière d'art graphique, mais l'ensemble réuni à ce jour révèle bien l'intérêt de ces pages exécutées par des artistes formés dans la tradition renaissante qui affirme la suprématie du dessin, le lieu privilégié où l'invention et la virtuosité s'expriment librement.
À l'occasion de sa réouverture, le musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon met à l'honneur son prestigieux cabinet d'arts graphiques. Au sein de cette collection, les dessins italiens forment un ensemble remarquable et cette exposition permet de présenter pour la première fois une sélection des plus belles feuilles de la Renaissance conservées au musée et de mener une étude renouvelée sur ce fonds. De la Florence des Médicis avec Bronzino à la Rome de la Contre-Réforme représentée par Annibale Carracci en passant par Mantoue (Giulio Romano), Parme (Parmigianino) et Venise (Tintoretto), cette manifestation invite le visiteur et le lecteur à un voyage de plus d'un siècle à travers la péninsule. À travers ces recherches et cette présentation, il s'agit de dessiner la renaissance d'une collection peu connue du public, mais aussi d'esquisser la Renaissance qui apparaît à travers les choix de Jean Gigoux qui a légué en 1894 au musée de Besançon près de trois mille dessins, parmi lesquels la grande majorité des feuilles italiennes.
Dessins de la Renaissance réunit plus d'une centaine d'oeuvres d'une quarantaine d'artistes européens, de la fin du XVe au début du XVIIe siècle, entre la Renaissance classique et l'âge baroque, sélectionnées parmi le fonds prodigieux du département des Estampes et de la Photographie de la BNF - plus de cent mille feuilles du XVe au XXIe siècle.
Des chefs-d'oeuvre de grands maîtres tels Albrecht Dürer, François Clouet, Antoine Caron, Nicolb dell'Abate, des oeuvres majeures et très précieuses de Hans Baldung Grien, Marten Van Heemskerck, Perino del Vaga, Francesco Salviati, Giorgio Vasari, Giulio Campi, Paolo Farinati, Étienne Delaune, Jean Cousin le Fils, Henri Lerambert, Ambroise Dubois, Martin Fréminet, et d'autres de maîtres moins familiers ou d'anonymes, par leur qualité et leur originalité, incitent à la recherche.
Les dessins de Dürer, l'interprétation nordique de l'art ultramontain, le goût de l'antique et de l'ornement, les créations ludiques tels les tarots de princes italiens, le maniérisme, les portraits au crayon de la cour des Valois, l'école de Fontainebleau, les prémices du baroque et du classicisme, laissent percevoir dans l'art graphique la diffusion du goût et des innovations stylistiques par les artistes appelés sur les grands chantiers notamment à Fontainebleau, plaque tournante du maniérisme européen.
La diversité stylistique, thématique et technique éclaire sur la fonction prioritaire du dessin dans toute formation et dans toute création : oeuvres d'art autonomes, au même rang qu'une peinture ou une sculpture tel le Moulin aux saules de Dürer ou études d'après nature, d'après l'antique, ou encore copies et interprétations d'oeuvres, répertoires de modèles, feuilles préparatoires à tous les modes d'expression artistique (peinture, sculpture, tapisserie, vitrail, illustration de livres, gravure, objet d'art).
II en est de même des sujets traités: portrait, religion, mythologie, allégorie, nu, scène romanesque ou de la vie quotidienne, paysage, animaux, emblème, antique, ornement ; et des techniques qui se multiplient pour s'adapter à la variété de cette création et atteindre l'effet recherché : pierre noire, plume, crayon, sanguine, aquarelle, lavis de couleur, souvent rehaussé de gouache, techniques mêlées, papiers préparés ou de couleur pour accentuer la plasticité et l'éclairage.
Ce catalogue d'exposition mettra à l'honneur cette pratique d'atelier, laboratoire foisonnant d'idées et de formation, typique de la Renaissance italienne. Il s'agira de redécouvrir Botticelli dans son rôle de créateur, mais également d'entrepreneur et de formateur.
Quatrième de couverture Le développement universel de l'art n'a pas toujours été accompagné par des écrits spécifiques. Ils sont d'apparition récente. Cette " littérature artistique ", pour employer le terme usuel en italien et en allemand, nous intéresse ici comme facteur de culture. Les guides, les catalogues, les traités ne sont pas tout ; il y a dans toutes les langues de l'Occident des ouvrages qui ont fait date par la prise de conscience originale de faits ou de problèmes essentiels. A un moment où l'histoire de l'art élargit son audience par les relations qu'elle fait apparaître entre les civilisations, entre les âges de l'histoire, entre les couches sociales, entre les aspects de la vie humaine, il a paru indispensable de rendre accessibles un certain nombre de ces ouvrages clés concernant l'activité qui conjugue partout, dans des objets saisissables et périssables, la conquête du réel et la part de l'imaginaire. La première histoire de l'art fut l'oeuvre du Toscan Giorgio Vasari (1511-1574). Une structure élaborée, une masse d'informations incroyable, une aisance narrative entraînante en ont fait un chef-d'oeuvre inépuisable. La première édition (1550) eut tant de succès qu'il en fallut une seconde (1568), considérablement amplifiée, sans laquelle nous ne saurions que peu de chose de l'art de la Renaissance. Rien ne manque à ce manuel complet : l'analyse des techniques, l'étude sociale, la psychologie des créateurs, la discussion critique, les listes d'oeuvres (souvent disparues). Ce texte classique, indispensable et fascinant, n'a jamais fait l'objet d'une édition scientifique en français ni même d'une traduction sérieuse. C'est ce qu'on trouvera dans nos douze volumes, qui sont l'aboutissement d'un travail de quinze années mené au Séminaire de l'Ecole pratique des Hautes Etudes (IVe section) et au Collège de France.
Le Christ portant la croix, redécouvert récemment par Carlo Falciani et présenté ici, est né de l'amitié intense entre Giorgio Vasari (1511-1574) et Bindo Altoviti (1491-1557), influent banquier et collectionneur d'art raffiné.
Le tableau fut exécuté en 1553, juste après que Vasari fut passé au service de Cosimo de Médicis pour devenir définitivement un artiste de la cour du duc. Il est le témoignage de très haute qualité de la production du peintre dans la Rome du pape Jules II, ainsi que des expérimentations de son style, caractérisé par la réélaboration insatiable de modèles modernes et contemporains.
«This painting, which was intended for domestic devotion, appears rather distant from the magniloquent style and complex iconographies of Vasari's more commonly known works: its austerity and essential composition, avoiding narrative elements, as well as its sober and yet moving depiction of Christ, as noted by Falciani in his essay, bring to light a spirituality that will soon be marginalized by the Council of Trent.» Préface de Flaminia Gennari Santori (directeur Galleria Corsini, Rome)
Les études rassemblées dans ce volume tournent autour d'une une question fondamentale pour toutes les disciplines humanistes, à savoir celle de la relation entre la langue qui prédomine dans un certain domaine et le développement de ce domaine. L'histoire de l'art, par exemple, parle d'abord en latin (à partir de Pline l'Ancien), bientôt remplacé par la langue vulgaire italienne (avant et après Vasari), supplantée à son tour par le français et l'allemand, surtout en ce qui concerne la théorie esthétique. Quelles sont les dynamiques artistiques, intellectuelles et historiques qui mènent à la diffusion et à l'affirmation d'une langue plutôt que d'une autre dans la littérature historico-artistique au fil des siècles ? Dans le monde actuel globalisé, l'anglais est devenu la langue principale dans les domaines de l'histoire et de l'histoire de l'art. L'emploi d'une nouvelle langue véhiculaire a-t-il modifié les principes et les concepts de ces disciplines ou s'agit-il simplement de les revêtir de mots nouveaux ? Quelles conséquences a eu - et a encore - l'emploi d'un langage partagé, destiné à faciliter pratiquement la communication ?
Dans les essais qui composent ce volume, des chercheurs renommés tentent de trouver des réponses à ces questions fondamentales pour le statut de l'histoire de l'art.